le 28 novembre 2025
, par Eric Shorjianhttps://www.linkedin.com/company/neomag/
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Si la fréquentation de cette année a légèrement reculé (11 217 visiteurs contre 12 244 l’an dernier), la dynamique, elle, a été saluée dès le soir de la clôture par des exposants emblématiques. À chaud, les exposants ne cachaient pas leur satisfaction. Plusieurs parlaient d’un cru “très qualitatif”, avec des échanges plus ciblés, plus constructifs, et au final plus rentables.La légère baisse du visitorat s’explique largement par deux facteurs très concrets.• D’une part, compte tenu du contexte marché, un certain nombre d’enseignes avaient volontairement réduit la taille de leurs délégations pour cette édition. • D’autre part, la fermeture de la station Porte de Versailles le week-end a amputé de précieuses heures de visite, analyse Gaëtan Ménard, Président d’EspritMeuble.
Quand un acheteur représente 200 points de vente, la foule n’est plus un indicateur
Il est clair que dans un contexte où la concentration du marché fait qu’un seul visiteur peut parfois représenter une dizaine de magasins, la métrique du simple “nombre de badges” perd de sa pertinence. Le poids des grands groupes rebat les cartes : un acheteur d’une enseigne nationale pèse davantage qu’un flux d’indépendants.
Certains visiteurs nous ont remonté leur sentiment que les allées étaient moins denses que par le passé. Mais la concentration du marché biaise la perception : quand un acheteur représente 200 points de vente, la foule n’est plus un indicateur. Dans des salons très ciblés et BtoB, la quête d’une croissance “quantitative” du trafic n’a plus beaucoup de sens. Les organisateurs le disent sans détour : attirer des flots de visiteurs, sauf à mobiliser massivement les vendeurs, ne correspond plus aux réalités économiques d’aujourd’hui.
Moins de monde, plus de deals
L’ambiance générale contredisait toute idée de ralentissement. Sourcer, comparer, négocier : les acheteurs présents faisaient le job. Plusieurs secteurs (meuble, literie, cuisine, contract) évoquent même une qualité de contact “nettement supérieure” à celle des éditions précédentes. À cela s’ajoutaient les réunions internes des enseignes, les soirées professionnelles, les rendez-vous confidentiels en salles privées. EspritMeuble a confirmé son rôle de plateforme de décisions à fort enjeu. En ce qui concerne plus spécifiquement l’électroménager et la cuisine notamment, la présence de Darty, « venu cette année en force », a été remarquée.
L’innovation comme accélérateur de business
Dans un marché exigeant, l’innovation est plus que jamais le moteur du salon. À tous niveaux. Les marques qui étaient venues sur avec des innovations technologiques ou design, bien scénarisées et visibles dès l’amont, semblent avor signé un excellent cru 2025. Une étude à venir pécisera ces prermières impressions. Les M Awards ont également joué leur rôle de projecteu sur la filière, en réunissant les votes croisés de journalistes et d’acheteurs nationaux.
Un programme de conférences musclé
Avec 120 intervenants et 45 prises de parole, l’espace M Studio by EspritMeuble a tourné à plein régime cette année. Co-construite avec les médias professionnels et grand public, sa programmation dense et experte a tiré vers le haut l’ensemble du salon. Neomag y a pris sa part : entre talks thématiques et tables-rondes dédiées, notre média a affirmé sa contribution à alimenter la réflexion stratégique des décideurs de la profession. Nous reviendrons prochainement en détail sur les sujet abordés et notamment sur celui des atouts de l'électroménager premium et durable. Grâce à tous ces événements et cet écosystème et au-delà du business pur, le salon a confirmé sa capacité à renforcer sa position en tant que lieu d’inspiration.
Un engagement clair en faveur de l’industrie française et européenne
EspritMeuble est aussi une caisse de résonance. Cette année, en partenariat avec l’Ameublement français, une rencontre a réuni les cheffes de rédaction des principaux médias déco grand public. Au menu : la concurrence déloyale des plateformes comme Temu ou Shein et la prolifération de produits non conformes. Le salon a également accueilli l’EFIC, la confédération européenne du mobilier, renforçant le travail collectif autour des enjeux réglementaires, environnementaux et industriels. Une dimension politique assumée, qui conforte le rôle du salon dans l’écosystème.
Un esprit de communauté qui fait la différence
Derrière les deals et les annonces, EspritMeuble reste fidèle à cet esprit de communauté qui marque sa singularité depuis l’origine. Les échanges informels dans les allées, les stands ou sur la place du Village. Mais aussi les restaurants, les afterworks et bien sûr le Grand Apéro du lundi soir, désormais institutionnel, qui a rassemblé près de 1 000 participants dans une ambiance aussi détendue que fédératrice. Et dans un secteur où la relation humaine pèse lourd, cette convivialité n’est pas un supplément d’âme : c’est un levier business.
2026 : de nouvelles transformations
EspritMeuble 2025 laisse une impression paradoxale mais prometteuse : moins d’agitation apparente, mais davantage de décisions business lourdes. Une édition mature, diront certains. Et dans ce climat économique encore tendu, la filière a montré sa capacité à se rassembler, se projeter et générer du business. Le salon, lui, confirme son rôle de moteur, de révélateur et de rassembleur. La 14ᵉ édition se tiendra du 21 au 24 novembre 2026, toujours dans le hall 1.
Une décision est d’ores et déjà actée : l’évènement ne sera pas un simple copier-coller. Les organisateurs promettent une refonte de l’organisation, des animations et des contenus, avec une ambition simple : réinventer la proposition de valeur.
Une grande étude qualitative menée par un cabinet externe va être réalisée sur cette fin d’année. Objectif : analyser les attentes profondes des exposants, la perception réelle des visiteurs et les pistes de transformation. Sa synthèse servira de base pour imaginer un EspritMeuble différent, nouveau, et toujours innovant.
Clairement, pour Alain Liault, Gaëtan Ménard et toute leur équipe, plus que jamais, le changement n’est pas une rupture : c’est leur terrain de jeu.