Même si elles sont en baisse de 15,9% en 2015 VS 2014, les ventes physiques de musique représentent encore 64% du marché. Mais cette « majorité » ne doit pas faire illusion, pas plus que le retour à la mode du vinyle. Tout comme la vidéo, la musique sera à terme dématérialisée et c’est le streaming qui sera son mode de consommation. Et pour savoir quels appareils ou systèmes audio il vous faudra vendre en magasin dans un futur proche, une plongée dans les chiffres du SNEP est essentielle…
A travers nos articles consacrés à la Hifi, au multiroom, ainsi que nos compte-rendus de salon comme le Festival Son & Image, nous évoquons souvent l’offre sous ‘langle du matériel. Et ce qui est normal étant un magazine destiné aux distributeurs EGP. Mais souvent, le produit suit aussi le contenu et son évolution. Ainsi, il est important de vendre des platines vinyle car il s’est vendu 750 000 disques en 2015, en croissance de 2,3%. Et il est tout aussi essentiel de comprendre que tous n’ont pas la mélomanie exigeante et que, bien souvent, nos smartphones, enceintes, ampoules, deviennent autant de diffuseurs.
Et pour s’en convaincre, regardons de plus près l’évolution des ventes de musique enregistrée en 2015, et leur analyse par les membres du SNEP (syndicat national de l’édition phonographique).
Le streaming touche 5% de la population française
Avec désormais 3 millions d’abonnés, soit 5% de la population française, le streaming franchit un cap majeur et s’affirme comme le moteur de croissance de la musique enregistrée. L’arrivée de nouveaux acteurs, la diversification des offres existantes avec notamment les forfaits famille, et l’extension des catalogues disponibles – les Beatles, ACDC, Led Zepplin - sont autant de signes positifs et de facteurs de développement de cet usage.
En 2015, le marché de la musique enregistrée a fléchi de 4,7% sous l’effet de la baisse conjuguée des ventes physiques (-15.9%) et, pour la 2ème année consécutive, des ventes de téléchargement à l’acte (-20.5%). Cette restructuration des revenus résulte de l’accélération du basculement des usages vers le streaming.
Les ventes physiques représentent encore 64% du marché. Seul le vinyle est en croissance sur ce segment. Avec 750 000 exemplaires vendus, ce format représente 2,3% du marché physique(en volume).
Le téléchargement à l’acte n’a plus la côte
Grâce à une croissance de 45%, le streaming franchit le seuil des 100 M€ de chiffre d’affaires. Multiplié par 5 en 5 ans, le chiffre d’affaires du streaming est aujourd’hui 2 fois supérieur à celui du téléchargement à l’acte.
A lui seul, l’abonnement explique cette croissance, avec un chiffre d’affaires en hausse 71% en un an. Le streaming par abonnement représente 79% du chiffre d’affaires du streaming et draine désormais plus de la majorité des revenus numériques.
Evolution de la structure du marché numérique en France
Bien que les revenus du marché physique soient encore majoritaires dans le marché total, le numérique représente désormais 36% du marché français. Rien qu’en 2015, la part des revenus numériques a progressé de 6 points grâce à une croissance de près de 15%. Les 5 dernières années (2010-2015), c’est une progression de 21 points.
Sur l’année 2015, le marché de gros de la musique enregistrée est en baisse de 7%
(Valeur gros H.T. nette de remises et retours)
La structure des ventes numériques
‐ Téléchargement Internet : 28% des revenus numériques, 40% en 2014.
‐ Téléphonie mobile : 3% des revenus numériques, 5% en 2014.
‐ Streaming : 69% des revenus numériques, 55% en 2014.
→ Streaming financé par la publicité : 14% des revenus numériques, 19% en 2014
→ Streaming par abonnement : 55% des revenus numériques, 36% en 2014
Les revenus du streaming franchissent le cap des 100 millions d’euros.
Les abonnements streaming représentent 79% des revenus du streaming, 55% des revenus numériques et 19% de l’ensemble du marché.