Eco-organisme pionnier sur la filière ameublement, Ecomaison monte en puissance. Depuis 2011, l’organisation à but non lucratif orchestre collecte, réparation, réemploi, recyclage et valorisation des meubles usagés en France. Financé par l’éco-participation, le dispositif représente un budget de 412 M€ couvrant quatre secteurs : ameublement, jouets, brico-jardin et bâtiment. En 2024, 1,5 million de tonnes de meubles ont été récupérés, dont 97 % recyclés, réemployés ou valorisés.

La cuisine, nouveau territoire stratégique

La fin 2025 marque une inflexion : Ecomaison veut accélérer sur la cuisine, un marché chahuté par le recul du neuf et des projets d'aménagement plus hésitants. « La construction neuve ne redémarre que péniblement, les ventes dans l'ancien restent timides... », observe Vincent du Granrut, responsable de la filière ameublement.

Cette pression pousse les cuisinistes à élargir leur terrain de jeu : dressing, rangement, salle de bain, voire chambre et living. Une évolution qui ouvre de nouveaux besoins en gestion de fin de vie des produits. Ecomaison compte s’y positionner, notamment via le bonus réparation déployé cette année sur la cuisine.

L'éco-organisme a même créé un poste dédié de Responsable Grands Comptes Ameublement spécialisé dans l'aménagement et la cuisine. « Nous voulons insuffler une nouvelle dynamique à un secteur qui fait face à de forts enjeux », souligne Vincent du Granrut. Bien que le bois reste un matériau central, il est également nécessaire d'améliorer le recyclage des plastiques et des accessoires où les marges de progression sont encore considérables.

Formations en magasin et accélération terrain

2026 doit marquer un changement d’échelle. La prime à l’incorporation de matières recyclées sera élargie, et Ecomaison annonce une présence accrue dans les points de vente : « Nous serons dans les magasins pour parler de la filière et de son avenir », promet le responsable.
L’éco-organisme proposera également des modules de formation aux vendeurs — éco-participation, reprise, recyclabilité, acheminement vers les centres de tri. Objectif : armer les équipes terrain pour qu’elles expliquent mieux le cycle de vie des meubles et valorisent l’usage de matériaux recyclés.
La communication grand public mettra en avant le geste de tri, mais l’enjeu est aussi interne. « Les vendeurs doivent être fiers de participer à la réduction de l’empreinte de la filière. Leur rôle de conseil auprès des consommateurs reste clé », insiste Vincent du Granrut.