le 6 octobre 2025
, par Eric Shorjianhttps://www.linkedin.com/company/neomag/
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Ambiance connectée et effervescence culinaire à Paris le 23 septembre dernier dans la salle de l’Elysée Montmartre. Moulinex y lançait son tout nouveau Cookeo Infinity, multicuiseur intelligent de dernière génération. Entre démonstrations en direct et recettes en mode air fryer, la marque du Groupe SEB a mis en avant un appareil plus polyvalent que jamais, avec 20 modes de cuisson et une pale de mélange automatique. Objectif : simplifier le quotidien tout en confirmant la position de Moulinex comme leader de la cuisine intuitive et innovante. Le Cookeo Infinity arrive en magasins dès octobre.
Le groupe leader du petit électroménager indique que les ventes du troisième trimestre afficheront un léger recul en organique, une contre-performance imputée à un environnement « incertain et volatil ». En Europe, l’activité s’avère moins soutenue qu’espéré, tandis qu’aux États-Unis, le comportement attentiste des distributeurs et des clients professionnels pèse lourdement sur les volumes.
En conséquence, le résultat opérationnel d’activité est désormais attendu entre 550 et 600 M€, contre une fourchette de 700 à 750 M€ annoncée précédemment. La croissance organique des ventes devrait quant à elle rester stable à légèrement positive, loin de la progression de 2 à 4 % envisagée en juillet.
Une reprise fragile mais réelle
Au premier semestre, le groupe lyonnais affichait un chiffre d’affaires de 3,75 milliards d’euros au premier semestre, marqué par un retour à la croissance organique au deuxième trimestre (+1,9 %), après un début d’année timide (-0,6 %). La division Grand Public, cœur de métier du groupe, tirait son épingle du jeu avec des ventes en hausse de +2,2 % à taux constants, tandis que le segment Professionnel restait en retrait (-9,6 %), malgré une reprise amorcée au deuxième trimestre.
Le succès des innovations (aspirateurs laveurs, détacheurs textiles, défroisseurs portables) et la vitalité du marché européen permettaient d’amortir les chocs extérieurs. Le groupe profitait aussi de l’intégration de La Brigade de Buyer et de Sofilac, deux acquisitions contribuant à hauteur de +48 M€ au chiffre d’affaires.
L’Europe reprend son rôle de moteur
C’est en Europe de l’Ouest que SEB avait retrouvé le plus de souffle : +3,4 % sur le semestre, et même +6,8 % au deuxième trimestre.La France se distinguait particulièrement, avec une progression de +7 %, soutenue par un meilleur alignement du sell-inet du sell-out — autrement dit, des ventes distributeurs et consommateurs enfin synchronisées.
Les États-Unis, talon d’Achille du semestre
C’est la bête noire du semestre : l’Amérique du Nord recule de Aux États-Unis,l’incertitude sur les droits de douane américains et la volatilité des devises ont gelé les commandes, les distributeurs préférant attendre des jours plus clairs. Dans ce pays, le groupe tricolore tente de s’adapter, en ajustant ses flux logistiques et ses prix, mais admet que la visibilité reste « extrêmement limitée » pour le second semestre.La situation s’est également complexifiée sur le plan géopolitique, entre tensions commerciales et environnement inflationniste persistant.
Le groupe a subit aussi un effet de base défavorable en Amérique du Sud, où les ventes ont reculé sur les 6 premiers mois de l’année de -8,3 % à taux constants. En cause : un premier semestre 2024 exceptionnel, porté par des ventes de ventilateurs dopées par le phénomène El Niño.
Une année 2025 sous le signe du réalisme
Entre devises capricieuses, inflation sous-jacente et prudence des distributeurs, le Groupe SEB navigue dans un environnement où chaque marché impose sa propre logique.Le message du Conseil d’administration, diffusé début octobre, envoie un signal clair : la trajectoire 2025 sera plus modeste que prévue. Pour autant, SEB conserve ses atouts : un portefeuille d’innovations dense, une position de leader sur la plupart de ses marchés, et une capacité avérée à rebondir dès que la conjoncture s’éclaircit.