Si SharkNinja continue de vendre des aspirateurs, des friteuses à air et des blenders, la croissance vient désormais d’ailleurs. La division Beauty & Home Environment affiche une progression spectaculaire de 56,7 %, portée par les ventilateurs FlexBreeze, les purificateurs d’air et le lancement des masques CryoGlow, un produit de beauté aux codes très réseaux sociaux.
Autre réservoir de croissance : les appareils de préparation culinaire, en hausse de 11,9 %. Dans ce segment, ce sont les boissons glacées et l’univers « fun » qui tirent la locomotive, à commencer par Slushi, la nouvelle itération des machines à granités et glaces maison déjà bien installées dans les cuisines britanniques et nord-américaines.
La catégorie Cooking & Beverage Appliances progresse plus modestement (+6,3 %) : le succès de la machine espresso Ninja Luxe Café ne compense qu’en partie le ralentissement des friteuses à air et des grills extérieurs, des segments qui ont connu un boom pendant et après le Covid.
Du Slushi aux masques CryoGlow : SharkNinja muscle sa croissance mondiale
SharkNinja confirme qu’il n’est plus un « simple » trublion de l’air fryer. Le groupe américain vient de publier un troisième trimestre 2025 solide, avec un chiffre d’affaires en hausse de 14,3 % et un résultat net qui bondit de 42,6 %. De quoi lui permettre de relever pour la troisième fois de l’année ses objectifs 2025. Ses nouveaux moteurs : boissons glacées, beauté et air intérieur.
L’Europe n’est plus un marché d’appoint, mais un relais stratégique
Si SharkNinja réalise encore l’essentiel de son activité aux États-Unis, c’est l’international qui donne le tempo avec + 25,8 % de croissance hors US, contre + 9,5 % sur le marché domestique.
Au Royaume-Uni, la marque est déjà considérée comme un poids lourd, proche du milliard de dollars de revenus. Les lancements EMEA orchestrés ces derniers mois – air fryers double tiroir, ventilateurs FlexBreeze, nouveautés food prep – montrent clairement que l’Europe n’est plus un marché d’appoint, mais un relais stratégique.
Pour les enseignes françaises de GSS et de grande distribution, cela signifie plus de pression sur les linéaires cuisson, petit déjeuner, préparation culinaire et maintenant ventilation/air intérieur. SharkNinja arrive avec une logique d’extension de gamme, une activation marketing puissante et des produits pensés pour les réseaux sociaux, bref un combo taillé pour faire bouger les parts de marché.
Marges en hausse malgré un marketing offensif
Sur le trimestre, la marge brute progresse alors même que les dépenses de ventes et marketing bondissent de 21,6 %. La clé de cette équation tient dans la transformation industrielle du groupe. Il a baissé progressivement des frais de sourcing versés à JS Global, son ancien partenaire chinois (le contrat est arrivé à échéance fin juillet). Il a également diversifié la production hors Chine pour limiter l’exposition aux droits de douane américains. La R&D est légèrement en retrait (-2,1 %), mais le groupe souligne l’augmentation des effectifs pour soutenir les nouvelles catégories et les marchés en croissance. Résultat : l’EBITDA ajusté gagne plus de 20 % pour une marge de 19,4 % du chiffre d’affaires, et le résultat opérationnel grimpe de 45,8 %.
Une structure financière armée pour continuer à investir
Fin septembre, SharkNinja affichait 263,8 M$ de trésorerie, une dette brute de 749,3 M$ et une ligne de crédit encore disponible de 489 M$. Les stocks progressent de 7,6 %, un rythme inférieur à celui du chiffre d’affaires, ce qui plaide pour une bonne maîtrise des niveaux d’inventaire malgré la montée en puissance de l’international. Le groupe se dit confiant dans sa capacité à financer le développement de nouvelles plateformes produits (beauté, home environment, cuisine…), les investissements technologiques (cloud, data, DTC) et, le cas échéant, de nouvelles capacités de production hors Chine.


