Franck Ecalard. Le réseau Cuisine Plus finira l’année en progression de 10% par rapport à 2021. En 2022, la saisonnalité habituelle a été perturbée. De janvier à mai l’enseigne a réalisé de très belles performances et c’est à l’approche de l’été que la fréquentation magasin s’est ralentie.
Cela est probablement dû aux incertitudes générales avec la guerre en Ukraine et le cout de l’énergie mais aussi je crois, à la volonté des consommateurs de faire une pause et profiter des vacances. En effet, les projets ont semble-t-il été ajournés, un phénomène apparemment également constaté dans d’autres secteurs de l’aménagement de la maison.
Nous avons donc mis sur pied un dispositif de soutien au trafic magasin et, s’il serait présomptueux d’en tirer un lien de cause à effet direct, nous avons observé une hausse des projets au sein de nos magasins à partir de la dernière quinzaine d’août. Fin septembre, nous constatons une progression de 10% par rapport à 2021 mais aussi et surtout 35 % de croissance par rapport à la même période en septembre 2019. Nous avons désormais un peu de recul sur le marché en 2021. Les consommateurs ont acheté massivement une cuisine, le taux d’équipement selon l’IPEA est ainsi passé de 66 à 72 % en l’espace de deux ans et s’est traduit également par une certaine anticipation notamment de la part de de consommateurs aux revenus plus limités. Une part significative des ventes de 2020 et 2021 concerne les cuisines à budget modéré. Tout l’enjeu ainsi en 2022 est de ne pas changer notre positionnement « premium accessible » et de rester concentrer sur notre cœur de cible avec un panier moyen de 8000 euros.

Notre volonté était de ne pas dégrader l’offre produit tout en restant sur notre positionnement de cuisine moyen de gamme. Nous sommes partis du principe que les clients souhaitant acquérir une cuisine entre 8000 et 10 000 euros sont probablement moins impactés par l’inflation. En revanche, ceci est compensé par un niveau d’exigence accru envers les magasins. Nous y répondons en renforçant l’expertise et la capacité de conseil de nos concepteurs. Les équipes de la Centrale Cuisine Plus, aidées des magasins, ont entrepris un gros travail pour donner des clés à nos concepteurs vendeurs. Ceci afin qu’ils puissent continuer de guider les consommateurs à réaliser des belles cuisines, tout en les conseillant au plus juste en matière d’équipements selon leurs besoins, tant en matière de meubles que d’électroménager. Prenons par exemple le cas du meuble d’angle : si l’usage est limité au rangement d’appareils ou d’ustensiles peu utilisés, le recours à un meuble équipé de plateaux sortants – et donc plus cher – peut être évité. L’économie ainsi réalisée sur ce meuble sera reportée sur d’autres aspects de la cuisine dont le consommateur a réellement besoin. C’est, je crois, ce que l’on attend d’un concepteur vendeur : savoir guider son client dans ses choix pour concevoir Sa cuisine tout en restant dans l’enveloppe budgétaire qui nous est confiée.
Dès le mois de mai, nous avons donc dispensé des formations à destination des vendeurs pour revoir les basiques du métier. En fait, nous sommes revenus dans toute la beauté de ce métier pour conseiller et aider le client. Les premiers retours de nos enquêtes sont d’ailleurs très positifs avec des clients satisfaits de leur cuisine correspondant à leurs attentes tout en respectant leur budget.

Nous avons lancé en juin une campagne de recrutement sur les réseaux sociaux en direction de jeunes arrivés sur le marché du travail. Or, le rapport au travail des jeunes est très modifié. Cette génération cherche à trouver du sens dans leur travail, un cadre agréable mais aussi trouver un équilibre entre vie perso et vie professionnelle. Cinq magasins Cuisine Plus testent actuellement leur organisation du temps de travail avec un planning des horaires modulables sans compter des rituels au sein de l’entreprise et des rendez-vous plus informels après la fermeture du magasin. C’est, je crois, un des enjeux futurs de notre profession.

Nous avons eu des problèmes d’approvisionnement en matière d’électroménager. Nous avons souffert comme tout le monde de l’attitude des partenaires électroménagers par rapport à des petits distributeurs comme nous. Du coup, nous avons revu nos partenariats avec des électroménagistes qui jouent vraiment le jeu.

Nous avons ouvert 10 magasins en 2022, Cuisine Plus représentant en tout 66 magasins en France et nous prévoyons l’ouverture en 2023 d’au moins 10 magasins.

2023 sera une année complexe de par l’inflation, la hausse des coûts et la baisse du pouvoir d’achat. Les consommateurs seront par ailleurs encore plus exigeants en cas de choix de projet important. Les deux années d’euphorie que les spécialistes cuisine ont connues ne doivent pas masquer la réalité d’une année 2023 qui risque d’être plus tendue. Seuls les réseaux forts et les structures solides en ressortiront indemnes.
Après une hausse de 10% du panier moyen au premier semestre, maîtrisée par nos opérations en faveur du conseil et respect du budget du consommateur chez Cuisine Plus, l’impact de l’inflation sur tous les acteurs de la chaine devrait porter sur une hausse de 8,5% du panier moyen.
Nous restons cependant très positifs sur un marché qui reste porteur en dépit des fluctuations liées à la conjoncture. Nos perspectives pour la fin de l’année restent bonnes à l’instar de l’ambiance au sein de notre réseau, car nous sommes toujours sur le terrain et proches de nos franchisés. 2023 sera une mise à l’épreuve de notre modèle économique, mais notre enseigne Cuisine Plus est l’une des enseignes les mieux armées pour affronter la tempête. Malgré tout, une des grandes forces du groupe FBD est de toujours se projeter sur le futur comme en témoignent nos investissements dans le digital avec un développement de la relation entre le site web et le magasin, de l’autonomie du consommateur pour préparer en amont son projet on line jusqu’au conseil en magasin. En résumé, une relation toujours portée sur le service et la satisfaction du client