IFA Berlin, le gros électroménager veut faire de l'IA un accélérateur d'économies et de durabilité

IFA Berlin, le gros électroménager veut faire de l'IA un accélérateur d'économies et de durabilité

le 13 septembre 2023
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Comme en 2022, la durabilité et les économies d’énergie ont été à l’honneur sur IFA 2023 chez tous les fabricants de gros électroménager. La connectivité et surtout l’intelligence artificielle, devenue omniprésente, se mettent également au service de l’optimisation énergétique. Neomag décrypte pour vous ces tendances fortes du salon berlinois.

IFA Berlin, le gros électroménager veut faire de l'IA un accélérateur d'économies et de durabilité

L’année dernière, plusieurs thématiques étaient omniprésentes à l’IFA : la durabilité, l’écoresponsabilité et les économies d’énergie. C’est encore le cas lors de l’édition 2023, si ce n’est plus encore. Lors de certaines conférences de presse, les questions de durabilité auraient presque parfois eu tendance à éclipser les nouveaux produits. Quant aux économies d’énergie, les fabricants y travaillent déjà depuis des décennies. Mais ils ont redoublé d’efforts depuis le lancement de la nouvelle étiquette énergie, qui a redéfini les objectifs à atteindre. En outre, sur fond de crise climatique, d’inflation et d’augmentation du coût de l’énergie, cette course aux économies résonne avec un écho particulier.

Au delà des technologies, des valeurs comme l'anti-gaspillage étaient mises en avant sur les stands, comme celui de Liebherr. La marque allemande y présentait d'ailleurs des appareils de 75 cm, symboles d'une tendance forte dans le froid : les grandes tailles.

De nouvelles technologies pour économiser encore plus

Sur tous les stands s’affichent fièrement les classes énergétiques les plus élevées, parfois même dépassées : ici « A -15% », là « A-30% »… qui dit mieux ? La chasse aux économies est ouverte. Les fabricants de gros électroménager parviennent à atteindre les meilleures classes en améliorant l’isolation des réfrigérateurs, en redéfinissant les mouvements de tambour des lave-linge…

En repensant les mouvements de tambour des lave-linge, avec sa technologie EnergySpin, Beko promet des économies d’énergie jusqu’à 35% lors des programmes de lavage les plus utilisés. La dissolution de la lessive, plus rapide, permet un lavage à plus basse température sans rogner sur l’efficacité.

Mais les technologies traditionnelles vont bien atteindre leurs limites alors certains fabricants cherchent ailleurs. Notamment en adaptant des technologies éprouvées pour les appliquer à d’autres familles d’équipements. Par exemple, Haier, qui travaille beaucoup sur le sujet, a installé une pompe à chaleur dans un lave-vaisselle. Le groupe se veut en effet leader en matière de classes énergétiques, parvenant notamment à présenter pour la première fois une cave à vin en classe A, ainsi qu’un réfrigérateur américain en classe A.

Haier a exposé un lave-vaisselle équipé d’une pompe à chaleur pour chauffer l’eau. Cela permet à un tel appareil d’atteindre la classe A-30%. Lancement prévu en 2024.

Et le recours à l’intelligence artificielle

Outre la recherche de nouvelles technologies pour rendre les appareils plus efficients, de nombreux fabricants se tournent aussi vers l’intelligence artificielle, de plus en plus utilisée pour optimiser la consommation d’eau et d’électricité.
Les équipements, connectés, utilisent des capteurs et algorithmes complexes pour adapter eux-mêmes leur fonctionnement à divers paramètres, afin d’assurer les meilleures performances en donnant la priorité aux économies d’énergie. Ils apprennent également au fil du temps et des utilisations.

Sur son stand, Samsung affichait une infographie très intéressante pour expliquer comme l’IA est utilisée par les équipements estampillés Bespoke AI.

Dans le cas des lave-linge par exemple, les appareils dosent eux-mêmes le détergent, définissent les meilleurs programmes ainsi que les besoins en matière de rinçage, en tenant compte de la charge de linge, du type de textile, de son degré de salissure… En ce qui concerne les réfrigérateurs, les appareils intelligents s’appuient sur des données telles que la fréquence et la durée des ouvertures de porte pour optimiser le fonctionnement du compresseur au plus près des besoins, sans menacer la préservation des aliments mais en minimisant la consommation d’électricité. L’utilisation de l’IA permet d’aller au-delà de la connectivité puisque les optimisations sont transparentes pour l’utilisateur, nécessitant un minimum d’interventions de sa part.

Grundig a présenté la technologie AI-Sense : le lave-linge définit lui-même les paramètres de lavage, de rinçage et les dosages de détergent. L’utilisateur, lui, ne choisit que le type de lavage souhaité parmi quatre : délicat, intensif, express ou éco.

La maison envisagée comme un écosystème pour maximiser les économies

Une autre tendance forte s’est dégagée de cet IFA. L’optimisation énergétique n’est plus seulement recherchée à travers des appareils électroménagers individuels, mais au sein de la maison tout entière, envisagée comme un écosystème. Tous les équipements – électroménager mais aussi climatisation, chauffage, chauffe-eau, véhicule électrique… - sont connectés et managés par une application qui sert de cerveau et pilote l’ensemble, éventuellement alimenté par des panneaux solaires. L’idée est de s’adapter à la disponibilité de l’énergie sur le réseau ainsi qu’aux périodes propices à la production.

LG, par exemple, démontre la « net-zero house », sa vision de la maison autosuffisante : panneaux solaires, pompe à chaleur, gestion intelligente de l’énergie…

Le but est de se diriger vers une maison plus économe, qui tend vers l’autosuffisance énergétique et la neutralité carbone. On peut d’ailleurs noter que les constructeurs qui présentent les solutions les plus avancées en la matière, à l’instar de Samsung, Haier ou encore LG, ne sont pas seulement fabricants d’électroménager. Ils produisent aussi des équipements de chauffage et de climatisation, voire des panneaux solaires.

Haier présente sa vision de la maison connectée, pilotée de manière intelligente pour économiser de l’énergie en fonction d’une éventuelle production photovoltaïque, des pics de consommation… Le groupe, en discussion avec les fournisseurs d’énergie, sera capable de l’appliquer dès 2024 ; d’ailleurs l’application existe déjà.

Nous avons en outre noté que la production d’énergie et son stockage occupent une place croissante à l’IFA. Les panneaux solaires, stations photovoltaïques prêtes à l’emploi et autres batteries destinées au grand public étaient largement représentés dans les allées du salon berlinois.

 

La durabilité expliquée et démontrée

À Berlin, la « sustainability », qui englobe les idées d’écoresponsabilité et de durabilité, est sur toutes les lèvres. Les fabricants expliquent et démontrent leurs efforts pour développer des équipements responsables, fabriqués à partir d’un maximum de matériaux recyclés, conçus et testés pour durer, plus faciles à entretenir aussi.

Electrolux met largement en avant sa sélection d’équipements écoresponsables EcoLine, dont le logo s’affiche sur le stand de manière très visible. La marque a dévoilé ses tables de cuisson à la finition SaphirMatt (60 et 80 cm, déclinée aussi sur les tables ventilées), plus faciles à nettoyer, ce qui améliore leur durabilité. Sortie prévue Q2 2024.

Par exemple, sur son stand, Beko fait une démonstration des tests d’endurance réalisés sur ses lave-vaisselle et ses réfrigérateurs : 100 000 ouvertures de porte réalisées par des bras robotisés, avec un copieux lestage dans le panier inférieur du lave-vaisselle. De son côté, Samsung explique ses efforts en matière d’écoresponsabilité et de durabilité de manière ludique et interactive. En glissant dans une « machine » de gros jetons représentant différents matériaux, les visiteurs peuvent voir s’afficher sur un écran géant d’où proviennent ces matières et de quelle manière elles sont réutilisées, dans quels appareils de la marque. De son côté, Electrolux/AEG accorde une place de choix à ses réfrigérateurs intégrés construits à partir de 70% de plastique recyclé. Haier, pour sa part, évoque le choix opéré par le groupe depuis plusieurs années de connecter tous ses équipements, ce qui lui permet à la fois d’optimiser la consommation des appareils quel que soit leur âge, mais aussi de faire de la maintenance prédictive, améliorant ainsi la durabilité.

Surprenante arrivée de Roborock, spécialiste des aspirateurs robots et de l’entretien des sols, sur le marché du gros électroménager avec son lave-linge séchant Zeo One (lavage 10 kg, séchage 6 kg). Totalement connecté, disposant d’un large bandeau de commande tactile, l’appareil exploite une technologie qu’on a plutôt l’habitude de voir sur des lave-vaisselle : la zéolithe. Le minéral est utilisé en soutien d’une résistance. Le but ici n’est pas de faire des économies d’énergie mais plutôt de préserver le linge au maximum grâce à un séchage à basse température, entre 30 et 40°C. Le lancement est prévu sur le marché allemand en fin d’année et plus tard pour la France.

L’IA également au service des performances de cuisson

Si l’intelligence artificielle est utilisée à des fins d’optimisation énergétique, elle se met aussi au service des performances, notamment dans le domaine de la cuisson. Par exemple Samsung l’utilise déjà au sein de ses gammes de four les plus élaborées. Haier l’exploite également pour sa nouvelle plateforme de fours. La technologie Bionicook, qui équipe les fours de la gamme ID Series, assure la reconnaissance d’aliments à travers une caméra embarquée (35 ingrédients environ) ainsi qu’une surveillance de la cuisson qui se base sur l’image. La cuisson est arrêtée lorsque l’aliment est cuit, sachant qu’au fil des utilisations, l’appareil apprend et prend aussi en compte les goûts de l’utilisateur (s’il préfère sa pizza bien dorée par exemple).
Autre manière d’exploiter l’IA découverte sur le stand de Samsung qui dévoile son application culinaire Samsung Food. C’est bien plus qu’une application de découverte et de partage de recettes, en outre capable de communiquer avec les fours connectés de la marque pour leur transmettre les paramètres de cuisson. Elle s’appuie sur l’intelligence artificielle pour proposer une expérience personnalisée à chaque utilisateur, en prenant en compte ses goûts, ses allergies ou contraintes alimentaires, ainsi que ses objectifs en matière de santé et bien-être (à l’avenir, elle pourra aussi être rattachée à Samsung Health, donc reliée au suivi de l’activité physique et du sommeil). Samsung Food recommande des recettes, des plannings de repas, propose une aide à la réalisation de listes de courses et éventuellement des commandes. Enfin, en matière de personnalisation, l’application de Samsung offrira aussi la possibilité de convertir des recettes existantes, par exemple en les transformant en recettes végétariennes, vegan ou en y ajoutant une touche de saveurs asiatiques...

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