Cuisine : être concepteur-vendeur, un métier aussi complexe que passionnant

Cuisine : être concepteur-vendeur, un métier aussi complexe que passionnant

le 22 septembre 2021
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Dans un secteur de l’habitat où la cuisine est devenue la pièce préférée des Français, le métier de concepteur-vendeur est aussi passionnant que polyvalent. Diverses compétences sont requises pour y accéder et le métier peut paraître complexe au premier abord. Mais nombreux sont celles et ceux qui s’épanouissent dans cet univers, avec des missions très variées et des salaires confortables, à la hauteur de leurs compétences. Quel que soit le parcours professionnel ou scolaire de chacun, il est facile d’intégrer une formation pour accéder à cette profession qui recrute de nombreux candidats en CDI.  

Cuisine : être concepteur-vendeur, un métier aussi complexe que passionnant

Un secteur qui recrute activement

De nombreux facteurs ont permis à la cuisine de devenir la pièce préférée des Français. «L’engouement pour le fait-maison, le retour aux valeurs traditionnelles, la multiplication des programmes culinaires à la TV, mais aussi le succès de la cuisine semi-professionnelle ont fait croître l’intérêt des Français pour la cuisine, explique Christian Sarrot, Secrétaire Général du SNEC (Syndicat National de l’Equipement de la Cuisine). Cet espace est devenu en quelques années la représentation sociale de la réussite du foyer et constitue désormais le plus gros investissement des ménages. Elle correspond à l’évolution de nos modes de vie et les confinements liés au Covid l’ont remise au premier plan ». Cela explique la forte demande des magasins distributeurs pour renforcer leurs équipes et le secteur recrute activement. « Nous avons actuellement près de 900 offres d’emploi en CDI sur notre site, dont plus de 510 sont pour des postes de concepteurs-vendeurs. La cuisine est un secteur qui recrute et pour lequel nous constatons une pénurie de candidats. Avec la crise sanitaire, les entreprises souhaitent garder leurs talents et les salariés ne veulent pas prendre le risque de quitter leur entreprise. Ce phénomène crée des opportunités pour de nouveaux entrants », analyse Amanda Clouzeau, Dirigeante et Fondatrice du site emploi Concepteur-vendeur.fr, spécialisé dans l’habitat. Aussi, les enseignes se développent en nombre et cherchent ainsi de nouveaux profils pour pallier le manque de concepteurs-vendeurs nécessaires à leur accroissement.

Mais en quoi consiste exactement le métier de concepteur-vendeur et quelles sont les compétences requises ?

Amanda Clouzeau est Dirigeante et fondatrice du site emploi Concepteur-vendeur.fr, spécialisé dans l’habitat. Des centaines d'offres d’emploi de concepteur-vendeur y sont régulièrement en ligne. Depuis la crise sanitaire, elle constate une forte demande de la part des enseignes et magasins pour compléter leurs équipes et accroître leur développement.

Concepteur-vendeur, un métier aux multiples compétences

« Le métier de concepteur-vendeur est un métier passionnant, qui regroupe plusieurs compétences en une : vendeur, concepteur, dessinateur, designer, commercial, etc. Il faut aussi être un très bon technicien, mais également savoir gérer les outils informatiques et être rigoureux dans son approche » précise Amanda Clouzeau. Il aménage et dessine les plans en tenant compte des contraintes du client ; réalise le métrage, les plans et le chiffrage du projet ; participe au choix des matériaux et des couleurs ; gère le SAV, etc. Il est l’interlocuteur unique pour le client, celui qui gère le projet de A à Z. Créatif et rigoureux, le concepteur-vendeur passe près de 30% de son temps sur la conception de la cuisine et 70% sur la partie commerciale et la relation avec le client. On comprend donc pourquoi l’écoute et l’empathie sont deux qualités requises et indissociables de la profession. « La vente d’une cuisine, c’est avant tout une rencontre avec un client », ajoute Amanda Clouzeau. 

Christian Sarrot est Secrétaire général du SNEC (Syndicat National de l’Equipement de la Cuisine). Il a vu le métier de cuisiniste évoluer avec des concepteurs-vendeurs de plus en plus qualifiés et pluridisciplinaires.

« Chez Mobalpa, ce qui nous tient particulièrement à cœur, c’est la satisfaction client et nous recherchons avant tout des profils pour qui cette satisfaction est un élément essentiel de la relation. Nous nous attachons tout particulièrement à la personnalité de nos candidats, à leur savoir-être et à leur motivation. Cela fait d’ailleurs plusieurs années que nos actions de recrutement sont basées sur ces qualités humaines et non plus sur un CV » précise Marine Bonino, Responsable Recrutement et Formation chez Mobalpa. Même constat pour Laurence Chrétien, DRH chez Schmidt Groupe : « Nous sommes davantage attentifs à la personnalité, à l’ouverture d’esprit sur l’acquisition de nouvelles compétences et à l’orientation client, qu’au parcours professionnel et aux diplômes du candidat. Les profils qui retiennent notre attention sont ceux qui ont une capacité à écouter, à comprendre les attentes du client et qui montrent un réel intérêt pour la décoration et l’habitat ».
Des profils issus de l’hôtellerie, de la restauration, ou encore de l’automobile sont ainsi très appréciés, pour leur expertise en termes de relation client, d’accueil et d’écoute. Avec ou sans expérience dans la cuisine, tous les profils sont les bienvenus et de nombreuses formations existent pour accompagner ces nouveaux candidats.

 

Roberto Drapron est Enseignant Formateur en charge des Relations Entreprises à l’école La Fabrique. Il y enseigne tous les aspects du métier de concepteur-vendeur, qu’il s’agisse de relation client, de technique, d’administratif, de décoration, de plomberie et d’électricité, ou de réglementations juridiques, etc.

Avec ou sans expérience, les formations sont accessibles à tous

Quel que soit le parcours scolaire ou professionnel, les formations disponibles pour accéder au métier de concepteur-vendeur sont nombreuses, mais aussi indispensables. Les apprenants ont accès à des parcours multiples selon leur expérience : de l’alternance durant 12 semaines généralement, ou de la formation continue. En alternance, il s’agit souvent de jeunes issus de BTS en Design de l’espace, Master en décoration d’intérieur ou aménagement de l’intérieur, etc. Mais aussi des adultes en reconversion professionnelle comme nous l’explique Roberto Drapron, Enseignant Formateur en charge des Relations Entreprises à l’école La Fabrique : «80% des apprenants sont des reconversions professionnelles et les 20% restants sont des poursuites d’études. A La Fabrique, nous formons des profils issus de tous horizons comme d’anciens stewards, cuisiniers, hôteliers, des merchandisers, ou des commerciaux ».
La formation continue est également proposée avec de nombreux blocs de formation qui permettent d’aborder les thématiques récurrentes de l’implantation d’une cuisine : produits, dessin, électroménager, techniques de vente, notions de plomberie et d’électricité, SAV, etc. Mais aussi des formations informatiques pour maîtriser les outils de gestion de commande et les outils de chiffrage. L’aspect juridique et les conditions générales de vente y sont également abordés. « Le SAV et les aspects juridiques sont des points importants de la formation, car le concepteur-vendeur engage sa responsabilité et celle du magasin sur des montants élevés. Il a la charge de tout vérifier, que ce soit la partie technique et administrative, jusqu’au SAV. Le concepteur-vendeur est le chef d’orchestre du projet cuisine » rappelle Roberto Drapron. « L’implication juridique est une vraie nouveauté dans le métier. Le concepteur-vendeur doit pouvoir anticiper les problèmes qui existent et y être formé » ajoute Christian Sarrot. Autant de formations certifiantes (CQP) ou diplômantes (RNCP) qui permettent l’accès à un emploi avec des bases solides. Parallèlement, il est possible des faire des VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) chez le fabricants et distributeurs, pour les personnes justifiant d’au moins un an d’expérience dans le métier.

Anouck Chometon est une ancienne conceptrice-vendeuse et est aujourd’hui Chef de projet Formation chez Darty Cuisine. Elle a vu le métier évoluer et note que le concepteur-vendeur est devenu l’interlocuteur unique pour le client, celui qui gère le projet de A à Z, et c’est ce qui en fait la richesse du métier.

Se former au sein d’une enseigne spécialisée

Beaucoup d’enseignes spécialistes de la cuisine disposent aujourd’hui de leur propre académie de formation, à l’image de Schmidt, Mobalpa, Cuisine Plus, etc. A la Schmidt Académie, les concepteurs-vendeurs ont ainsi accès à plusieurs formations selon leur niveau de connaissances : un socle commun de 3 mois pour acquérir les bases du métier où sont instruits les aspects techniques de la conception d’une cuisine, les techniques de vente et les produits. Mais aussi des CQP (Certificat de Qualification Professionnelle) de 6 mois avec un diplôme à la clé. Et enfin, l’accès à la formation continue en e-learning avec plus de 50 modules pour compléter son savoir-faire. Mobalpa, qui dispose également de son propre centre de formation, forme plus de 600 personnes par an et offre la possibilité de former les nouveaux entrants sur des domaines inconnus pour eux, ou à perfectionner. A l’issue de leur parcours, ils obtiennent une formation certifiante CQP Concepteur-vendeur de cuisines et aménagement intérieur. « Nous pouvons aussi accueillir des personnes d’horizons complètement différents et leur apporter le savoir-faire qui leur manque grâce à nos formations » ajoute Marine Bonino. Avec son Académie Cuisine, l’enseigne Darty Cuisine permet, elle aussi, de former les concepteurs-vendeurs en interne. L’enseigne propose des parcours d’intégration à des candidats qui ont une expérience dans la vente –et si possible dans la vente cuisine- avec des formations de 3 semaines. Cela leur permet de se familiariser à l’offre produits de Darty Cuisine, mais aussi aux outils d’élaboration et de suivi de projet, et une partie dédiée aux méthodes de vente. « Nous proposons également des évolutions en interne au sein du groupe Fnac-Darty, pour permettre aux collaborateurs, quel que soit leur parcours et leur ancienneté, de bénéficier d’une formation de 3 mois, en partenariat avec l’école La Fabrique, explique Anouck Chometon, Chef de Projet Formation chez Darty Cuisine. Ce parcours intègre de l’apprentissage en école, mais aussi du présentiel pour découvrir les gammes et les outils et enfin, une partie consacrée au stage en magasin ». Des parcours de développement en formation continue sont par ailleurs proposés aux collaborateurs, qu’ils soient concepteurs ou encadrants, pour leur permettre d’évoluer et de gravir les échelons.

Pour Marine Bonino, Responsable Recrutement et Formation chez Mobalpa, le métier de concepteur-vendeur est un métier complet et complexe, mais surtout passionnant qui allie relationnel, créativité, commerce, décoration technique, etc.

Un métier ouvert à tous, quels que soient l’âge et le genre

On l’aura compris, avec le concours des fabricants et distributeurs et les multiples formations proposées par le secteur tout entier, le métier est facilement accessible à tous, pourvu que l’on ait une réelle appétence pour la relation client et une capacité à intégrer de nouvelles compétences. Aussi, le métier de concepteur-vendeur s’adresse aussi bien aux jeunes qu’aux moins jeunes et aux hommes comme aux femmes. Selon les informations délivrées par nos différents interlocuteurs, le concepteur-vendeur a entre 20 et 50 ans et le métier est désormais unisexe. Alors qu’il s’agissait auparavant d’un métier plutôt masculin, de nombreuses femmes ont embrassé ce métier et se révèlent être d’excellentes conceptrices-vendeuses. « Aujourd’hui, 61% des apprenants passant par notre centre de formation sont des femmes. En effet, si le côté technique/vente primait auparavant, aujourd’hui la créativité, la déco et le relationnel sont devenus les pierres angulaires du métier et de nombreuses femmes se retrouvent dans ces sensibilités » constate Marine Bonino. Pour Anouck Chometon, qui était conceptrice-vendeuse avant d’être formatrice chez Darty Cuisine, « la femme a un côté très rassurant pour les clients. Nous sommes sur des ventes très longues, de 25 à 30 heures par projet, qui demandent beaucoup d’empathie et de patience. D’ailleurs, les statistiques de ventes au sein de Darty Cuisine sont souvent plus favorables aux femmes ».

Catherine Gérard, ancienne ingénieure, a découvert le métier de conceptrice-vendeuse à 40 ans et s’épanouit pleinement dans cet univers de la cuisine. Elle est aujourd’hui à la tête de son propre magasin Armor’in à Lannion et se forme sans cesse pour être en adéquation avec les dernières techniques et tendances.

Des conceptrices-vendeuses seules à bord

Des femmes qui rassurent et qui n’hésitent pas à monter leur propre entreprise, à l’image de Catherine Gérard, cuisiniste à Lannion et propriétaire du magasin Armor’in. Cette ancienne ingénieure s’est tourné vers le métier de concepteur-vendeur à l’âge de 40 ans et a démarré sa carrière chez Mobalpa, où elle a appris les rudiments du métier. « Le métier de concepteur-vendeur est un métier très technique qui ne s’improvise pas. Il regroupe de multiples casquettes qui va du conseil à la prise de cotes, en passant par la conception, le suivi de chantier, la compatibilité ou le marketing » explique la cuisiniste. Car contrairement aux enseignes, où certains aspects du poste sont répartis dans divers services, ici tout est à faire par la cheffe d’entreprise. Seule la pose est assurée par son salarié maison et le second œuvre par des artisans partenaires. « Nous sommes sur une approche différente, avec une implication et une application différentes, s’agissant de ma propre affaire. Cela peut tenir à la personnalité, mais aussi à l’engagement de chacun ». Et pour répondre au mieux à ses clients, Catherine Gérard est sans cesse en formation continue pour être en adéquation avec les techniques et les tendances du moment.

Pour Laurence Chrétien, DRH de Schmidt Groupe, la personnalité des candidats et leur esprit d’ouverture priment sur le CV et les diplômes. L’enseigne recherche aujourd’hui des profils un peu différents et s’oriente vers des tendances écoresponsables qui peuvent attirer de nouveaux candidats.

Quels sont les salaires et les perspectives d’évolution ?

Au regard des compétences requises pour être concepteur-vendeur, les salaires sont assez confortables avec une moyenne de 2 500 euros/mois, commission incluse, même pour les jeunes sortis de formation. Mais ils peuvent aller bien au-delà et atteindre les 8 000 euros, voire les 10 000 euros pour les très bons vendeurs expérimentés lorsque les primes ne sont pas plafonnées. Bien entendu, la part de la commission diffère selon les enseignes et les magasins et peut varier de 0,5 à 10% du chiffre d’affaires réalisé. Mais si le concepteur-vendeur aime son métier et le fait avec passion, il pourra très correctement gagner sa vie.
Les perspectives d’évolution sont par ailleurs possibles et très souvent accompagnées par les enseignes avec des formations dédiées, que ce soit chez Mobalpa, Schmidt, Cuisine Plus, Darty Cuisine, etc. Dans les grands groupes, il est par exemple possible d’évoluer vers un poste de formateur, à l’image d’Anouck Chometon chez Fnac-Darty. Mais plus généralement, les concepteurs-vendeurs évoluent vers des postes de manager des ventes, puis directeur de magasin et enfin, gérant de leur propre magasin s’ils ont un financement personnel.

Franck Ecalard est Directeur général de l’enseigne Cuisine Plus. Pour accompagner son développement, l’enseigne a lancé un programme sur-mesure pour permettre à de jeunes talents d’accéder à l’entrepreneuriat et ouvrir leur propre franchise Cuisine Plus.

« Go Ahead », la bourse aux talents proposée par Cuisine Plus

Faciliter l’accès à la franchise et à l’entrepreneuriat, c’est justement ce que propose l’enseigne Cuisine Plus avec son programme « Go Ahead », lancé en début d’année. « Cuisine Plus a toujours été "l’enseigne poil à gratter", qui casse les codes, reconnaît Franck Ecalard, Directeur général de l’enseigne. Aujourd’hui, nous revenons assez fort sur le marché avec un concept plus moderne et 10 ouvertures cette année et un rythme de 12 à 15 nouveaux magasins en 2022. C’est dans cet objectif de développement que nous avons lancé le programme Go Ahead, afin de lever un maximum de freins à l’accès à la franchise ». À la manière d’une bourse étudiante délivrée selon les aptitudes et compétences des jeunes entrepreneurs, ce programme vient ainsi compléter l’apport personnel du candidat. Cela lui permet d’accéder au financement bancaire nécessaire pour l’ouverture d’un magasin Cuisine Plus. Par un jeu d’engagement réciproque basé sur un financement par obligations, le futur franchisé accède ainsi à l’entrepreneuriat. Il bénéficie en outre d’une formation initiale de 5 semaines et d’une formation continue pour lui et pour 4 de ses collaborateurs au sein de la Cuisine Plus Académie. Benjamin Camejo et son associé André Avond sont les premiers à pouvoir bénéficier de cette bourse pour l’année 2021. Après avoir convaincu et démontré leurs motivations et surtout leur volonté de se réaliser professionnellement aux côtés de Cuisine Plus, ils ouvriront leur premier point de vente en décembre prochain.

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