Hans Carpels, Président d’Euronics International : "Je suis convaincu que les “pure players” ne seront pas les gagnants de la vente au détail".

Quelle a été votre impression concernant la première édition de la conférence qui s’est déroulée à Berlin en mai 2014 ?

Très bien organisée : le programme était parfait. Un ensemble tout à fait impressionnant d’intervenants, avec des contenus réellement adéquats, maximum 20 minutes et ensuite, une table ronde.

Votre avis sur la pertinence du concept de ce sommet en lui-même ?

Très judicieux. De plus, la date de cet évènement est à point nommé, entre le CES et l‘IFA, et par conséquent au moment même où les fabricants lancent leurs nouveaux produits.

Les 3 principaux éléments que vous avez retenus concernant le contenu présenté par les conférenciers ?

J’ai été impressionné par la possibilité de mettre immédiatement en application, dans ce secteur, les suggestions formulées, par le fait que personne n’a déclaré détenir LA solution en matière du commerce de détail, et que la majorité des intervenants a réellement tenté d’apporter des réponses concrètes, et non pas uniquement des théories.

Et le sommet en lui-même ?

Une présentation tout à fait exceptionnelle de qui est qui dans le commerce.

On pourrait dire que l’IFA est déjà un évènement qui réunit le commerce de détail TCG et l’industrie et être tenté de se demander “pourquoi une autre plate-forme du commerce TCG“ ? Pensez-vous que ces deux manifestations viennent se concurrencer ou qu’elles sont plutôt complémentaires ?

Je dirais qu’elles sont complémentaires. Bien entendu, l’IFA vise les produits et solutions, mais le fait que le TCG se tienne en Avril/Mai montre clairement qu’à cette période, nous avons une occasion supplémentaire de se réunir, en marge de l’IFA de Berlin et du CES de Las Vegas.

L’“European TCG Retail Summit”est venu pallier le manque constaté dans le secteur TCG, jusqu’à présent. Pourquoi pensez-vous qu’un tel transfert de savoir-faire et une telle plate-forme réseau au niveau des directions ont été “aussi absents” dans votre industrie ?

Aucune idée, peut-être que personne n’a eu le courage de se lancer ?

En tenant compte de l’environnement instable et extrêmement fluctuant dans le domaine du commerce de détail actuel, comment voyez-vous l’évolution des relations entre les détaillants et les partenaires industriels ? Quelle différence y-a-t-il, disons par rapport à il y a 5 ans et que sera-t-il important à l’avenir à cet égard ?

Attendez-vous réellement de moi que je vous réponde en 2 lignes ? Je pense qu’il serait préférable de demander ce qui n’a pas changé par rapport à il y a 5 ans, car ce serait nettement plus facile. Déjà, la disparition d’un certain nombre de détaillants à des endroits où ils ne pouvaient pas être rentables, est un fait marquant.

A votre avis, que doivent faire les détaillants dans les 3 prochaines années afin de sécuriser ou de “réinventer” un concept de commerce de détail durable et donc, rentable, pour l’avenir ? Voyez-vous également un rôle des partenaires industriels dans ce challenge difficile?

Introduire leur offre off-line dans une offre on-line et repenser la PLV en tant que centre d’attraction. Bien sûr, ce défi doit être relevé avec le soutien de l’industrie.

Qui, d’après vous, vont-être les gagnants de la vente au détail de demain ? Juste les “pure-players” comme Amazon, Ebay et les futurs sites de vente en ligne  comme “ao.com” basé au Royaume-Uni qui a récemment commencé à déployer son modèle d’activité également en Allemagne ?

Je suis convaincu que les “pure players” ne seront pas les gagnants de la vente au détail.

A votre avis, de quelle façon l’”European TCG Retail Summit”peut-il contribuer au processus de changement dans le commerce de détail TCG ?

En exposant des expériences récentes plus ou moins réussies.

Quels sujets attendez-vous pour la prochaine édition qui va se tenir à Madrid les 22 et 23 avril prochains ?

De toute évidence : "la maison connectée" et sa mise en œuvre côté consommateur. Cela sera l’explosion du marché des dispositifs portables, en partant d’un marché de "gadgets" jusqu’à une part importante de l‘activité.

Un des sujets du sommet de Madrid concernera le renforcement des réglementations  anti-trust de l’UE auxquelles le secteur TCG doit faire face. Quelle est en la portée pour votre groupe ?

Il est clair que des conditions de concurrences équitables sont nécessaires en Europe et qu’en tant que groupe actif dans ce secteur, nous avons clairement évoqué ce point lors de nos discussions au sein de la Commission Européenne. Nous voyons plusieurs acteurs dans notre domaine bénéficiant d’avantagesspécifiques en matière de taxes, alors que d’autres sont imposés sans distinction.

Dans la mesure où il vous est possible d’en juger, à l'heure actuelle, comment l’année 2014 a-t-elle été pour Euronics ?

Les fluctuations préjudiciables des devises en Russie, Ukraine, Turquie et Kazakhstan seront contre balancées par l’évolution positive en Espagne, Allemagne, au Royaume-Uni et dans d’autres pays. Nous espérons, donc, finir en état d’équilibre.