"Dans un contexte économique toujours incertain, les ménages ont restreint leur consommation et limité leur recours au crédit, entraînant mécaniquement une diminution des encours", explique Jérôme Hombourger, DG Adjoint en charge du Développement et de la Stratégie de Crédit Agricole Consumer Finance. La plus forte baisse concerne les Pays-Bas dont les encours chutent pour la troisième année consécutive. Plus globalement, l’encours moyen s’est stabilisé à 2 100 € par habitant au sein des pays de la zone euro en 2014.
En France, après trois années de recul, les encours de crédit à la consommation augmentent légèrement de 1 %, à 148 milliards d’euros. L’encours par habitant s’élève à 2 244 €. Le ratio encours / consommation (qui mesure la pénétration du crédit à la consommation) est de 13 %, en légère augmentation par rapport à 2013 (+ 0,2 point). "Le marché du crédit à la consommation en France connaît une légère reprise, tirée notamment par le financement automobile. En ce qui concerne les typologies de financement, les offres de crédit renouvelable marquent à nouveau le pas au profit des offres de financement locatives comme la LOA".
Sources : banque centrale, Asterès
De nouveaux défis en France
Pour la première année, Crédit Agricole Consumer Finance a étendu son analyse aux évolutions du métier du crédit à la consommation en France. Véritable levier économique et social, le crédit à la consommation y représente 7,3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2014. Plus d’un quart des ménages français détenait un crédit à la consommation en 2014. Néanmoins, les acteurs du secteur doivent s’adapter aux nouveaux modèles de consommation qui émergent. Ainsi l’économie collaborative, avec notamment l’émergence des formules locatives, oblige-t-elle les organismes financiers à redéfinir leur communication et leurs offres.
La digitalisation est également un enjeu clé : 61 % des Français possédaient un smartphone en 2014* tandis que 59 % des Français ont effectué un achat en ligne en 2013**. Face à ces nouveaux comportements d’achat, la dématérialisation du parcours client accompagnée par une communication plus fluide via des solutions de click-to-chat notamment, sont des éléments attendus par les clients. Parallèlement, l’émergence de nouveaux acteurs on-line, notamment sur le marché du financement participatif, nécessite une adaptation aux nouveaux usages et habitudes de consommation.
Un marché européen du crédit à la consommation contrasté
Les principales économies des 28 pays de l’Union européenne concentrent les volumes d’encours les plus importants : le Royaume-Uni (286 milliards d’euros d’encours), l’Allemagne (222 milliards d’euros d’encours), la France (148 milliards d’euros d’encours), l’Italie (103 milliards d’euros d’encours) et l’Espagne (63 milliards d’euros d’encours). « La répartition des encours par habitant en Europe fait apparaître deux grands groupes de pays : les pays d’Europe du Nord, le Royaume-Uni et l’Allemagne, très dynamiques sur le marché du crédit à la consommation et les pays d’Europe du Sud, où le crédit à la consommation est structurellement moins développé », explique Jérôme Hombourger.
- Les pays d’Europe du nord : le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède représentent 3 % de la population européenne mais 5 % de l’encours total de crédit à la consommation, avec un encours par habitant supérieur à la moyenne européenne : de 2 500 € en Finlande (moyenne basse) à 5 500 € en Norvège (moyenne haute). Le Royaume-Uni est le premier marché européen du crédit à la consommation avec 286 milliards d’euros d’encours en 2014, en hausse de 4 % par rapport à 2013. L’encours par habitant s’élève à 4 446 € en 2014. La faiblesse du taux de chômage et la richesse des ménages expliquent la forte pénétration du crédit (21 % en 2014, stable par rapport à 2013). L’Allemagne présente un niveau d’encours et un rapport au crédit à la consommation stables. Les encours s’élèvent à 222 milliards d’euros en 2014 (équivalent à 2013). Néanmoins, la pénétration du crédit à la consommation est en recul depuis 2009, passant de 17 % à 14 % en 2014, notamment en raison des facilités de découvert offertes par les banques allemandes.
- Les pays d’Europe du sud : l’Espagne, l’Italie et le Portugal représentent 12 % du total des encours de la zone euro, avec un encours par habitant inférieur à la moyenne européenne : 1 700 € en Italie, 1 300 € en Espagne et 1 200 € au Portugal. Le contexte économique complexe (hausse du chômage et diminution de la consommation des ménages) associé à un taux d’épargne élevé (10 % du revenu des ménages au Portugal et en Espagne, 12 % en Italie) ont fortement influé sur le développement des encours.