Quels enjeux de formation face aux évolutions technologiques et sociétales ?

Quels enjeux de formation face aux évolutions technologiques et sociétales ?

le 12 décembre 2022
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Outre la célébration de ses 30 ans le 17 novembre à Paris, Réseau Ducretet s’est projeté sur les enjeux de formation des nouvelles générations de techniciens. Deux tables rondes « Quels enjeux de formation face à l’évolution du commerce et du retour de la réparation ? » et « Quels enjeux de formation face à l’évolution des infrastructures numériques ? » résument les pistes de réflexion actuelles pour préparer l’avenir de ces métiers en tension.

Quels enjeux de formation face aux évolutions technologiques et sociétales ?
La table ronde « Quels enjeux de formation face à l’évolution du commerce et du retour de la réparation ? » animée par Eric Shorjian (Neomag) a réuni de gauche à droite : Gilles Saint-Didier, Vice-Président de FEDELEC, Emmanuel Benoit, représentant du Gifam, Alain Grimm-Hecker, Président d'Ecosystem, Vincent Gufflet, Directeur Services et Opérations Fnac-Darty et Alexis Dehouck, ancien apprenti TSEC.

Le Réseau Ducretet a été créé par et pour les professionnels de la filière afin de former des vendeurs et techniciens. Il est né en 1992 pour répondre aux besoins spécifiques des industriels, distributeurs et sociétés de service. Depuis, de nombreuses évolutions technologiques se sont succédées tels que le déploiement d’Internet, son passage au très haut débit, puis la connectivité qui s’est progressivement immiscée dans de très nombreux appareils du quotidien et de la maison. Si Ducretet a su conserver sa réputation de sérieux et de qualité dans la formation de ses apprentis, c’est bien en s’adaptant à chacune de ces évolutions.

Adapter les compétences aux changements technologiques et sociétaux

Les évolutions des certifications en sont une preuve. On peut en citer quelques exemples, comme la certification de conseiller qui devient Réparateur Conseil en équipements électriques et électroniques. De la même manière, la formation de Technicien Service de la Maison Connectée qui évolue sous l’intitulé de Technicien Conseil des Infrastructures et des Equipements Connectés.
«Il y a eu énormément de changements, autant sur l’évolution des produits que sur le comportement des consommateurs ces trente dernières années» remarque Jean-Pierre Gaubert, Directeur Général du Réseau Ducretet. L’un des enjeux est de faire évoluer les formations afin que les compétences des apprentis soient en adéquation avec les besoins du marché, que les changements soient technologiques (comme la démocratisation de la connectivité) ou sociétaux (comme le retour des consommateurs vers la réparation). D’ailleurs, les plateaux techniques destinés à l’apprentissage évoluent sans cesse, ils sont pensés pour ça. C’est aussi dans cette logique que les CFA Ducretet dispensent également de la formation continue pour les équipes déjà en place.

L'intégration de compétences sur le reconditionnement des appareils mais aussi sur la maintenance des réseaux

Dans le domaine du multimédia et de l’électroménager, les évolutions sont multiples. À l’instar de la démocratisation de la connectivité, la question de la seconde vie des produits est prise en compte. La formation TSEC (technicien électroménager) et celle de réparateur évoquée plus haut intègrent désormais une compétence sur le reconditionnement des appareils. « Il y a un élargissement énorme du métier (NDLR : de réparateur). D’abord géographique - il faut aller réparer partout -, quantitatif - il faut en former de plus en plus - mais aussi en termes de compétences - on peut parler de maintenance, de reconditionnement… » résume Vincent Gufflet, Directeur Opérations et Services Fnac-Darty.

Dans les métiers de la fibre, les problématiques sont légèrement différentes. Il reste encore des câbles à installer et des abonnés à raccorder, mais le déploiement de la fibre a déjà bien avancé (pour rappel, la plan France THD a pour ambition d’amener le très haut débit à l’ensemble des foyers et entreprises d’ici 2025). Il est déjà temps de penser à la maintenance du réseau et aux évolutions futures, quand le déploiement sera achevé, notamment créer de passerelles entre les différents métiers de la fibre ainsi qu’entre les métiers de la fibre et ceux de la radio. Le Réseau Ducretet y réfléchit déjà activement avec les professionnels de cette filière.

La table ronde « Quels enjeux de formation face à l’évolution des infrastructures numériques ? » a réuni de gauche à droite Sophie Bourdais (IGNES), Arnaud Brianchon (Fédération INFRANUM), Marc Leblanc, Président d'Objectif Fibre, Merlin Soumbou, ancien apprenti et technicien d’intervention grand public chez Orange et Jacques-Olivier Henon (CCCA-BTP).

Création de formations adaptées aux nouveaux marchés, rapprochement vers les lieux de vie des entreprises et des apprentis

S’adapter aux besoins des entreprises, c’est aussi anticiper l’émergence de nouveaux marchés ou nouvelles activités et les besoins qu’ils vont engendrer. Ducretet a su faire ses preuves en élargissant son offre de formation aux métiers de la fibre en 2013, pour accompagner le lancement du plan France THD (Très Haut Débit) et le déploiement de la fibre. Certains distributeurs évoquent déjà avec le Réseau Ducretet certains marchés récents assez spécifiques comme celui des équipements de mobilité urbaine tels que trottinettes, gyropodes, monoroues…

Le Réseau Ducretet a aussi su opérer un virage en matière de maillage du territoire, en se rapprochant des entreprises et du lieu d’habitation des apprentis. Ces dernières années, le maillage territorial s’est considérablement étendu avec le développement des UFA et Ducretet y travaille encore pour être présent sur tout le territoire. Egalement, le Réseau Ducretet se montre particulièrement à l’écoute des évolutions des filières pour identifier les métiers en tension. Par exemple, il y a eu d’importants besoins de techniciens pour répondre au déploiement de la fibre. Ducretet a répondu présent et a formé de nombreux apprentis.

"Il n’y a qu’en étant unis qu’on arrivera à répondre à la demande"

Depuis plusieurs années, un réel besoin de former des techniciens réparateurs dans le domaine de l’électroménager a été identifié, du fait du retour à la réparation - d’autant que ce phénomène va encore être amplifié par le fonds réparation. Ce à quoi s’ajoute une pyramide des âges peu favorable. Là encore, le Réseau Ducretet a répondu présent. « La réparation est de retour depuis plusieurs années déjà. Ducretet est mobilisé pour accompagner les besoins des entreprises. Le volume d’apprentis formés à la maintenance de l’électroménager est en très forte hausse. Les effectifs sur la certification de technicien électroménager ont triplé en trois ans » assure Jean-Pierre Gaubert. Qui se dit également conscient que cela ne suffira pas à répondre aux besoins du marché.

«On se pose des questions sur le recrutement et chacun essaie d’attirer à lui les meilleurs. Mais si rien n’est fait de plus, nous manquerons de réparateurs dans les années qui viennent » alerte Alain Grimm-Hecker, président d’Ecosystem. En l’occurrence, le problème n’est pas tant la formation que le recrutement des apprentis. Il faut faire connaître ces métiers et attirer des jeunes. Selon le président de l’éco-organisme, « le monde de la réparation doit s’unir. Il n’y a qu’en étant unis qu’on arrivera à répondre à la demande. Et je pense que Ducretet a sans doute un rôle de leader à jouer dans le regroupement de tous ceux qui participent au monde de la réparation ».

La question de la communication du secteur auprès des nouvelles générations a également été abordée par les intervenants.

Une promotion des métiers techniques auprès des jeunes qui va se poursuive et s'intensifier en 2023

En effet, le rôle du Réseau Ducretet s’étend bien au-delà (et en amont) de la formation. Il contribue à faire la promotion de l’apprentissage et des métiers techniques, des métiers d’avenir souvent méconnus, comme le confirme Alexis Dehouck, ancien apprenti désormais entrepreneur. « Que ce soit du reconditionnement d’appareils d’ancienne génération ou de la réparation du matériel actuel, notre métier a de l’avenir. Les appareils évoluent, on va vers des appareils de plus en plus connectés. C’est un métier d’avenir et il y aura toujours du travail dans ce milieu ».
Recruter des apprentis pour les former aux métiers de la réparation d’électroménager est devenu un énorme enjeu pour toute la profession. Pour y parvenir, le Réseau Ducretet a récemment rajeuni son image, de même que ses méthodes de communication – il est notamment présent sur les réseaux sociaux fréquentés par les jeunes. Le secteur peut également compter sur le soutien des grands acteurs du marché, tant du côté des marques que du commerce.

"Ce message a une force incroyable pour une génération en quête de sens"

Pour Emmanuel Benoit, Président d’Agoragroup qui représentait le Gifam lors de la table ronde "Quels enjeux de formation face à l’évolution du commerce et du retour de la réparation ?", il y a un message important à porter auprès des jeunes. Le fait que « ce métier a potentiellement un impact particulièrement positif pour la société. Ce message a une force incroyable pour une génération qui est en quête de sens ». Le plus difficile étant de faire parvenir ce message jusqu’à eux. Pour cela, il annonce que les industriels apporteront, eux aussi, leur contribution en 2023. « Un ensemble de grandes marques comme celles du Gifam peuvent avoir une caisse de résonance auprès des jeunes. Des actions communes seront menées l’année prochaine ».

Des intervenants unanimes sur la nécessitée de recruter et de former massivement pour répondre à la hausse de la demande.

"Qui dit croissance de la demande dit nécessité d’avoir des techniciens pour réparer"

Quant aux distributeurs, ils s’engagent également, d’abord en soutenant le Réseau Ducretet. Fnac-Darty, par exemple, fidèle partenaire depuis ses débuts, le demeure, même s’il forme désormais également des techniciens de son côté. Si Darty a historiquement milité pour la réparation, c’est aujourd’hui un sujet stratégique central pour le groupe. « Il y a trois ans, nous avons lancé Darty Max avec un abonnement illimité de réparation. Depuis, nous avons eu une hausse hallucinante de demandes de réparations. Qui dit croissance de la demande dit nécessité d’avoir des techniciens pour réparer. Nous nous sommes tous retrouvés un peu « dans la gêne », constatant qu’il fallait recruter et former massivement » analyse Vincent Gufflet. D’où la décision de Fnac-Darty d’ouvrir son propre CFA tout en restant fidèle à Ducretet. D’autres professionnels du secteur de la réparation ont fait le même choix d’assurer eux-mêmes la formation de leurs techniciens. Peut-être est-ce le seul moyen de parvenir à former les réparateurs qu’il va manquer pour répondre aux objectifs du fonds réparation - quelque 3 500 à 4 000 selon les estimations des éco-organismes.

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