Cuisine : les pistes pour se préparer à un marché 2023 plus complexe

Cuisine : les pistes pour se préparer à un marché 2023 plus complexe

le 1er décembre 2022
Partager sur

Le syndicat de l’équipement de la cuisine (SNEC) a tenu cette année sur le salon EspritCuisine une réunion ouverte non seulement à ses adhérents mais aussi exceptionnellement à l'ensemble des visiteurs. L’occasion pour Christian Mennrath, Président du SNEC et les administrateurs de faire un bilan de l’année en cours et de brosser les perspectives de l’année 2023 avec la participation de Christophe Gazel, directeur de l’IPEA. La prise de parole des différents administrateurs du SNEC a également permis d’émettre des premières recommandations pour se préparer à un contexte de marché qui sera différent de celui des deux années écoulées.

Cuisine :  les pistes pour se préparer à un marché 2023 plus complexe

Après le beau temps, un temps plus incertain pour le marché de la cuisine… Deux années exceptionnelles en matière de croissance : les périodes hors normes de 2020 et 2021 ont été l’occasion pour les Français d’investir dans l’aménagement de leur intérieur et parfois même pour les propriétaires de résidence secondaire de lancer des projets de rénovation. Le marché de la cuisine a ainsi connu une embellie spectaculaire avec une croissance de 25% pour 2021. Ajoutons à cela que les nouveaux modes de vie tel le télétravail ont généré des projets de réagencement intérieur. 

Un marché stabilisé à haut niveau

Selon les chiffres du Baromètre IPEA pour le SNEC, à fin octobre 2022, le marché du meuble était en progression d’un peu plus de 3 % par rapport à 2021 tandis que les ventes des spécialistes cuisines accusaient une baisse de l’ordre de 3 %. En cumul, le marché du meuble s’affiche à un léger + 2 % par rapport à 2021 et tout de même + 10 % par rapport à 2019. 

Côté cuisine, le cumul des ventes sur 10 mois s’approchait de celui du meuble par rapport à 2021 mais restait supérieur à + 15 % par rapport à 2019. Sur ce marché, les ventes des spécialistes cuisines stagnent par rapport à 2021 et affichent une progression de plus de 20 % par rapport à 2019. Christophe Gazel souligne que l’incidence inflation est à prendre en compte, ce qui ramènerait les ventes des spécialistes à une très légère croissance en volume par rapport à 2019. 

A fin octobre 2022, les intentions d'achats de meubles étaient en hausse par rapport à 2021, ce qui témoigne du fait que les Français sont toujjours dans une tendance de fond d'amélioration de leur foyer.

Une année 2022 qui marque d’ores et déjà un retour à la normale

D’après l’IPEA, 2022 devrait au final se conclure par des ventes de cuisine stables en valeur par rapport à 2021 et affichant une croissance d’un peu plus de 10 % par rapport à 2019. Sur ce marché, le circuit des spécialistes devraient être légèrement négatifs par rapport à 2021 et toujours sur une croissance supérieure à 15 % par rapport à 2019.
Après ces années exceptionnelles entre 2020 et 2021 marquées par une adaptation très rapide de la part des cuisinistes et fabricants, l’année 2022 aura été marqué par deux temps, avec une croissance maintenue au premier semestre pour les cuisinistes, suivi d’un ralentissement des projets dès début juin-Juillet dernier.
Les fabricants de leur côté, avaient constaté dès le début 2022, les prémices de ce ralentissement en terme de prises de commandes, a indiqué Jean-François Caron, Directeur de Nobilia Frances lors du conseil d’administration du SNEC. Un fait partagé par Cédric Gauchet, PDG du fabricant français Discac sur son stand lors de nos échanges, évoquant lui aussi un ralentissement rapide en début d’année et une croissance assez molle suivie d’une nouvelle accélération des commandes fin 2022.
Pour Christian Mennrath, Président du SNEC, « 2022 constitue un certain retour à la normale et on ne s’est pas rendu compte combien le pallier atteint était haut. La fréquentation des magasins est moindre et on constate moins de ventes tandis que certains magasins souffrent plus que d’autres ». Il rappelle en revanche que 3 millions et demi de ménages souhaitent s’équiper. Un rappel positif en dépit du climat économique actuel difficile et de l'inflation impactant entreprises de par la hausse des matières premières et de la consommation énergétique et particuliers.
Pour Dominique Cattez; administrateur et concessionnaire Arthur Bonnet Lille, « Si le marché ralentit un peu, les cuisinistes sont exposés au problème de rentabilité face à des prix que l’on ne maitrise pas tel le gros électroménager et les plans de travail ».

Quelle perspectives pour 2023 ?

Christophe Gazel de l’IPEA a dressé le cadre dans le lequel va évoluer le marché de la cuisine en 2023. Tout d’abord, on s’oriente sur une croissance du PIB légèrement négative avec les révisions permanentes des différents instituts. Les mises en chantier de logement seront stables, au mieux. Les transactions immobilières dans l’ancien se situeront tout de même au-dessus du 1 million d’unités. Clairement, le marché ne sera pas tiré par la demande pour l’année à venir et le ventes seront conquises par une stratégie d’offre des acteurs qui devront de plus en plus choisir leurs cibles.

A ce titre, le baromêtre de l'IPEA pour le SNEC livre quelques exemples. Il y a ainsi 23,4 % de possesseurs de cuisines qui ont toujours des portes style « chapeau de gendarme » et qui sont propriétaires de leur maison. Et 16,5 % de locataires qui arrivent dans une maison y trouvent une cuisine équipée de ce même type de cuisine... 
Autre piste a explorer : alors que le taux d’équipement en cuisine intégrée est monté à 72 % des logements en France, les locataires, en général, ne sont que la moitié à être équipé d’une cuisine intégrée. Les résidents en appartement ne sont que 60 % à avoir un logement équipé en cuisine intégrée.

Les grandes différences régionales doivent aussi amener les points de ventes à une stratégie plus fine de communication en fonction des cibles locales. La cuisine est, par exemple, ouverte dans 44 % des appartements franciliens contre 74 % de ceux de l’Ouest quand la moyenne nationale est à 60 %. Le taux d’équipement en cuisine intégrée d’un locataire francilien est de 44 % contre celui d’un propriétaire sur la côte méditerranéenne qui est de 89 %.

Enfin, les cuisinistes auront tout intérêt en 2023 à jouer la proximité locale avec les constructeurs de logement. En effet, un quart des ménages qui emménagement dans un logement neuf trouvent ce logement déjà équipé en cuisine. Pour la moitié d’entre eux, ils ont eu la possibilité de choisir le modèle, son implantation et son équipement. L’anticipation du marché avec l’approche des promoteurs immobilier sera donc un plus.

Pour Christian Mennrath, Président du SNEC depuis 2020, la relance de l’activité en 2023 passera notamment par une dynamisation de l’offre permettant de faire revenir les clients en magasins.

Au final, le marché représenté par la cuisine demeurera à haut potentiel estime Jean-François Caron, Directeur de Nobilia France. «Soumis à des vents contraires, le marché commence certes à baisser. Il s’agira donc de pousser plus fort pour obtenir des résultats durant l’année à venir ». Une position partagée par Christian Mennrath, Président du SNEC : "alors que les intentions d’achat restent cependant toujours bien orientées, la relance de l’activité en 2023 passera notamment par une dynamisation de l’offre permettant de faire revenir les clients en magasins. Tout en veillant à ce que cette dernière soit orientée vers une économie circulaire et plus vertueuse ».

En savoir plus
Le SNEC anticipe les nouvelles évolutions qui vont impacter le marché de la Cuisine
Qui est Christian Mennrath, le nouveau Président du SNEC ?
Partager sur
Les marques en campagne
A lire également
Cliquez ici
pour recevoir la Newsletter
OK

Quelle utilisation de votre adresse email ?


Neomag ne vous demande que votre adresse email afin de vous envoyer notre lettre d'information.

Vous pouvez à tout moment vous désinscrire en cliquant sur le lien en fin de lettre, ou en nous envoyant un mail à contact@neomag.fr

Neomag s'engage à ne pas louer ni vendre ni céder votre adresse mail à une autre société.

La durée de vie de conservation de votre adresse dans nos fichiers est maximale, ne s'interrompant qu'à votre demande.

Pour plus d'informations, vous pouvez consulter nos mentions légales et la partie consacrée au respect du RGPD

Pour accepter de recevoir la lettre d'informations Neomag, merci de bien vouloir inscrire votre adresse mail.

Je refuse
J'accepte