Par Eric Shorjian
Leonard de Vinci était un génie créatif, Bill Gates un génie du business, Steve Jobs était les deux à la fois. Au-delà des merveilles technologiques qu'il rêvait avant les autres et qui ont changé nos vies, il restera également un formidable modèle pour tous les entrepreneurs. Ceux qui ont eu un jour la folie de créer une entreprise savent de quoi je parle. Steve Jobs est passé par toutes les étapes. Les débuts passionnés avec son pote Steve Wozniak dans un garage. La gloire et la réussite alors qu'il n'avait pas 30 ans avec le lancement du premier Macintosh. La perte de son entreprise lorsqu'il s'en fait virer par un type qu'il avait recruté. Son nouveau départ avec la création de la société Next en 1985. Le rachat à Georges Lucas d'une activité de films d'animation qui deviendra Pixar et créera là aussi une rupture dans le secteur. Son retour en 1997 pour sortir Apple de l'ornière. Le coup de génie de l'iMac en 1998, premier tout-en-un design qui amorça le grand virage vers le grand public. Puis la sortie d'iTunes (2001) et Ipod la même année qui inaugurait l'entrée dans le monde de la musique et des contenus dématérialisés. Jusqu'à la consécration avec les rouleaux compresseurs mondiaux iPhone (2007) puis iPad (2010) Que l'on soit PC ou Mac, Android ou iOS, peut importe. Ce qui laisse songeur et admiratif c'est la rapidité et la précision avec laquelle tout cela s'est fait.
Interrogé il y a quelques mois Steve Wozniak expliquait que Steve Jobs avait toujours été obsédé par la rapidité. Il confiait aussi que plus jeune, un des livres de chevet de Steve était « La Révolte d’Atlas ». Ce livre qui a pour thème « le rôle de l'esprit humain dans la société » décrit ce qui se passe lorsque la violence de l'État empêche l'esprit de fonctionner, soit directement, soit en poussant les « hommes de l'esprit », les créateurs de richesse, à refuser de servir une société qui trouve normal de les traiter comme des esclaves. Cette référence éclaire ce qui dans le monde des affaires à toujours été l'avantage concurrentiel de Steve Jobs, la création de richesses par la puissance de l'esprit humain. La passion était aussi un moteur vital pour lui comme il l'explique dans le discours donné devant les étudiants de l'Université de Standford en 2005.
Steve Jobs n'a pas tout inventé lui-même mais il a su aussi s'entourer de collaborateurs talentueux ou racheter les bonnes start-up quand il le fallait. On le disait aussi très exigeant, obsédé par le culte du secret. Mais comment ne pas l'être lorsque vous savez que vous êtes dans le vrai et que tout le monde épie vos moindres mouvements ? Cet été, un peu avant le passage des rênes de l'entreprise à Tim Cook, Steve Jobs avait présenté les plans du futur siège d'Apple à Cupertino. Certainement très lucide sur l'issue de sa maladie, il avait là aussi fixé les choses pour que l'aventure Apple continue longtemps même après lui. Entrepreneur pour l'éternité...
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Le discours de Steve Jobs à l'Université de Standford en 2005 (en anglais)