En 2014, les Français ont retourné 60 millions d’appareils DEEE (déchets d'équipements électriques et électroniques) ménagers. Un chiffre reparti à la hausse après 3 années de ralentissement (entre 2011 et 2013), dû sans nul doute à une crise économique qui nous rend moins sensible à l’environnement et au renouvellement de nos équipements.
Mais quoi qu’il en soit, le retour à la croissance, initié en 2014, devrait s'accélérer en 2015, avec une collecte proche de 600 000 tonnes d'équipements électriques et de lampes usagés en 2015 (soit une progression d'environ +20 %), nous indique-t-on du côté de la filière.
Entre 2006 et 2014, la filière DEEE aura directement contribué à éviter le rejet dans l'atmosphère de 13,3 millions de tonnes d'équivalent CO2, grâce à l'extraction des gaz réfrigérants des anciens appareils de froid. Entre 2008 et 2012, les efforts de la filière ont représenté environ 3% des efforts de réduction de gaz à effet de serre de la France observés sur cette période de référence*. Des économies de CO2 et d'énergie sont également réalisées grâce à l'éco-conception des appareils et au recyclage des DEEE en matières premières nouvelles qui pourront être utilisées à la place de matières premières vierges.
La filière a ainsi produit près de 2,4 millions de tonnes de matières premières recyclées, soit une économie de ressources équivalant au poids de 240 tours Eiffel.
En effet, tous les produits électriques et électroniques sont en grande partie recyclables**, sous forme de matières premières utilisables pour la fabrication de nouveaux produits.
Ce résultat est dû à la forte mobilisation des consommateurs et des acteurs de la collecte (collectivités locales, distributeurs, économie sociale, entreprises de collecte…). On peut estimer qu'en 2014, plus de 60 millions d'appareils ont été confiés à la filière, soit environ un par Français. Au total, la contribution versée aux éco-organismes de la filière DEEE par les producteurs, puis répercutée aux distributeurs jusqu'aux consommateurs, représente une capacité de financement d'environ 160 millions d'euros chaque année, soit l'équivalent d'environ 2,5 euros par Français.
Depuis 2006, la filière réemploie et réutilise environ 400 000 appareils par an en partenariat avec l'économie sociale (Emmaüs, Envie …), ce qui correspond à environ 1500 emplois au sein de ces réseaux solidaires.
Plus de 170 sites de traitement travaillent à ce jour en partenariat avec la filière sur le territoire français et certains savoir-faire ont été développés spécifiquement pour répondre à des exigences nouvelles. Ainsi par exemple, il n'existait avant 2006 aucune installation de traitement dédiée au traitement des « gros appareils de froid » (réfrigérateurs, congélateurs…) permettant l'extraction des gaz à effet de serre sous atmosphère contrôlée. Il existe aujourd'hui dix sites industriels qui réalisent ce travail sur le territoire français, ce qui constitue l'un des exemples de compétence et d'activité industrielle environnementale nouvelle, créatrice d'emplois locaux, développée grâce à cette filière.
*: Sur la période 2008-2012, gain moyen annuel de la France de 51 millions de tonnes équivalent CO2. (En comparaison d'un gain moyen annuel de 1,7 Mt eq CO2 grâce au traitement des Gros Equipements Ménagers Froids).
** En moyenne, pour un appareil traité, environ 80% de son poids est valorisable sous forme de matière première issue du recyclage (valorisation matière), le % restant est soit valorisé sous forme d'énergie, soit éliminé dans des installations contrôlées.
