Si la pâtisserie à le vent en poupe depuis plusieurs années, bizarrement elle n’avait pas de salon spécifiquement dédié à Paris. C’est désormais chose faite. Mêlant grand public et professionnels, présidée par Pierre Hermé, la manifestation qui vient de se tenir en 2018 à fait un carton.
Le monde se pressait dans les allées et les marques qui avaient fait le pari de la première édition n’ont pas été déçues. Rosières a pu faire découvrir les fours de la gamme « Sublime » et les tables de cuisson induction, présents sur les différents stands. Deux shows culinaires ont été dispensés par Yann Brys (MOF, Fauchon, Dalloyau) et Mickaël Nosel (Meilleur Patissier M6), pâtissiers partenaires de la marque. Magimix faisait découvrir les saveurs des fruits au travers de ses divers appareils (sorbetières, extracteurs de jus…). Pour Debuyer, c’était la première fois que la marque allait à la rencontre du grand public sur un salon. Reputée auprès des professionnels, la marque dispose également d’une belle renommée auprès des particuliers passionnés. Du coup, le stand n’a pratiquement pas désempli durant la duré de toute la manifestation..
La manifestation a bénéficié d'un excellent buzz dans les medias. Même Catherine et Liliane on passé leur RTT au Salon de la Pâtisserie...
Les organisateurs ont demandé à OpinionWay d’interroger les Français sur leur engouement sur ce péché « mignon ». Retour sur les principaux enseignements de cette enquête commentés par Zakari Benkhadra, co-fondateur du Salon de la Pâtisserie et précédemment Directeur Général de l’ENSP (Ecole Nationale Supérieure de la Pâtisserie), et Ronan Chastellier, sociologie et spécialiste de l’analyse de la consommation.
Plaisir accessible à tout moment
Pour 58% des Français, un bon repas doit nécessairement se terminer par une pâtisserie. « La pâtisserie donne dans l’esprit des Français un éclat festif à tout repas. C’est en quelque sorte le bouquet final, une manière de terminer son repas en apothéose ! » indique Zakari Benkhadra. 35% des Français interrogés déclarent se laisser tenter par une pâtisserie au moins une fois par semaine. « Il y a une forme d’irrésistibilité face à la pâtisserie. C’est une affirmation de la vie et du plaisir accessible à tout moment, pour compenser sans doute les nombreuses « non jouissances » du quotidien » note Ronan Chastellier.
Part d’affect indispensable
Alors que la pâtisserie est souvent comparée à la haute couture de la gastronomie : bien plus que le raffinement et le luxe (2%), la valeur principalement associée par les Français à la pâtisserie est le triptyque : douceur, réconfort et plaisir (55%). « La pâtisserie appartient à cette catégorie de la petite gâterie contemporaine, d’une petite fête en soi. C’est toujours un fragment de plaisir qui appelle à « un plus de jouir » dans la terminologie lacanienne » analyse Ronan Chastellier.
Renvoyant parfois à un plaisir coupable (12%), mais bien plus souvent à la convivialité (24%), la pâtisserie serait toujours une marque d’attention et d’intérêt par laquelle on cherche à choyer ses invités, ses proches ou tout simplement soi-même ! « Non seulement il y a une efficience magique de la pâtisserie qui fait réussir un repas, mais elle représente aussi un « dernier rebond ». Le repas reprend vie (pic d’attention) au moment de la pâtisserie, on rentre dans une nouvelle phase d’exaltation où les convives généralement se confondent en compliments. Celle ou celui, qui a préparé ou est allé chercher une pâtisserie, attend ce moment gratifiant dans une logique de délectation collective », ajoute Ronan Chastellier.
Fierté à faire soi-même
En matière de confection de pâtisserie, il existe deux écoles : près d’1 Français sur 2 opte pour le « fait maison » (46%). Tandis que 38% des Français préfèrent l’acheter chez le pâtissier près de chez eux. Et 14 % s’offrent le petit luxe d’aller chez un pâtissier de renom. « Le côté « do it yourself » de la pâtisserie, la fierté à faire soi-même, l’inspiration spontanée ont leur importance. Mais la pâtisserie n’en demeure pas moins un fleuron du savoir-faire français. Le côté artisanal de la pâtisserie séduit beaucoup. C’est une valeur que les gens aiment retrouver dans ce qu’ils mangent. », précise Zakari Benkhadra.
Pour ce qui est de l’inspiration en matière de pâtisserie, c’est la recette de famille qui domine (34%). Les sites et les applis de cuisine (29%) ont rendu plus quotidiennes et plus ludiques certaines recettes en pâtisserie, d’où leur succès dans une logique d’expérimentation créative. Les livres de pâtisserie (28%) semblent bien résister stimulés par le dynamisme de l’édition.