Hong Kong veut devenir la Silicon Valley asiatique

Hong Kong veut devenir la Silicon Valley asiatique

le 14 novembre 2013
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Alors que la Chine s’est engagée dans un vaste plan industriel 2011-2015 en vue "d'upgrader" son industrie électronique, Hong Kong, non content d’être depuis des décennies une plate-forme clef dans la région en terme de finance et de commerce, entend désormais mettre davantage en avant ses atouts en terme de recherche, de formation et de soutien de l’innovation afin d'attirer de nouvelles "start-up" du secteur High Tech.

Il y a quelques mois, une étude réalisée par le magazine Forbes sur "le top des centres high-tech de la planète" classait Hong Kong en tête de liste. Regroupant 20 laboratoires ultra-modernes, le Hong Kong Science Park joue un rôle essentiel en aidant les entreprises étrangères qui cherchent à développer des produits technologiques à destination des marchés asiatiques. Créé en 2001, il fournit aux entreprises des installations R&D, des services et des programmes à travers cinq clusters. "Ici, les sociétés, petites et grandes, peuvent concevoir de nouvelles approches, des solutions innovantes et les commercialiser avec succès", indique Nicholas Brooke, président de la Hong Kong Science and Technology Parks Corporation (HKSTP). Nous disposons également d’un pôle d’universités de classe internationale qui constituent nos principales sources de recherche appliquée à Hong Kong ».

 

Fournisseur de composants pour ZTE, Philips, Bose…

Selon Nicholas Brooke, il existe de nombreux exemples de réussites chez les diplômés du Programme d’Incubation de la HKSTP. Depuis le lancement de ce programme, les diplômés ont collectivement reçu des capitaux et des fonds de business angels pour un montant total de 99 millions dollars US, effectué 543 enregistrements de propriété intellectuelle et gagné 250 prix en technique ou en conception. Parmi eux, Chuck Cheng a fondé en 2003 et dirige AppoTech, une société de conception de circuits intégrés. Celle-ci emploie actuellement 250 personnes et réalise un chiffre d’affaires annuel de 64 millions de dollars, en croissance de 30% par an. Ses produits sont vendus à des marques internationales, telles que ZTE, Sandisk, Binatone, Philips et Bose.

 

"Un coût de la R&D moins élevé que dans la Silicon Valley"

Une opinion partagée par Chan Ng, fondateur et directeur général de nwStor Ltd, une société de conception d’applications de sécurisation de données basées sur les clouds. "J’ai créé ma société à Hong Kong pour plusieurs raisons. Premièrement, intervenant dans le secteur du développement de produits high-tech, une culture qui respecte la propriété intellectuelle est essentielle, explique Chan Ng. Puis Hong Kong est un centre d’affaires international extrêmement libre. Il est facile d’y tisser des réseaux et d’entrer en relation avec des entreprises et des personnes du monde entier. C’est également l’endroit adéquat pour préparer votre entreprise avant son entrée sur le marché chinois. La troisième raison est le coût de la R&D moins élevé que dans la Silicon Valley aux Etats-Unis. Hong Kong compte huit universités, il n’y a donc pas de pénurie de talents".

 

Loyers gratuits et réduits pendant trois ans et fonds pour financer le marketing

Sur 67 hectares, le Yuen Long Industrial Estate est l’une des trois zones industrielles situées dans les Nouveaux Territoires destinées aux nouvelles entreprises intervenant dans les domaines high-tech. nwStor travaille déjà avec de nombreux fournisseurs de services cloud pour protéger les données de ses clients. La société a investi plus de 1 million de US$ en R&D. Elle démarre actuellement des activités de marketing et de ventes, et espère commencer à être rentable en 2014. "Le gouvernement hongkongais a mis en place de nombreux programmes d’aide et de soutien aux PME, souligne Chan Ng. Il propose aussi un excellent soutien aux start-ups. Nous avons fait une demande auprès du SERAP (Small Entrepreneur Research Assistance Programme [Programme d’assistance aux petites entreprises de recherche]), un fonds gouvernemental, et avons été acceptés. Nous avons aussi été accueillis au sein de la pépinière d’entreprises du HKSTP, qui offre des loyers gratuits et réduits pendant trois ans, ainsi que des fonds pour financer le marketing".

Autre exemple, celui  d’un jeune français qui a monté sa société à Hong Kong pour attaquer le marché chinois. Bénéficiant du savoir-faire technologique d’une société basée à Issy-les-Moulineaux, spécialisée dans l’animation 3D (XD Production), Julien Peyrache a crée Animakits. Hebergé dans les locaux flambants neufs du Cyberpark, situé à 20 minutes de Central, la société propose de mettre la 3D animée en temps réel au service d’applications les plus variées : éducation, divertissement, formation (voir vidéo de démonstration ci-dessous)… Animakits qui vient d'être hebergé pendant 24 mois dans un incubateur destiné aux "start-up" a pu bénéficier de services dignes de grandes entreprises (salles de réunions, plateau  et régie TV...), qui lui ont permis de renforcer sa crédibilité vis à vis de ses clients et de ses prospects. "Pour un jeune comme moi, désireux de monter et développer un business en Asie, Hong Kong c'est "the place to be". Ici, tout va très vite, on bosse beaucoup, on ne compte pas ses heures, mais justement, comme je suis du genre "hyper actif" c'est le climat d'affaires dynamisant qui me convient tout à fait...", résume ce trentenaire à qui rien ne fait peur et qui a appris le chinois à Shenzen en moins de 6 mois !

 

Devenir un centre technologique majeur sur des niches bien identifiées

En conclusion, tout comme le magazine Forbes, Nicholas Brooke estime aussi que Hong Kong devrait à courte échéance devenir un centre technologique majeur, "mais seulement si Hong Kong se concentre sur certains domaines spécifiques de l’innovation technologique où la ville a déjà, ou peut potentiellement avoir, des capacités ou des atouts particuliers. C’est l’approche que nous avons adoptée au Science Park, où nous nous concentrons sur des domaines comme la RFID (identification par fréquence radio), l’éclairage LED, les instruments médicaux, et plus récemment, sur les technologies vertes axées sur la gestion de l’énergie et des déchets ainsi que le traitement des eaux, précise-t-il". La Phase 3 du Park, qui est actuellement en chantier, est destinée à être un laboratoire vivant pour ce type de technologies.

 

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