Dire que le marché des téléviseurs n'est pas au beau fixe est un euphémisme. Confronté à une baisse des prix et à une conjoncture défavorable, les fabricants et distributeurs partagent la même inquiétude, à l'approche d'une période de fortes ventes. Aussi la sortie récente sur la future norme DVB-T2 du CSA, par la voix de son Président Michel Boyon, était-elle appropriée ? Car si la question mérite d'être posée, c'est le timing qui est un problème. En effet, nos confrères de la presse grand public ont simplifié la complexité du rapport du CSA en une phrase : « les Français vont-ils devoir changer leur TV dans deux ans ? » Pas faux mais complètement déboussolant pour un consommateur qui en a assez de cette course à la technologie, qui rend dépassé en quelques mois le moindre de leur investissement. Et la question que risque de se poser le client est : pourquoi dépenser plus si je dois aussi changer plus (de TV) ?

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« Ce qui est sûr c’est que je viens de m’équiper pour recevoir la TNT et je ne vais pas changer dans deux ans ». Cet avis de consommateur n’est pas anodin puisqu’il émane du Ministre de la culture et de la Communication, interrogé par le Parisien il y a quelques jours au sujet du rapport du CSA. Et cet avis est partagé par nombre de consommateurs sur les forums et commentaires laissés sur la toile.

Les normes de diffusion : du DVB-T au DVB-T2
La norme DVB-T2 est une évolution de la norme DVB-T, conçue pour partie en France, qui est actuellement utilisée pour la diffusion de la télévision. Selon le CSA, d’autres pays utilisent cette norme et le fait que la France ne l’utilise pas freine à la fois la qualité de diffusion et la quantité de chaînes disponibles. Michel Doyon réclame donc en urgence la décision d’adopter cette norme et de laisser un délai d’environ 18 mois pour permettre aux marques de fabriquer des TV compatibles, ou au moins des adaptateurs.

À quelle date est-il envisageable d’introduire la norme DVB-T2 ?
Dans son rapport, Michel Doyon avoue que cette question est sensible : « Au premier abord, cette question est celle qui paraît susciter les oppositions les plus tranchées entre les professionnels et entre les experts. Mais on peut penser que ces divergences seront, avec le temps, plus nuancées.Comme il l’a été indiqué, la norme de diffusion DVB-T2 est aujourd’hui une norme définie, même si les paramètres techniques nécessaires à son application en France doivent encore être précisés. Naturellement, les adaptateurs DVB-T2 externes ou intégrés permettront la réception des programmes diffusés en DVB-T. Compte tenu des exigences d’une optimisation du spectre des fréquences, l’interrogation ne porte pas vraiment sur la nécessité que la diffusion hertzienne terrestre passe un jour en DVB-T2 : cette évolution est inéluctable. »

Quel impact sur les ventes de TV à court terme ?
Dans son rapport, Michel Doyon décrit lui-même les arguments opposés à l’application de cette nouvelle norme. Et la première consiste à dire que ce changement, si il était validé, gélerait les ventes de téléviseurs dans les deux ans à venir. Evidemment, le rapport maintient que les avantages sont plus nombreux que les inconvénients, et qu’il n’est pas prouvé que les ventes d’appareils baisseraient. Cette hypothèse n’est pas confirmée en effet… En volume… Car on peut se demander comment un vendeur pourra en 2012 convaincre un de ses clients d’investir plus de 1000 euros dans un produit qui devra être changé un an plus tard, ou au mieux équipé d’un adaptateur ? La tendance pourrait alors devenir ce que l’on appelle un achat de transition chez le consommateur, qui se traduit généralement par un achat d’appareils d’entrée de gamme, ou seul le prix compte…
Le rapport pose une vraie question mais est-ce le moment de la mettre ainsi sur la place publique ? En tout cas, ce qui doit désormais être rapide, c’est la décision…

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