Cette 100ème édition de l'IFA aurait dû être grandiose et rassembler le ban et l’arrière‑ban du marché des biens électroniques. Malheureusement, depuis la crise sanitaire, l’absence chaque année de plus en plus d’acteurs du secteur audiovisuel a gâché la fête. La liste des absents s’est encore allongée cette année. Beko/Grundig, exposant historique de l’IFA, est par exemple venu grossir les rangs des marques qui font l’impasse sur le rendez‑vous de la rentrée à Berlin. On peut citer Denon, Philips, Harman, JBL, Onkyo, Pioneer, Marantz, Sony, Yamaha ou même LG, dont le stand était quasiment vide de matériels audio‑vidéo.
La question se pose donc de l’avenir de l’IFA : le salon survivra‑t‑il sans ses partenaires historiques ? Derrière cette interrogation principale, de nombreuses autres se font jour : l'objet Téléviseur, incontournable pour les marques audiovisuelles depuis des décennies et pilier du chiffre d'affaires global de l'électronique, peut‑il totalement disparaître de certains stands (par exemple LG, qui proposait encore il y a eu de temps une entrée grandiose de son hall d'exposition avec des centaines d'écrans Oled) ? Le grand raout européen de l’EGP va‑t‑il devenir essentiellement celui des produits blancs (froid, petit et gros électroménager), de l’IT dans une moindre mesure, et des accessoires ? Les marques chinoises, qui ont compris l’intérêt de communiquer tous azimuts pour être visibles, et de plus en plus présentes dans les allées et les halls du Messe avec moult téléviseurs, vont‑elles définitivement s’imposer et remplacer les marques et constructeurs précités ?
D’un autre côté, même si les grands salons internationaux voient leur influence et leur légitimité remises en cause depuis l’épisode du Covid‑19, les marques et constructeurs absents ont‑ils vraiment tort d’ignorer ces manifestations autrefois incontournables ? Questionnés sur le sujet, les acteurs concernés répondent souhaiter maîtriser à leur guise leur communication, quitte à organiser leurs propres événements. Certains avancent aussi le coût de ces grands salons internationaux et de leur retour sur investissement, de plus en plus faible.