Le groupe Deloitte a comme chaque année demandé à Ipsos d’interviewer les consommateurs sur leurs usages mobiles en 2014. Nous avons extrait quelques résultats de cette enquête en retenant 3 focus : la guerre entre Apple et Samsung où l’on apprend que l’un rêverait d’avoir la fidélité des clients de l’autre ; que les opérateurs contrôlent la majorité de la distribution ; et que le Français n’est pas très friand d’applications, surtout payantes….

Par Philippe Michel

Avant d’entrer dans les détails, quelques mots sur cette étude. Elle a été conduite dans 22 pays, sur 4 continents. En France, ce sont 2000 personnes qui ont été interrogées par Ipsos. « Le groupe des sondés se révèle être un public averti, plutôt ouvert aux innovations technologiques ». Et c’est ce qui est intéressant dans le portrait général du mobinaute Français et détaillé dans le tableau ci-dessous

Voici donc un Français qui n'est ni totalement geek, ni totalement arriéré. Bref un consommateur souvent plus sage qu'on ne le pense, et aussi conscient que rien ne sert d'aller trop vite.

Apple VS Samsung : l'américain sera moins sensible à la concurrence

Les Français aiment mêler l'affectif aux achats. Et sans surprise, ils ont beaucoup plus d'affection pour Apple que pour Samsung. (noter que l'étude n'a pas pris en compte le lancement de l'iPhone 6 et ses 10 millions d'appareils en 3 jours.)

Les trois résultats que nous publions ci-après vont donc encore réveiller la guerre des pro Apple et pro Samsung (ou surtout les anti en fait). "Et ton iPhone 6 se plie". "Et ben ton Galaxy il baille de l'écran et prend la poussière" ( pour reprendre les deux polémiques récentes)

Premier constat : Apple, Samsung et Nokia en top 3 représentant les 3 systèmes d'exploitation

Second constat : quand on quitte Apple, c'est surtout pour Samsung. et quand on quitte Samsung, c'est un peu pour Apple et surtout chez tous les autres

Et là tout de suite on pense à la Chine, mais aussi aux très bons smartphones japonais (comme Sony). Et l'on se dit qu'au niveau concurrentiel, c'est surtout Samsung qui va souffrir. Et le fait de recueillir 1 iPhoniste sur 5 lorsque celui-ci change d'appareil ne va pas les réconforter. Sauf faire plaisir aux anti iPhone, qui auront bien fait leur travail.

Troisième constat : Samsung se refait sur la tablette mais à quel prix ?

Ecoutez tous les jeux-concours actuellement et voyez combien de tablettes offertes ou à gagner sont des Samsung. Sans compter les offres j'achète un lave-linge et j'ai une tablette, j'achète une voiture et j'ai une tablette, des pneus, des pizzas (bon là c'est pas vrai mais bon, on se dit qu'après tout, ça viendra peut-être).

Donc Samsung remonte sur Apple, et n'est plus qu'à quelques points. Mais là aussi d'autres marques vont venir, et là aussi l'affectif interviendra. Et dans les tablettes comme dans les smartphones, l'enquête révèle que seul 1 détenteur d'iPhone sur 4 tente l'expérience avec une tablette qui n'est pas un iPad. Mais que sur 10 possesseurs d'une tablette Samsung, seulement 4 l'ont acheté car c'était une Samsung.

Qui vend les téléphones ? Le magasin mais surtout celui de l'opérateur

Et là, que ce soit en ligne ou en magasin, il est évident que la distribution est surtout faite par les boutiques et sites des opérateurs, avec plus de la moitié de PDM. Et si Free n'avait pas freiné l'intérêt des ventes de smartphones subventionnés, ces chiffres auraient été encore plus à la baisse. La distribution téléphonie, ou même l'intérêt pour certains spécialistes de continuer, n'est plus aussi évident.

Les applications doivent être vraiment utiles

Et si là aussi, il y a différence entre Apple et Samsung, les fans de la pomme croquant plus d'applis que ceux de la marque asiatique, il faut avouer que les données de l'étude ont de quoi refroidir les ardeurs de nombre de développeurs, ou de marques.

En effet, les Français sont 44% à télécharger, mensuellement, aucune application.Et ils sont 85% a consacrer un budget de 0 euros ( donc zéro, pas de faute de frappe) à l'acquisition de nouvelles apps.

Attendons les données 2015 pour les comparer aux ventes d'objets connectés. Et nul doute que le nombre d'applis augmentera en conséquence. Pour être utilisées sur des télécommandes en forme de tablettes ?