Pour Amazon, ce mouvement intervient dans un contexte où l’e-commerçant continue d’élargir son empreinte logistique, technologique et d’emploi en France. Frédéric Duval, arrivé lorsque l’équipe parisienne comptait « quelques dizaines de personnes », revendique une trajectoire ayant fait du groupe « une force motrice de l’économie nationale ».
Amazon : Jean-Baptiste Thomas succède à Frédéric Duval et ouvre un nouveau cycle
Changement majeur à la tête d’Amazon France. Après près de vingt ans dans le groupe, Frédéric Duval quittera la direction générale en février 2026. Il sera remplacé par Jean-Baptiste Thomas, figure expérimentée de l’entreprise et actuelle tête des catégories électroniques et divertissement pour l’Europe.
Poursuivre une montée en gamme de l’expérience client
Chez Amazon depuis 2009, Jean-Baptiste Thomas incarne la continuité stratégique. Passé par la France, le Royaume-Uni et le Japon, il a piloté des initiatives clés : développement de Prime, amélioration des parcours de livraison, lancement d’Amazon Fresh ou encore direction de la place de marché UK. À l’annonce de sa nomination, il rappelle les investissements massifs engagés en France et la volonté de poursuivre une montée en gamme de l’expérience client, synonyme selon lui de « création de valeur pour le pays ».Il cumulera ses nouvelles responsabilités avec celles de VP Europe pour les produits électroniques et le divertissement, deux catégories stratégiques dans la bataille du retail online. Un signal clair : la priorité reste la performance des verticales clés et l’accélération des services autour de l’expérience client.
12 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France
En prenant les rênes d’Amazon France, Jean-Baptiste Thomas se retrouvera à la tête d’un géant du e-commerce installé en France depuis maintenant 25 ans. Début septembre, la filiale de l’entreprise créée par Jeff Bezos revendiquait être le premier créateur net d’emplois directs dans l’Hexagone depuis 2010. Le groupe emploie actuellement plus de 25 000 CDI et a annoncé 1 200 recrutements supplémentaires en 2025.
En 2024, Amazon a réalisé un peu plus de 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France. L’entreprise, qui dispose aujourd’hui de 35 sites logistiques et bureaux, estime soutenir au total plus de 100 000 emplois, incluant son écosystème de PME françaises, dont 16 000 vendent sur la marketplace. Amazon annonce avoir injecté plus de 5 Md€ en France en 2024, portant son cumul d’investissement depuis 2010 dans le pays au-delà des 30 Md€. Des investissements essentiellement concentrés sur les infrastructures logistiques, le transport, les data centers et les opérations du groupe.
Le e-commerce mais pas que…
Au-delà du retail, Amazon met aussi en avant son rôle auprès des entreprises françaises. AWS accompagne 80 % du CAC 40 et prévoit 6 Md€ d'investissements sur 15 ans. Amazon Business est utilisé par 15 % des PME françaises et 90 % des groupes du CAC 40. Le groupe multiplie les partenariats industriels, dont l’accord avec Arianespace pour 18 lancements d’Ariane 6 dans le cadre du projet Kuiper.
Un TGV rempli de fret chaque jour entre Lyon et Paris
.Une nouveauté 2025 d’Amazon France devra être suivie de près en 2026 : le lancement de l'acheminement par TGV entre Lyon et Paris. En effet, un nouveau chapitre logistique a été ouvert en faisant circuler un TGV de fret quotidien entre Lyon et Paris. Objectif du distributeur : fiabiliser les délais et sécuriser les flux entre deux zones clés de son réseau. En misant sur le rail, Amazon va gagner en stabilité sur les temps d’acheminement, moins sensibles aux aléas routiers. Cette nouvelle ligne fluidifie les échanges entre le Sud-Est et l’Île-de-France et permet d’absorber la hausse continue des volumes marketplace.
Le rail sert aussi de soupape lors des pics (Black Friday en tête) en réduisant la pression sur les plateformes routières. Une vraie logique de sécurisation du mix transport.
Beaucoup moins émetteur que le camion, le rail coche également les bonnes cases dans la trajectoire “net zéro 2040” d’Amazon. Le groupe y voit un moyen d’abaisser son intensité carbone par colis, d’enrichir son reporting RSE et de répondre aux exigences réglementaires européennes (CSRD, Scope 3). Amazon poursuit ainsi son plan de 250 M€ dédié à la décarbonation du transport. Plus des deux tiers des colis seraient déjà livrés en modes bas carbone dans plusieurs dizaines de villes.


