La Ficime fédère 13 syndicats et unions et représente 417 entreprises internationales de la mécanique et de l'électronique générant plus de 100.000 emplois directs et 420 000 emplois directs, indirects et induits. Avec plus de 40 milliards d'euros de chiffre d’affaires, la FICIME intervient dans deux grands domaines : la Mécanique et les Produits Electriques et Electronique. Elle intervient dans les deux grands aspects de l'économie française : les secteurs liés à l'investissement et les secteurs liés à la consommation.

Pour la fédération interprofessionnelle, le deuxième semestre 2023 aura été très inférieur aux attentes. « Dans tous les segments, la réalisation du second semestre 2023 a été plus mauvaise qu’envisagée, explique Laurence Fauque Directrice générale de la fédération interprofessionnelle. L'effet de rattrapage des commandes et des livraisons, sensible depuis la fin de la crise sanitaire, semble s'être tari. A l'inverse, un phénomène de déstockage est intervenu chez les distributeurs, principaux clients des entreprises adhérentes de la FICIME, retardant les nouvelles commandes. En outre, même si elle semble aujourd'hui ralentir, la hausse des prix des produits a pesé sur l'activité des derniers mois ».
En partant certes de niveaux élevés, l'activité a chuté de 6,1% au second semestre dans les secteurs liés au consommateur final (grossistes informatiques, matériels d'impression et de copie, outillages et bricolages) contre une attente de + 2%. « Le second semestre a été marqué par un arrêt net de la consommation et un réajustement des stocks chez les distributeurs », précise Laurence Fauque. Au total, l’ensemble de l'année 2023 a été en recul de 3,8%.
Dans les secteurs B to B liés à l'investissement, les ventes ont baissé au deuxième semestre de 2% alors que les entreprises espéraient une poursuite de la croissance des ventes de près de 4%. Le recul a concerné surtout les matériels et équipements de construction (-4%), les matériels professionnels de bricolage et jardinage (-1,5%), l'électronique professionnelle (-0,3%), l'impression (-1,7%) et même, dans l'informatique, le reconditionnement (-1,7%) et les grossistes (-1,5%)., confrontés à la forte concurrence des « market place ». Le bilan 2023 dans l'investissement reste toutefois positif (+2,2%).

Les adhérents EGP misent sur une croissance à + 3%

Pour le premier semestre 2024, dans la foulée de la déception de ces derniers mois, les dirigeants interrogés par la Ficime estiment faire face à une grande incertitude : évolution de la croissance, de l'emploi, de l'inflation, conjoncture nationale et internationale, ils sont dans le flou. Ceux des secteurs liés à la consommation espèrent un léger rebond de 2%. « Les ventes d'électronique devrait être portées par les prochains grands événements sportifs comme les JO bien sûr et l'euro de football en Allemagne, nos adhérents de l’EGP misent sur une rebond cette année et envisagent une croissance de + 3% en valeur indique Laurence Fauque.
De leur côté, ceux liés à l'investissement ne croient qu'en une stabilisation (-0,3%), tirés à la baisse par une crainte de chute de 5% des ventes dans les matériels et équipements de construction, alors que tous les autres segments, y compris les moteurs industriels, anticipent des hausses de 1% à 4%. «Les derniers mois de 2023 ont été nettement moins bons qu'espérés, et ce début d'année 2024 se présente avec un fort sentiment d'absence de visibilité chez les dirigeants de nos entreprises adhérentes, résume Alain Rosaz, Président de la FICIME. La prudence s'impose. Les mesures de soutien à l'activité comme le retour du dispositif de suramortissement pour l'acqusition d'engins mobiles non routiers sont les bienvenues. Tout comme les efforts de simplification annoncés par le Président de la République et le ministre de l'Economie, des Finances et de la souveraineté industrielle et numérique. A l'inverse, ce n'est pas le moment d'étouffer les entreprises par de nouvelles régulations. »