Camif Particuliers : la gestion d'un naufrage

Camif Particuliers : la gestion d'un naufrage

le 5 décembre 2008
Partager sur

Les clients de la Camif doivent se sentir comme les passagers du Titanic, trop nombreux et pas assez de canots. En effet, si 20 000 clients devraient être livrés, 10 000 ne le seront jamais. La mobilisation de l'état et des Fédérations, comme la Fevad, sont exceptionnelles pour une faillite privée et non bancaire. Pour la vente à distance et en ligne, c'est un pan essentiel qui est ébranlé : la confiance.

Récemment, le responsable d’un site de e-commerce interrogé sur la Camif répondait : « il faut arrêter avec ça, ce sont les medias qui en parlent beaucoup. Avant cela, il y avait déjà eu boo.com et le perenoel.fr, on en avait pas fait tant… » Moui mais pour ceux qui ne se souviendraient pas des sites cités, rappelons que boo.com a été créé en pleine bulle internet, il y a 9 ans, par deux mannequins suédois. Ils ont en effet brûlé un milliard de dollars en quelques mois après avoir quand même vendu quelques centaines de vêtements. Quant à perenoel.fr, il s’agissait là aussi d’une structure récente et qui dès le départ était une supercherie. Comparons certes mais ce qui est comparable. En France, la liquidation de la Camif particulier est la première concernant une enseigne historique, respectée et respectable, du moins jusque dans les derniers mois.


Des clients lésés et furieux
En effet, sur la base de nombreux témoignages recueillis par l’UFC-Que Choisir, il a été relevé que certaines commandes ont été prises quelques jours avant la liquidation, et que dans certains cas le paiement en plusieurs fois ait été refusé. Plus grave encore, des produits auraient été vendus alors que le fournisseur, non payé, ne livrait plus depuis plusieurs mois. Ces méthodes discutables auraient, si elles sont avérées, un effet plus que néfaste sur ce qui est la base de toute vente en ligne : la confiance. En ces temps de crise où nul n’est à l’abri, et où l’on risque encore dans l’année qui arrive d’apprendre de nouvelles faillites de grandes entreprises, le consommateur lambda aura plus que jamais besoin d’être rassuré. Il faudra pour cela en profiter pour repenser entièrement la vision du e-commerce en France.
La société Compario, spécialiste des solutions de vente assistée par internet, organise régulièrement le café du e-commerce, lieu d’échanges sur l’avenir de ce secteur. La dernière édition, qui a eu lieu fin novembre, et où intervenaient notamment des représentants des 3 Suisses et de la Fevad, mettait justement l’accent sur la nécessité de refondre les sites existants, en y apportant plus d’information et de relationnel avec les consommateurs. Plus qu’un souhait, cette réforme doit devenir une obligation.


Intervention de l’état et de la FEVAD
Mais revenons sur la suite de l’affaire Camif Particuliers. Après l’intervention de Luc Chatel, Secrétaire d’état à l’industrie et à la consommation, les clients lésés ont jusqu’au 26 décembre pour faire valoir leurs droits. Selon le gouvernement, cette action aurait déjà permis que :
- les clients ayant été encaissés après le 23 octobre, date de la cessation de paiement, ont pu être remboursés. Cela correspond à 770.000 euros de chèques (soit 1100 chèques au total) et 400.000 euros de cartes bancaires.
- près de 2000 paquets actuellement entreposés chez les deux plus grands transporteurs vont être livrés aux clients, moyennant le paiement par ces derniers des frais de transports ; la négociation se poursuit auprès des autres transporteurs.
- le liquidateur a donné son accord pour que 3 à 5.000 colis de petite dimension entreposés dans les locaux de l’entreprise CAMIF Particuliers soient expédiés aux clients.
- La FEVAD pourrait gérer le cas des produits en SAV (qui restent la propriété des clients), en faisant appel aux SAV constructeurs ou à des SAV partenaires.
Au final, selon le parisien, plus de deux tiers des clients devraient être livrés. Mais beaucoup n’apprécient pas de devoir prendre en charge les frais de livraison, déjà réglés lors de la commande. Toujours selon nos confrères, Jean-Gilles Dutour, madataire liquidateur, aurait mis dans chaque colis livré un petit mot indiquant que « le liquidateur a fait le nécessaire pour que vous soyez satisfait ». Et ça aussi, c’est nouveau. 


 

Partager sur
Les marques en campagne
A lire également
Cliquez ici
pour recevoir la Newsletter
OK

Quelle utilisation de votre adresse email ?


Neomag ne vous demande que votre adresse email afin de vous envoyer notre lettre d'information.

Vous pouvez à tout moment vous désinscrire en cliquant sur le lien en fin de lettre, ou en nous envoyant un mail à contact@neomag.fr

Neomag s'engage à ne pas louer ni vendre ni céder votre adresse mail à une autre société.

La durée de vie de conservation de votre adresse dans nos fichiers est maximale, ne s'interrompant qu'à votre demande.

Pour plus d'informations, vous pouvez consulter nos mentions légales et la partie consacrée au respect du RGPD

Pour accepter de recevoir la lettre d'informations Neomag, merci de bien vouloir inscrire votre adresse mail.

Je refuse
J'accepte