Une initiative intéressante des fabricants d’appareils électroménagers : expliquer concrètement, pour la première fois, ce que deviennent les appareils en fin de vie démantelés sous leur responsabilité. Soulignant au passage les efforts et investissements entrepris depuis des années pour concevoir des appareils plus écologiques.

Il y a quelques années, sous la présidence de Sarkozy, la France faisait son grenelle de l‘environnement, tandis qu’une directive écoconception se discutait au niveau européen. Les consommateurs se familiarisaient avec un langage jusqu’ alors inédit : « affichage environnemental », « empreinte carbone », « équivalent CO² » …Dans le prolongement de ces (bonnes) initiatives, le marketing vert s’engouffrait, avec parfois une surenchère de chiffres souvent abstraits et de belles phrases tout aussi abstraites pour le consommateur…

La fin du greenwashing

C’est pourquoi on ne peut que saluer la communication lancée conjointement par le Gifam et Ecosystèmes, principal éco-organisme pour les DEEE. Présentées comme des fiches pratiques, une partie « composition » et une partie « recyclage », les deux organismes expliquent pour une série de produits emblématiques (lave-linge, réfrigérateur, fer à repasser, cafetière) les principaux matériaux entrant dans la composition de l’appareil (sous forme visuellement très didactique) et d’autre part, le devenir de chaque fraction (métaux ferreux,métaux non ferreux, plastiques, verre plat…). La démonstration est faite avec un niveau de détail suffisant pour en attester la crédibilité et susciter l’intérêt, tout en restant avec un vocabulaire à la portée de collégiens : qui s’en plaindra, on n’a pas tous fait des études supérieures de chimie…

Aujourd’hui, les consommateurs peuvent donc avoir de vraies réponses à leurs légitimes questions et comprendre à quoi sert cette fameuse éco-participation qu’ils paient à travers chaque acquisition d’un produit depuis 2006. Un seul chiffre : actuellement, l’équivalent de 20% du poids des matériaux utilisé pour la fabrication de nouveaux appareils est recyclé sous différentes formes, soit pour la fabrication de nouveaux appareils, soit pour d’autres utilisations, principalement dans les secteurs de l’automobile et du bâtiment.

Une étape décisive dans l’histoire de l’écoconception

Les consommateurs pourront aussi constater au passage que les industriels atteignent et même dépassent leurs objectifs réglementaires grâce à l’organisation qui a été mise en place par le travail conjoint distributeurs /fabricants au sein d’Ecosystèmes, la seule structure au niveau européen qui repose sur une gouvernance paritaire entre fabricants et enseignes.

Autant que l’étiquette énergie des années 90, cette directive DEEE a marqué pour les fabricants de blanc-brun-gris une étape décisive dans la prise en compte de l’environnement, de plus en plus ancré dès la conception des produits, même s’il subsiste des différences de niveaux selon les acteurs du marché. « L’objectif est d’améliorer la qualité écologique du produit » résume Gérard Salommez, Président du GIFAM, c’est-à-dire de réduire son impact environnemental tout au long de son cycle de vie tout en conservant sa qualité d’usage, ses performances et son efficacité ». Il faut en effet rappeler que le mieux est l’ennemi du bien. Un lave-linge doit laver, un sèche-linge sécher, un aspirateur dépoussiérer, une cafetière faire un bon café à bonne température. C‘est cette quadrature du cercle qui s’impose aujourd’hui aux fabricants.