2008 touche à sa fin. Premier bilan pour Klipsch ?
Stéphane Tessier : Malgré un environnement économique plutôt morose, Klipsch termine l'année de manière relativement équilibrée. Nous sommes sur une dynamique à + 18 % en volume sur l'année fiscale (de juin à juin). Mais le contexte conduit les industriels à s'observer. Chacun attend de savoir ce qui va se passer chez la concurrence et cette situation n'est pas favorable au développement. Idem dans la distribution. Chacun porte une attention accrue sur les produits qui sortent en catalogue. La force de Klipsch est de disposer d'une offre pléthorique en enceintes et en électronique, capable d'apporter un réel dialogue et une vraie couverture nationale. De plus, notre porte-feuille de cinq marques (Athena, Mirage, Energy, Jamo et Klipsch) complémentaires plutôt que concurrentes, ave une identité bien distincte pour chacune, nous permet de couvrir l'ensemble des besoins du marché en touchant tous les quartiles.

Comment réagit la distribution face à cette offre ? Quelle place pour l'audio en magasin ?
Il y a de fortes disparités selon les circuits. Certains préfèrent capitaliser sur des marques qui « tournent » et une sélection se fait naturellement. En outre, le marché du son souffre d'un réel manque de théâtralisation en magasin. Quelques indépendants, des groupements comme Digital ou un réseau comme Home Cine'Feel, ont pourtant compris l'intérêt de mettre en avant le son par le biais de démonstrations dans le point de vente et de mise en avant. Ces magasins très dynamiques peuvent jouer en faveur de notre marché en ouvrant la voie à d'autres distributeurs. Il ne faut pas oublier qu'en dehors des grandes villes, il y a aussi une demande pour des appareils haut de gamme, voire des solutions haute fidélité et que certains consommateurs ont les moyens de s'équiper. Le souci aujourd'hui est que l'offre n'est pas disponible dans les points de vente. A Paris et dans les grandes villes françaises, la situation est, bien entendu, différente. Le marché parisien se retrouve quadrillé par les chaînes spécialisées et les réseaux d'indépendants deviennent de moins en moins visibles. Certains, à l'image de Cobra, ont réussi en proposant une offre haut de gamme, avec des produits de grandes marques, et en permettant aux consommateurs de tester les produits dans un véritable auditorium. Capitaliser sur le haut de gamme a été pour eux la clé du succès.

Qu'en est-il du marché de l'intégration  Est-ce un relais de croissance pour les distributeurs ?
A moins d'être réellement spécialiste en la matière, je ne le pense pas. Le marché de l'intégration est particulièrement compliqué à gérer. Aux Etats-Unis, le cas est différent car les constructions sont majoritairement en bois et ne sont pas du tout les mêmes. En France, il est bien plus difficile de casser un mur pour y intégrer des enceintes acoustiques. Par ailleurs, le métier d'intégrateur ne se résume pas à l'intégration à proprement parler, mais englobe d'autres critères importants comme la conception, l'agencement, la décoration, etc. Il y a toute une alchimie à mettre en place autour de l'intégration. Mais le marché n'est pas suffisamment important aujourd'hui pour se le permettre.

Quels sont les produits phares de cette fin d'année ?
Concernant la marque Klipsch, nous avons eu plusieurs lancements depuis le CES de Las Vegas 2008, notamment une nouvelle gamme de casques intra-auriculaires, un des rares marchés de l'EGP en croissance aujourd'hui. Les grandes marques d'enceintes apportent en effet une légitimité sur le segment des casques et permet un bon accueil de la part des consommateurs. Nos casques sont entièrement développés par nos ingénieurs, c'est-à-dire sans compromis sur la restitution sonore.
Parmi nos autres produits phares, nous avons lancé une station d'accueil sans fil, mais également une chaîne 2.1 avec liaison sans fil et plus récemment, un produit de la gamme Palladium, notre marque de haute fidélité. Il s'agit de l'enceinte P-39F qui emploie un nouvel assemblage breveté de haut-parleurs à pavillon et fabriquée avec des matériaux uniques, acoustiquement étanches .

Un message à faire passer en cette fin d'année difficile ?
Rester constructif et inventif, et surtout, positif. Ne pas sombrer dans la morosité et donner au chaland l'envie de consommer en lui apportant des solutions adaptées à ses besoins, et en les mettant en valeur dans les points de vente.