Comment réduire l’empreinte environnementale du numérique

Comment réduire l’empreinte environnementale du numérique

le 8 décembre 2023
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Le numérique est souvent stigmatisé pour sa forte consommation d’énergie. Mais il peut aussi être un précieux allié dans la lutte pour la protection de l’environnement et participer à revitaliser le tissu économique français. Voire en partie le réindustrialiser, dans une dynamique de filière visant d’abord à prolonger la durée de vie des produits et d’en améliorer l’écoconception, la circularité et la recyclabilité. Une vision que nous partage Olivier Humbaire, Président du SECIMAVI.

Comment réduire l’empreinte environnementale du numérique
Olivier Humbaire est le Président du SECIMAVI qui représente les sociétés distribuant des produits d’électronique grand public en France et 1er Vice Président de la FICIME (Fédérations des sociétés internationales dans les domaines de la mécanique et l’électronique), il représente et défend les intérêts des entreprises internationales auprès des pouvoirs publics. Il préside également le réseau Ducretet qui est un organisme regroupant plusieurs CFA sur le territoire français formant par l’apprentissage de nombreux jeunes aux métiers de l’électronique et des infrastructures numériques. Fondateur de la société Data Conseil, il conseille des entreprises sur des sujets de stratégie internationale. Olivier Humbaire a commencé sa carrière aux États Unis dans l’exportation de vins de Bordeaux. Ensuite, dans les années 90, il s’est orienté vers les nouvelles technologies et a occupé différentes fonctions dans des filiales de distribution de produits audio visuels et d’électronique grand public. Jusqu’en 2015, il était directeur général de Pioneer France et représentant européen au sein du comité exécutif de ce groupe japonais.

"A l’heure où les dérèglements climatiques ne peuvent plus être niés, tous les acteurs, publics ou privés, doivent se remettre en cause et s’interroger sur leur rôle pour le futur de notre planète et de ses habitants. Les grands secteurs économiques sont tous concernés. Il est de leur devoir de réduire leur empreinte environnementale. La passivité voire l’immobilisme serait la pire des attitudes. Parmi les secteurs qui se retrouvent en première ligne se trouve évidemment celui du numérique.

Face au défi environnemental, le numérique est souvent stigmatisé pour sa forte consommation d’énergie (usage massif des plateformes de streaming, data centers essentiels pour le cloud, etc.), même s’il ne représente que 2,5% des émissions globales françaises. 

Contrôle digitalisé de la consommation énergétique, maintenance prédictive

Pour avancer, il convient tout d’abord de fixer aux acteurs du secteur, publics comme privés, un cadre clair ; par exemple, pour être dans l’actualité, de veiller à ce que le projet français d’indice de durabilité (de type « nutri-score ») qui doit aller plus loin que l’actuel indice de réparabilité s’inscrive bien dans le cadre du droit européen. 

Il faut aussi souligner que le numérique peut aussi être un précieux allié dans la lutte pour la protection de l’environnement comme vient de le rappeler un rapport récent de l’ADEME et de l’ARCEP : contrôle digitalisé de la consommation énergétique, maintenance prédictive permettant d’augmenter la durée de vie des produits, remplacement de vieux matériels fortement émetteurs de cO2 par des objects connectés beaucoup moins polluants...

Le rôle clé de l’après-vente au service de l’amélioration de la longévité des produits

Il faut enfin être juste et reconnaître que l’industrie du numérique n’a pas attendu pour amorcer sa mutation environnementale et se mobiliser pour réduire et minimiser ses émissions de l’amont à l’aval, de la phase de fabrication à la gestion de la fin de vie des produits. Les acteurs de la filière, et en particulier les fabricants de terminaux qui portent une responsabilité particulière à cet égard, sont mobilisés de longue date pour cela. 

Dès les années 90, les fabricants d’électronique grand public et d’informatique ont multiplié les initiatives individuelles et collectives pour proposer des produits plus responsables : Green Electronics Council, Responsible Mining Initiative, Global e-Sustainability Initiative, Responsible Business Alliance, Business for Social Responsibility, Electronic Industry Citizenship Coalition... La liste est longue, de la Chine aux Etats-Unis en passant par la Corée du Sud et le Japon. Autant d’actions, souvent transnationales – passage obligé dans ce secteur - qui ont précédé nombre de règlementations locales.
Bien sûr, cette mobilisation globale n’obère pas les acteurs locaux d’être eux-aussi pro-actifs, notamment via le rôle clé de l’après-vente au servcice de l’amélioration de la longévité des produits. Comme vient de le rappeler une étude du Syndicat des Entreprises de Commerce International de Matériel Audio, Vidéo et Informatique, la collecte permanente des retours des consommateurs participe au processus de R&D et d’éco-conception au niveau mondial. Avec un objectif clair au service de la collectivité et de la protection de l’environnement : réduire la quantité de matériaux utilisés et privilégier l’utilisation de matériaux responsables, durables et fiables, tout en assurant la qualité du produit.

Influer positivement sur le développement de l’éco-conception des produits à l’échelle internationale

Le rôle des acteurs locaux est aussi de travailler avec les réparateurs, les reconditionneurs et les éco-organismes, à la structuration d’une filière nationale.
En France, une telle dynamique de filière, si elle vise d’abord à prolonger la durée de vie des produits et d’en améliorer l’écoconception, la circularité et la recyclabilité, permettrait aussi de revitaliser le tissu économique français et en partie de le réindustrialiser selon le terme en vogue, dans un secteur, les équipements électriques et électroniques, qui ne sont plus notre spécialité depuis longtemps.
Les entités locales sont aussi des interlocuteurs privilégiés des administrations dans la mise en œuvre pragmatique des politiques publiques pour répondre à la fois aux exigences environnementales légitimes des citoyens et aux préoccupations de pouvoir d’achat des consommateurs.
Enfin, dans un pays comme la France où la sensibilité écologique est devenue majeure, une filiale d’un groupe étranger est une courroie de transmission essentielle dans la prise en compte de la transition écologique par leurs sièges européens et mondiaux et dans l’implication de l’ensemble des partenaires de la chaîne de valeur, pouvant même influer positivement sur le développement de l’éco-conception des produits à l’échelle internationale".
https://www.secimavi.org/actualites-du-secimavi/fabricants-et-economie-circulaire-le-secimavi- publie-le-1er-volet-de-son-etude-dediee/

 

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