Réparations des équipements électriques et électroniques : la CLCV publie son second observatoire

Réparations des équipements électriques et électroniques : la CLCV publie son second observatoire

le 7 février 2024
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L’association Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV) publie chaque année un observatoire du fonds réparation des équipements électriques et électroniques. La seconde édition, portant sur l’année 2023, est riche d’enseignements : augmentation du prix moyen des réparations, impact du bonus réparation très variable selon les catégories, nombre de réparateurs labellisés insuffisant et maillage territorial déséquilibré.

Réparations des équipements électriques et électroniques : la CLCV publie son second observatoire

Pour veiller au bon fonctionnement du fonds réparation et à son déploiement, un observatoire dédié a été mis en place. Voulu indépendant des réparateurs, des pouvoirs publics et des éco-organismes, il a été confié à l’association CLCV. Cet observatoire annuel a pour objectif de surveiller l’évolution du prix des réparations, mais également l’impact du bonus réparation sur les choix des consommateurs ou encore le développement du réseau de réparateurs labellisés. Pour publier cette étude, la CLCV s’appuie sur les données fournies par les éco-organismes. Le second bilan concerne des données collectées sur une période allant du 15 décembre 2022 au 4 décembre 2023. L’association a étudié 158 132 réparations (ayant donné droit à un bonus réparation) réalisées dans 4641 points de réparation regroupés au sein de 806 entreprises (« sites physiques, techniciens itinérants et sous-traitants à domicile » précise la CLCV).

 

Le coût moyen des réparations augmente

C’est un point sur lequel les associations de consommateurs sont particulièrement vigilantes depuis le lancement du dispositif : le prix des réparations. En l’occurrence, l’étude met en évidence une augmentation du coût moyen de l’ordre de 10 à 15% pour les équipements les plus réparés. Selon l’étude, le « comportement opportuniste de certains réparateurs » n’est pas exclu mais c’est loin d’être le seul facteur participant à cette hausse tarifaire. Les explications sont multiples : inflation, complexité des interventions, augmentation des forfaits de déplacement chez plusieurs acteurs de la réparation à domicile, évolution de la concurrence… La CLCV remarque que parmi les évolutions du dispositif annoncées, « les
critères de labellisation prévoient une clause de modération tarifaire ». Pour 2024, elle est conditionnée au maintien des tarifs (HT) constatés au 1er janvier 2023 (hors prise en compte de l’inflation). De plus, l’étude rappelle que les éco-organismes encouragent les consommateurs à mettre en concurrence les réparateurs en faisant réaliser plusieurs devis, un moyen à la fois d’obtenir le meilleur prix et de contribuer à maintenir des coûts raisonnables.

L’observatoire révèle une information intéressante concernant les pièces détachées d’occasion. Sur l’ensemble des réparations validées par ecosystem (soit 102 794), 69 225 sont des réparations avec pièce, dont 94% ont été effectuées avec des pièces neuves et seulement 6% avec pièces issues de l’économie circulaire. Les équipements les plus réparés avec des pièces d’occasion sont les téléphones portables, suivis des presse-agrumes, des cuisinières, des plaques de cuisson et sèche-linge. Source : CLCV (à partir des données d’ecosystem)

Impact du bonus réparation : indéniable mais inégal selon les équipements

Dans l’ensemble, depuis la mise en place du dispositif, le nombre de réparations a augmenté significativement, même si cela reste en deçà des attentes. Toutefois, l’étude évoque des variations « considérables » selon les équipements.
Certains produits sont bien plus réparés que d’autres : c’est le cas des téléphones portables, des lave-vaisselle et des lave-linge. Ces trois catégories représentent plus de 66% des réparations effectuées avec le fonds. Le prix élevé de ces appareils à l’achat et la présence de services de réparation bien établis fait partie des explications possibles avancées. En revanche, pour certains équipements, la demande est faible, par exemple les presse-agrumes ou les perceuses-visseuses – il s’agit effectivement d’appareils moins coûteux à l’achat ; l’accès aux réparateurs peut également l’expliquer.
Si certains appareils sont plus réparés que d’autres, ça n’est pas seulement une question d’arbitrage des consommateurs. Si l’aide couvre "en moyenne, 17 % du coût total de la réparation soit un bonus moyen de 23 € sur une facture moyenne de 136 €", pour certains équipements, il est objectivement plus avantageux de faire réparer. Pour mesurer la viabilité de la réparation, l’étude met en parallèle le prix moyen des réparations et le montant du bonus (« l’indice réparation »). Il est vraiment incitatif pour certains appareils tels que les téléphones portables (l’aide couvre environ 28% de la facture), les tablettes (22%), ou encore les machines à café à dosette (20%).
Dans un second temps, un « indice achat » a été calculé. Il prend en compte le coût moyen effectif de la réparation (avec le bonus) comparé au prix moyen d’achat neuf. Il s’avère qu’il est bien plus intéressant de faire réparer certains appareils que de les racheter : le trio de tête est représenté par les lave-linge, lave-vaisselle et réfrigérateurs/congélateurs. Au contraire, ça n’est sans doute pas assez attractif sur les petits appareils électroménagers comme les grille-pain, bouilloires ou presse-agrumes. Il est rappelé dans l’observatoire que le montant du bonus doit augmenter (et même doubler pour certains appareils), ce qui pourrait changer la donne.
Concernant l’impact du bonus réparation, l’observatoire relate également les résultats d’un questionnaire envoyé aux consommateurs par ecosystem. 4510 personnes ayant bénéficié du bonus réparation y ont répondu. 48% des participants déclarent qu’ils auraient fait réparer leur appareil même sans cette aide. Mais 45% affirment que le bonus a eu un impact sur leur choix de faire réparer (dont 6% qui n’auraient pas fait réparer sans cette aide). Si la plupart se disent satisfaits de l’intervention, certains ont toutefois regretté une augmentation des prix du prestataire depuis la mise en place du bonus.

Un réseau de réparateurs QualiRépar qui doit encore s’étoffer

Depuis le lancement du fonds réparation, pour s’assurer que les consommateurs puissent facilement accéder à la réparation, des données sont également collectées sur le nombre de réparateurs labellisés, leurs spécialités et leur localisation géographique.
Le réseau se développe puisque le nombre de points de réparation bénéficiant du label a augmenté – en particulier en janvier, février, mars et avril 2023, avant de stagner. Selon l’étude, l’augmentation constatée est notamment liée à l’adhésion de « grands réparateurs multisites ». Quant au ralentissement observé, il est lié à l’extension du réseau par de petites entreprises de moins de 10 salariés, soumises à des contraintes administratives et financières différentes. Les éco-organismes ont justement prévu des évolutions pour simplifier le processus pour les artisans et petites entreprises et réduire le coût de la labellisation (qui passe de de 447 € à 200 € HT pour un cycle de trois ans).
Le passage de 416 entreprises labellisées mi-mars 2023 à 806 au 4 décembre 2023 montre que le nombre de labellisations progresse, même si cette croissance reste en deçà des attentes. Au total, cela correspond à 4641 points de réparation dont 2052 sites physiques, 2567 réparateurs itinérants et 22 sous-traitants qui effectuent des réparations à domicile. Au moment où la collecte des données annuelles a été clôturée, d’autres labellisations étaient en cours : 4889 entreprises dans le processus et 2165 ayant soumis leur dossier.

Un maillage territorial déséquilibré

La couverture du territoire est inégale, comme les éco-organismes s’y attendaient. Contrairement à la Lozère et à la Creuse, les mieux dotés en professionnels de la réparation, le Nord, Paris et les Bouches-du-Rhône sont les zones où il y a le moins de points de réparation par habitant. Paris en compte le moins, avec 0,38 point de réparation pour 10 000 habitants. L’observatoire note qu’il est nécessaire d’accroître cette densité pour faciliter l’accès à la réparation et éviter aux consommateurs de devoir parcourir des kilomètres pour faire réparer leurs équipements. La CLCV recommande de mettre l’accent sur les régions densément peuplées où la demande pourrait être importante, comme l’Ile-de-France. « L’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’Énergie (ADEME) estime qu’en France, il existe environ 30 000 sites de réparation répartis sur l’ensemble du territoire. Sur cette base, seulement 2052 d’entre eux sont actuellement labellisés QualiRépar » peut-on lire.
L’étude met également en lumière un manque d’homogénéité en matière de spécialités des réparateurs. L’informatique et la téléphonie sont les plus représentés, suivis de près par le gros électroménager puis le petit électroménager. En revanche peu de réparateurs se sont fait labelliser pour la réparation de petit et gros outillage, par exemple.
Les recommandations de la CLCV
À l’issue de ce bilan de l’observatoire du fonds réparation, la CLCV émet des recommandations pour assurer le bon fonctionnement du dispositif et son développement.
- Accélérer la communication auprès des consommateurs afin d’apporter une meilleure visibilité du bonus réparation et les sensibiliser « pour transformer ce programme d’incitation en une norme culturelle durable ».
- « Appliquer des mesures de relance pour dynamiser l’adhésion des professionnels de la réparation au programme ».
- Ajuster les montants du bonus pour inciter les consommateurs à privilégier la réparation
- Surveiller les tarifs de la réparation pour garantir l’efficacité du bonus à long terme. « Le succès du fonds repose sur sa capacité à évoluer en réponse aux dynamiques du marché et à favoriser une culture de consommation consciente » déclare la CLCV.

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