Reuse Economy Expo : 1ère édition enrichie des EEE, placée sous le signe de l'émulation

Reuse Economy Expo : 1ère édition enrichie des EEE, placée sous le signe de l'émulation

le 12 juin 2025
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Pour sa septième édition, le Salon du Vrac et du Réemploi a changé d’envergure et de nom. Il s’est ouvert aux équipements électriques et électroniques (EEE), devenant Reuse Economy Expo. Il s’agit du seul salon européen totalement consacré au thème du réemploi. La rédaction de Neomag, media partenaire de l'évènement, s’y est rendue pour rencontrer les exposants qui œuvrent plus spécifiquement dans le domaine de l’électroménager – collecte, réparation, reconditionnement, traçabilité... Nous avons été surpris par la diversité des acteurs et le dynamisme de l’événement.

Reuse Economy Expo : 1ère édition enrichie des EEE, placée sous le signe de l'émulation
Tous les acteurs œuvrant dans le domaine du réemploi des équipements électriques et électroniques étaient regroupés autour du stand de l'éco-organisme ecosystem, partenaire officiel de la Reuse Economy Expo.

Parc Floral de Paris, lundi matin 10 h, premier jour de l’événement (qui se déroulait sur deux journées) : on doit aller se ranger derrière une longue file d’attente avant de pouvoir entrer. Non pas qu’il y ait un problème d’organisation mais cela préfigure ce qui nous attend à l’intérieur. Nous sommes étonnés de débarquer dans des allées qui grouillent de monde, où dès les premiers mètres, on découvre des intervenants d’horizons très variés qui discutent à bâton rompu. Le salon n’est pas énorme ; il tient dans un hall, mais il est plein. Dès le départ, on sent que ça bouillonne d’envie, que ça regorge d’idées et qu’il y a de l’émulation. Cette première édition "élargie" a réuni 3150 participants sur les deux jours. Au total, 352 solutions ont été présentées. Si les organisateurs attendaient des visiteurs français et européens, ils ont eu l’agréable surprise de recevoir des visiteurs venus de bien plus loin, par exemple d’Indonésie et d’Argentine. 29 nationalités étaient représentées.

Les slogans choisis, humoristiques, donnent un coup de jeune et une image dynamique à la filière du réemploi.

4 secteurs représentés, dont les équipements électriques et électroniques (EEE)

La première traversée du salon nous étonne. Nous savions évidemment que l’événement était consacré au réemploi dans le sens large du terme, mais passer des équipements électriques aux emballages réutilisables dédiées aux cosmétiques, puis à ceux destinés aux distributeurs automatiques alimentaires, aux solutions de consignes, puis au vrac… a de quoi surprendre. En réalité, le salon s’articule autour de quatre secteurs d’exposition : « équipements mobiliers professionnels », « emballages, produits et traçabilité », « conseil et accompagnement à la transition » et enfin notre domaine de prédilection, « équipements électriques et batteries » où les exposants sont regroupés autour du stand d’ecosystem.

L’éco-organisme a activement participé à l’organisation de ce salon dont il est partenaire et qu’il qualifie dans son communiqué de presse « d’événement structurant » ayant pour objectif de « connecter les acteurs et les solutions » œuvrant dans la filière du réemploi. C’est aussi une manière d’asseoir sa position au sein de la filière du réemploi - rappelons en effet que le rôle de l’éco-organisme s’est considérablement élargi bien au-delà du recyclage avec la loi AGEC, englobant non seulement le développement du secteur de la réparation mais aussi du réemploi.

Le groupe Seb disposait d'un stand sur lequel il mettait notamment en avant son site européen de reconditionnement, dans son usine d'Is-sur-Tille (où sont fabriquées les Actifry). 27 coéquipiers de l'usine ont été formés pour diagnostiquer et reconditionner les appareils des marques du groupe (provenant de France, d'Allemagne et d'Espagne). À terme, ce centre traitera les équipements de sept pays d'Europe. Cette activité ne remplace pas celle de RépareSeb, qui reste actif à Paris. Le groupe y propose aux particuliers de la réparation et de la vente de petit électroménager reconditionné.

La mise en relation d’acteurs et de solutions fait partie des raisons qui peuvent justifier de regrouper des entreprises et structures évoluant dans des domaines aussi variés. Mais pas seulement. Les organisateurs du salon évoquent aussi trois piliers sur lesquels repose toute l’économie du réemploi, communs à toutes les catégories : la nécessité d’éco-concevoir, de penser pour être réparable et/ou réutilisable dès la conception ; un travail nécessaire sur le geste de retour (la consigne par exemple ou encore la collecte) et enfin, la remise en état (et notamment l’importance de former de futures générations pour réparer, laver, nettoyer en vue d’une réutilisation ou d’une seconde vie.…).

Benjamin Carlu, directeur des opérations d'Ecogem, nous présente les activités de l'entreprise. D'une part, elle a inventé le système de collecte préservante Je donne mon électroménager, désormais piloté par ecosystem. Elle dispose actuellement de deux flottes de camions en France. En parallèle, Ecogem compte également deux hubs logistiques, un à Paris et l'autre à côté de Nice. En plus des manutentionnaires, 25 réparateurs y travaillent pour réceptionner, trier et diagnostiquer du gros électroménager pour déterminer en amont quels appareils peuvent avoir une seconde vie.

Des conférences et débats pour rythmer les deux jours de salon

Pour rythmer le salon, des conférences, tables rondes et masterclass étaient prévues tout au long des deux journées : 70 prises de parole ont été annoncées, auxquelles ont pris part 2250 participants - sachant que la grande salle pouvant accueillir 300 personnes (complétée par deux autres espaces accueillant des événements) était comble à quasiment chaque session.
Au-delà d’apporter du rythme à la Reuse Economy Expo, ces conférences avaient pour objectif de favoriser les échanges, le débat, faire naître des idées et pourquoi pas initier de futures collaborations. En effet, ces événements ont regroupé des participants de secteurs, de dimensions et d’horizons variés, avec des préoccupations communes - dont certains qui n’exposaient pas à l’occasion du salon, ce qui a permis d’enrichir encore le profil déjà éclectique des participants. Par exemple, alors que Fnac-Darty ne faisait pas partie des exposants, Régis Koenig, Directeur Réparation et Durabilité du groupe, a participé à une intéressante conférence sur la traçabilité des produits dans l’économie circulaire, partageant l’expérience de l’entreprise en matière de passeport numérique des produits.

La start-up Arianee est spécialisée dans les passeports numériques, qui peuvent être attachés à tout type d'objets, neufs ou d'occasion. "Nous avons démarré ce projet en 2018, avec l'intuition qu'il allait devenir essentiel d'attacher de la donnée à des objets qui durent" explique Pierre-Nicolas Hurstel, CEO et cofondateur d'Arianee. Initialement, l'entreprise envisageait de rattacher des passeports digitaux de ce type à des montres de luxe, exemple typique de produits qui allaient changer de main et dont il était intéressant de suivre chaque étape du cycle de vie, sur lesquels il y avait un besoin de "confiance et de documentation de la vie du produit". Cette technologie s'est développée et promet de se déployer de manière encore beaucoup plus large. Actuellement, elle est aussi mise au service d'équipements électriques et électroniques. Le groupe Fnac-Darty l'utilise, de même que Beko, qui a annoncé que certains de ses produits seront commercialisés accompagnés d'un tel passeport qui les suivra tout au long de leur cycle de vie.

EEE : un tissu d’acteurs divers et complémentaires qui fait la richesse du secteur

Répartis sur des stands autour de celui d’ecosystem, les exposants travaillant dans le domaine des équipements électriques et électroniques (regroupés avec les batteries) sont très divers, ce qui participe à la richesse de cette filière du réemploi encore en pleine construction. Pour commencer, ils mènent des activités différentes, parfois plusieurs en même temps : réemploi, réutilisation, réparation, reconditionnement, remanufacturing…

Lors du salon, Thomas Penin, fondateur de la start-up Planet Repair, spécialiste du reconditionnement de gros électroménager dans la région nantaise, présentait aussi la seconde activité de l'entreprise. Sur son site Electrodocas.fr (racheté il y a 4 ans), il vend des pièces détachées issues de l'économie circulaire à des particuliers ainsi qu'à des professionnels. "Notre savoir-faire consiste à savoir quelles sont les pièces recherchées dans chaque appareil : au moment du démontage, les opérateurs ont une liste détaillée des pièces à récupérer, celles qui sont recherchées et qui se vendent. Les listes de compatibilités sont également très importantes. En effet, ces pièces détachées peuvent être utilisées sur différents appareils. Nous avons développé des outils informatiques pour cela".

Selon les spécificités de leurs activités, ils œuvrent soit localement – c’est souvent le cas pour la collecte, la réparation et le reconditionnement de gros électroménager, pour des raisons logistiques (comme Ecogem, Doneo ou Planet Repair par exemple) – soit à l’échelle nationale, éventuellement européenne voire internationale lorsqu’il s’agit de petit électroménager ou de solutions applicables à grande échelle (comme les passeports numériques des produits développés par Arianee, les QR code de GS1 qui peuvent les accompagner ou RepairAbility, nouveau logiciel de Longtime permettant aux fabricants d’établir un score de réparabilité pour leurs produits et lister des axes d’amélioration). Enfin, on y rencontre à la fois de grands groupes et industriels (tels que Legrand ou le Groupe Seb, venus présenter leurs activités en matière de reconditionnement ainsi que le groupe Cordon, connu pour ses multiples activités en matière d’assemblage, réparation ou reconditionnement et des start-ups (à l’instar d’Ecogem qui a mis au point la collecte préservante désormais proposée par ecosystem ou Doneo, qui reconditionne du gros électroménager pour de grands groupes). Enfin, sont représentés des acteurs de l’économie sociale et solidaire, incontournables dans cette filière. Emmaüs et Envie disposent notamment de leurs propres stands.

Le label Longtime, désormais bien connu, était représenté sur le salon. Elsa Lomont, cofondatrice et CEO, présentait également le dernier-né de l'entreprise : RepairAbility. Cette nouvelle solution permet aux fabricants de calculer le score de réparabilité de leurs produits et d'identifier les points de progression. "Ce logiciel est semblable à l'indice de réparabilité, sauf qu'il se base sur la norme européenne 45554. On est plutôt dans l'anticipation de tout ce qui est réglementaire, notamment en lien avec le Digital Product Passport". Cela sert aussi à calculer des scores de réparabilité pour des catégories qui n'y sont pas encore soumises - par exemple les appareils de coiffage. Mais le rapport fournit surtout une liste de recommandations pour améliorer la réparabilité de chaque équipement étudié. Au moment du salon, environ 250 scores avaient été calculés avec une dizaine de clients, tous secteurs confondus.

Des thématiques récurrentes liées aux EEE, notamment à l’électroménager

Les thématiques abordées par les acteurs participant au réemploi des EEE sont très nombreuses, ce qui n’a rien de surprenant pour une filière en phase de construction, qui plus est riche de structures aussi diverses.
Parmi les thèmes récurrents, citons celui de la traçabilité des produits électriques et électroniques, qui permettra de faciliter la réparation et de développer le réemploi grâce à un suivi des équipements tout au long de leur cycle de vie (il a notamment été abordé en profondeur à l’occasion d’une conférence dont nous ferons un compte-rendu ultérieurement).

Les acteurs de l'ESS étaient bien entendu représentés. Envie, par exemple, disposait d'un stand. Le but : mettre l'accent sur le "réemploi solidaire" et sensibiliser les visiteurs à son double rôle en matière de réemploi et d'insertion des personnes.

A aussi été abordée la question du gisement d’équipements électriques et électroniques usagés, en vue de leur réemploi : la quantité d’appareils collectés diminue, de même que leur qualité. Les associations et acteurs de l’économie sociale et solidaire lancent d’ailleurs un appel aux consommateurs pour qu’ils continuent à donner, ce qui conditionne leurs activités de reconditionnement et de réinsertion (« donner plutôt que vendre, c’est agir concrètement pour une économie plus solidaire et responsable » fait partie des thèmes d’une des tables rondes). La diminution des équipements collectés est en partie attribuable à l’allongement de la durée de vie des produits, mais également au développement de la vente qui tend à remplacer une partie des dons. Enfin, le marché du reconditionnement s’étant développé, certains acteurs reprennent les équipements usagés, parfois directement au domicile des consommateurs, ce qui réduit le gisement d’appareils collectés et remis aux acteurs de l’ESS. C’est en partie pour faciliter la collecte des gros appareils électroménagers et s'assurer de leur état qu’ecosystem a mis en place sa collecte préservante "Je donne mon électroménager", directement chez le consommateur, sur RDV.
D’autres thèmes incontournables ont évidemment été abordés et ils sont nombreux. Parmi ceux-ci on peut citer l’implication des consommateurs dans l’économie du réemploi, la main d’œuvre nécessaire au réemploi et au reconditionnement (question particulièrement délicate dans le domaine de l’électroménager où on manque de techniciens) ou encore le réemploi des emballages, préoccupation transversale à toutes les filières.

 

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