Eric Besson est, pour ceux qui ne le connaissent pas, Secrétaire d’état chargé de la prospective, de l’évaluation des politiques publiques et du développement de l’économie numérique. Un titre aussi long que le document que nous vous proposons de télécharger en bas de cette page.
Ce plan propose plus de 150 actions, articulées autour de quatre priorités fortes:
- Permettre à tous les Français d'acceder aux réseaux et aux services numériques,
- Développer la production et l'offre de contenus numériques,
- Accroître et diversifier les usages et les services numériques dans les entreprises, les administrations, et chez les particuliers,
- Et moderniser la gouvernance de l'économie numérique.
Ce document est ambitieux et se propose de résorber la fameuse fracture numérique, c’est-à-dire de permettre à tous l’accès à l’Internet Haut Débit par exemple. Pour cela, il a été proposé de de faire de l’accès à l’internet haut débit un droit opposable. L’objectif est que 80% des Français en soient équipés d’ici quatre ans. L’association Renaissance Numérique « se félicite que 10 de ses 12 propositions soient reprises dans le plan Besson. Au total, ce plan va dans le bon sens.Cependant, l’association souligne que le nombre de mesures prises -154 au total- semble disproportionné si l’on souhaite toutes les mettre en application rapidement et trouver leur financement. »
Des enjeux économiques forts
Selon le rapport, l’économie numérique (télécommunications, audiovisuel, logiciel, services informatiques, services en ligne) représente le secteur le plus dynamique de l’économie mondiale. Dans la plupart des pays développés, son taux de croissance est le double de celui de l’économie. Elle représente désormais plus de 25 % de la croissance mondiale. Elle en représentera 30 % avant 5 ans.
En France, la banalisation de ces technologies ouvrira de nouvelles portes, notamment dans les domaines du commerce et de la communication électronique.
Dans ce plan est rappelé également le passage au tout numérique dans l’audiovisuel, et ce avant novembre 2001. Ces changements auront, et ont déjà, des répercussions sur les matériels vendus, et les contenus qui les accompagnent. En cela, ce plan préfigure ce qui pourrait changer dans la distribution electrodomestique française.
Les petites entreprises sous-équipées
Les entreprises, surtout celles de moins de 20 salariés, sont-elles prêtes à l’économie numérique. Pas vraiment selon le rapport. En effet, celui-ci constate que l’usage des TIC dans les entreprises françaises, et en particulier les PME et les TPE, souffre d’un retard certain par rapport à nos compétiteurs :
_ 50 % seulement des entreprises françaises sont connectées à l’Internet haut débit.
_ 30 % seulement des entreprises françaises disposent d’un site Internet.
_ 2,5 % seulement des entreprises françaises disposent d’un site Internet capable d’effectuer des transactions.
_ 500 000 petites et moyennes entreprises encore totalement déconnectées de l’économie numérique.
Les entreprises françaises investissent ainsi deux fois moins dans les TIC que leurs homologues aux États-Unis et ce retard d’investissement a créé depuis une vingtaine d’années un écart de croissance entre les économies européenne et américaine d’un demi-point annuel de PIB.
Dans ce domaine, toute une série de mesures est préconisée.
Mais dans l’ensemble, ce document est avant tout un rapport et non une loi. Ce qui signifie que les 154 mesures pourraient n’être tout simplement qu’une succession de vœux pieux.
La conversion au tout numérique ne peut être imposée mais se doit d’être accompagnée de formation certes, mais aussi d’aides au financement, et particulièrement pour les entreprises. Toutefois, en ces temps de crise, est-ce réellement une priorité pour le gouvernement ?