le 27 novembre 2020
, par Philippe Michelhttps://www.linkedin.com/company/neomag/
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30 jours de doutes et de suspens pour le commerce français
On n’a jamais autant parlé du commerce qu’en ce mois de novembre. Du commerce mais surtout des acteurs de ces commerces définis comme non-essentiels par le gouvernement durant ce second confinement. Et pour cause, si le premier confinement avait été bien suivi et accepté, les trésoreries mises à mal pendant cette période ont eu peu de mois pour se reconstituer. Et lorsque le 30 octobre les commerces non-essentiels sont appelés de nouveau à fermer, c’est la fronde qui se dessine.
Et tout commence avec Fnac Darty qui annonce qu’il restera ouvert dans son ensemble car vendant des ordinateurs. Aussitôt, les groupements d’indépendants se font entendre et leurs Présidents prennent la parole dans Neomag pour affirmer leur volonté de rester ouverts. Ce sont aussi les cuisinistes qui s'offusquent de l'ouverture des espaces cuisine dans les GSS, jusqu'à ce que celles-ci se décident à les fermer.
Pendant ce temps le gouvernement ajoute un décret précisant quelles catégories de produits peuvent être vendues, incitant les grandes surfaces à fermer des rayons entiers. Par exemple, le gros électroménager est mis sous scellé pendant que le petit électroménager reste essentiel.
Et là ce sont toutes les fédérations liées au commerce qui se liguent pour réclamer dans un premier temps la réouverture des magasisn le 13 novembre, puis au 28 novembre, voire même le jour du Black Friday comme l’a réclamé le CCF…
« C'est le bordel. Dans tous les hypers de France, des milliers de produits doivent en 2 jours être retirés des rayons » s'enflamme Michel-Edouard Leclerc sur les réseaux sociaux, le 2 novembre.
Et c’est alors que, la semaine précédant celle du Black Friday,que les négociations entre la distribution et le gouvernement vont débuter.
Jamais le commerce dans son ensemble n'avait fait un tel lobbying autour d'une revendication commune et simple : pouvoir ouvrir son magasin et exercer son métier.
Amazon au coeur des négociations, et de la colère
La probabilité pour les commerces fermés (hors restauration, hôtellerie, salles de sport et discothèques) d'ouvrir au pire début décembre, et au mieux le 28 novembre, s'est trouvée renforcée lorque Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, déclare avoir "eu un nouvel échange avec les acteurs de la grande distribution, du commerce et du commerce en ligne aujourd’hui vendredi 20 novembre. À la suite de cette réunion, les représentants de la grande distribution, du commerce et du commerce en ligne se sont engagés à reporter d’une semaine les opérations promotionnelles du Black Friday prévues initialement au cours du week-end du 27 novembre, sous réserve d’une réouverture des commerces d’ici là."
Et très vite, Amazon, par la voix de son Directeur Général France, Frédéric Duval, déclare : "Aujourd’hui, comme d’autres distributeurs français et en tenant compte de la recommandation du Gouvernement, nous avons décidé de reporter le Black Friday afin de permettre aux commerces de rouvrir avant le 1er décembre. Le Black Friday se déroulera cette année le 4 décembre en France."
Et il faut dire qu'Amazon, sous le feu des critiques d'une partie de la concurrence, voire des consommateurs, aura respecté ce report à la lettre. Pendant que d'autres distributeurs maintenaient l'opération, ou changeaient en dernière minute l'intitulé des promotions.
Il faut dire aussi que depuis la rentrée les promotions n'ont jamais réellement cessé. Et dans le secteur des biens techniques, et particulièrement l'électroménager, la hausse des ventes couplée à des problèmes d'approvisionnement rend moins vitale le péridoe du Black Friday.
Et toujours du côté de l'équipement de la maison, la distribution a dans son ensemble plutôt bien joué le jeu. Allant même pour certains, comme magarantie5ans, à refuser le Black Friday.
Souhaitons désormais un bon Black Friday à la distribution française, mais aussi souhaitons lui de ne plus avoir à fermer ses portes. Et de faire un bon mois de décembre, dans le respect du protocole sanitaire mis en place bien sûr...
Boulanger a préféré, pendant la période prévue du Black Friday, mettre en avant une action de solidarité envers les personnels soignants et les restaurateurs.