Neomag : De quand datent les premières discussions . Qu’est-ce qui, ou qui, les a initiées ?
Fabrice Filleur : Elles ont été initiées par Boulanger, par Francis Cordelette lui-même, à partir du second trimestre 2007. Dès que nous avions commencé à fusionner les coopératives, nous savions qu’un rapprochement serait nécessaire, et depuis longtemps. Seulement notre structure basée sur des coopératives régionales rendait difficile ces rapprochements. Dès la création d’Euronics France, les contacts se sont multipliés.
L’accord porte principalement sur l’achat, via une participation au capital de 35% de Logitec par Boulanger. Est-ce que ce rapprochement ne concernera à terme que l’achat ou envisagez-vous d’autres domaines de synergie ?
Nous allons commencer par l’achat. Et après, nous verrons bien. Ce qui est clair aujourd’hui, c’est que nous gardons une entière autonomie sur notre politique commerciale (communication, merchandising…) et de développement de l’enseigne Gitem. C’est de la compétence d’Euronics France dans laquelle Boulanger n’est pas intégré. Seuls le référencement et la négociation tarifaire sont du ressort de Boulanger, selon le mandat que nous avons signé. Outre la puissance d’achat qu’il nous confère, cet accord nous permettra également d’être plus performants sur les familles de produits comme le gris ou les produits nomades.
En ce qui concerne les achats, vous donnez selon les termes du communiqué un mandat exclusif à l’achat, incluant le référencement et les conditions d’achat. Que vont devenir vos acheteurs ?
Leur fonction va être orientée vers le marketing produit. Ce seront des chefs produits. La centrale Boulanger, ce sont 9 500 références négociés auprès des fournisseurs. Chez nous, c’est 3500. Nous n’irons pas au-delà de 4000, 4500 références, selon la taille des magasins.
Tout le travail de la structure d’achat du Gitem sera d’aller chercher auprès de la centrale Boulanger, et avec elle, le référencement qui convient le mieux à nos magasins. Donc il y a tout un travail de marketing et de détection de la meilleure offre. Il ne s’agit pas simplement de dire que c’est la centrale Boulanger qui fait tout. Nous aurons toujours des contacts avec les fournisseurs, et des contacts avec la centrale Boulanger pour négocier les meilleurs prix.
Que se passe-t-il si une nouvelle marque vous intéresse, mais qu’elle n’est pas dans le référencement de Boulanger ?
Si nous estimons qu’une marque est importante pour le réseau Gitem, nos chefs produits demanderont l’étude de cette marque par Boulanger.
L’accord sur les achats avec Boulanger remet-il en cause vos accords européens au sein d’Euronics France ou Boulanger va-t-il en profiter également ?
C’est un second volet dans nos accords. Boulanger a donné un mandat à l’achat à Euronics France pour l’international. L’ensemble des achats de Boulanger va rentrer, via Euronics France, dans Euronics International. Cela fait de la France le 3ème pays européen, alors qu’auparavant, nous occupions la neuvième place.
Boulanger a crée récemment une filiale Sourcing & Creation pour développer ses marques propres. Les magasins GITEM pourraient-il bénéficier du savoir-faire de cette structure pour relancer les marques propres ?
Boulanger nous a ouvert la possibilité de bénéficier des structures de Sourcing & Création. Ce qui signifie que l’on peut utiliser et diffuser les produits créés par Sourcing et Création, voire de leur demander de créer nos propres produits.
Cela pourrait-il conduire à la résurrection de Seaway ?
C’est possible…
Comment les adhérents ont-ils réagi suite à cette annonce ? Quelles sont leurs attentes et quelles ont-été leurs craintes ?
Nos adhérents ont appris le montage, sans citer l’enseigne, dans nos réunions de janvier. Ils ont tous très bien réagi. La seconde annonce, c’était lors de notre séminaire en Egypte, il y a deux semaines. Lorsque l’on a annoncé le nom de l’enseigne Boulanger, les adhérents ont tous applaudi . Ils sont aujourd’hui convaincus que cette association va leur apporter beaucoup.
Est-ce qu’il ya eu une crainte ? oui, certains ont dit : ils commencent à 35%, est-ce qu’ils ne peuvent pas devenir maitres du réseau ? La réponse est non car Boulanger est minoritaire dans Logitec, et c’est Euronics France qui est majoritaire. Nous n’en donnerons plus que si nous voulons en donner plus. Donc ce sont bien les adhérents qui décident. La prise de participation est une façon pour Boulanger de valider l’association, et non une volonté d’hégémonie.
Nous sommes le premier groupement d’indépendants à accéder à une telle puissance d’achat. Nos adhérents ont hâte de voir ce que cela va leur rapporter.
Cet accord remet-il en question l’organisation de votre convention ou, de manière moins ponctuelle, votre nouveau concept magasin qui mettait en avant des espaces dédiés aux marques ?
Non. Si ce n’est que nous aurons le plaisir d’accueillir Francis cordelette et son équipe lors de notre convention. Je trouve important que la centrale d’achat de Boulanger soit présente afin de mieux connaître notre concept.
Quelques mots sur le réseau. Où en est aujourd’hui la situation avec Copyrec ?
Nous avons cherché un accord avec Copyrec, qui n’avait pas souhaité rejoindre Euronics France, un accord qui se fasse dans l’intérêt des magasins. Cet accord a été trouvé et validé le 11 mars dernier. Pour préserver l’enseigne Gitem, Copyrec gardera celle-ci pour le Sud de la France, avec un circuit d’approvisionnement assuré par Ex & Co. Mais les 84 magasins de Copyrec conservent l’enseigne Gitem.
Donc Gitem regroupe aujourd’hui plus de 430 magasins…
Tout à fait, ces magasins peuvent bénéficier des services Gitem, comme s’inscrire à notre site marchand. Si nous avons accepté de transiger, c’est toujours dans l’intérêt des magasins.
Vous étiez au salon de la franchise, vous continuez donc à recruter de nouveaux adhérents ?
Non seulement nous continuons mais nous amplifions notre développement. Sur l’ensemble du territoire français, nous avons à terme un objectif de 500 magasins. Ajoutez à cela les magasins Boulanger, et nous disposons ainsi d’une des plus belles forces d’achat du marché.
Entretien réalisé par Philippe Michel