Enceintes intelligentes : un nouveau marché en pleine ébullition

Enceintes intelligentes : un nouveau marché en pleine ébullition

le 3 avril 2018
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Le marché de l’assistance vocale avec l’arrivée des enceintes intelligentes est en pleine explosion. Pas moins de 45 millions d’enceintes intelligentes ont été vendus l’an dernier aux Etats Unis dont 18 millions au cours du dernier trimestre. En France, après le lancement de Google Home il y a quelques mois et celui imminent d’Amazon Alexa, il y a fort à parier que les enceintes intelligentes seront sur la liste des ventes phares de la fin d’année. Quels seront les clients ? Et pour quels usages en priorité ?

 

Nicole Maïon

Derrière ces nouveaux équipements que sont les enceintes intelligentes, Amazon et Google deux poids lourds des GAFA se livrent déjà bataille, tandis que Apple et Microsoft sont en embuscade. L’assistance vocale était jusqu’à présent surtout disponible dans nos smartphones, le Siri d‘Apple ayant pointé son nez en 2011 puis Google Assistant dans les téléphones Android mais l’usage en extérieur est moins évident. L’assistant vocal devient un interrupteur d’un nouveau genre au sein de la maison via les enceintes intelligentes. Ces dernières babillent, interagissent avec nous dès qu’on les interpelle, allument l’éclairage connecté du salon, diffusent de la musique, lancent une vidéo ou encore régulent le chauffage. Ces enceintes intelligentes font une arrivée remarquée sur le marché des équipements électroniques grand public.

 

Mais avant tout, qu’est-ce qu’on appelle une enceinte intelligente ?  On peut résumer cela en un appareil équipé de haut-parleurs et de micros, connecté en wifi et intègrant un assistant vocal, doté d’une intelligence artificielle lui permettant d’interagir en langage naturel avec son utilisateur.
Les assistants vocaux qui animent les enceintes intelligentes sont principalement le système Alexa proposé par Amazon avec sa famille d’enceintes Echo et Google Assistant par la firme de Mountain View avec sa gamme Google Home. Apple propose de son côté son système Siri  avec son enceinte intelligente HomePod. Aux modèles proposés par ces mastodontes s’ajoutent leurs déclinaisons avec des enceintes de fabricant compatibles avec un de ces systèmes d’assistance vocale. Sony a ainsi choisi Google Assistant ; JBL dispose de la compatibilité Alexa comme de Google Home.

 

La bataille des géants

Arrivé dès 2015 sur le marché américain, Echo et ses déclinaisons occupe une position dominante avec près de 69% du marché et 31 millions de pièces vendues. Google de son côté occupe 31% du marché avec quelque 14 millions d’unités vendues selon le CIRP. La bataille est également livrée en Europe, à commencer par la Grande Bretagne. Les consommateurs britanniques disposent des deux types d’enceintes sans compter leurs déclinaisons. Si Amazon prédomine pour l’heure en matière de ventes d’enceintes intelligentes avec ses modèles Echo, Google Assistant et les marques compatibles,  arrivés sur le marché plus tardivement (printemps 2017 contre automne 2016 pour Amazon), semblent afficher une croissance importante qui pourrait lui permettre de combler son retard.
En France, le calendrier a été inversé puisque le marché est trusté aujourd’hui par les différents modèles de Google Home, mais également ceux des autres marques comme JBL Link et l’enceinte Sony. Ce sont donc 250 000 enceintes intelligentes vendues au total dont 75% par Google Home pour le dernier trimestre 2017. Echo est attendu en France d’ici la fin du mois de mai 2018. A savoir si la force de frappe démontrée par Amazon chez nos voisins britanniques aura la même ampleur en France, et lui permettra de réitérer ses bons résultats d'outre manche et d'outre rhin.

 

Les clients : des trentenaires early adopters

Ce marché émergent est prometteur mais qui sont les consommateurs ?  Outre Atlantique comme en Europe, le propriétaire d’une enceinte intelligente est généralement trentenaire et  « early-adopter » en matière de technologie. Selon une étude menée par Amazon concernant ses clients, il serait plutôt aisé et parent. Résultat, l’enceinte intelligente est utilisée par plusieurs membres de la famille et majoritairement placé dans les pièces conviviales de la maison (cuisine et salon)…. Et pour en faire quoi ?

 

La musique, premier usage d’une enceinte intelligente

Selon une étude GFK portant sur les usages de l’assistant vocal aux Etats-Unis, une enceinte intelligente est utilisée à 66% en premier lieu pour écouter de la musique. Olivier  Baharian, directeur marketing de Harman France et Europe du Sud rappelle ainsi qu’ « à la base, une enceinte est avant tout dédiée à la musique. Ce fut d’ailleurs le premier axe de communication d’Amazon aux Etats-Unis ». A cet égard, les spécialistes comme JBL et Sony proposent des enceintes intelligentes avec une qualité acoustique supérieure à une Google Home et un son diffusé à 360° mais également des fonctionnalités enrichies en plus d’une connexion Bluetooth. Sony a saisi tout l’intérêt d’une enceinte intelligente, souvent placée en cuisine. Outre un affichage de l’heure en façade et un revêtement lavable, l’enceinte LF-S50 ajoute un principe de commande gestuelle pour gérer le volume en plus de la voix. Elle reste cependant branchée à une prise. JBL, à cet égard, a coupé le cordon pour deux de ses 4 modèles d’enceintes à commande vocale. « Nous avons choisi une approche polyvalente avec deux enceintes portables à commande vocale  en conservant la première caractéristique de JBL, à savoir la qualité audio qui fait partie de  notre ADN » souligne Olivier Baharian.
Dotée d’une batterie, la JBL Link 20 est ainsi  nomade et étanche. De quoi émettre ses requêtes d’information en cuisine sans encombrer une prise électrique ou tout simplement profiter de sa musique en streaming au bord de la piscine du moment que l’espace soit couvert en wifi.
 
La maison connectée gérée à la voix

Toujours selon une étude GFK, si plus de 42% de l’utilisation d’une enceinte est centrée sur des demandes d’information (métro, actualité, trafic, etc), 30% des usages concernent une intervention sur la maison connectée. En clair, l’enceinte intelligente joue les intermédiaires pour allumer les ampoules, réguler le thermostat ou encore la ventilation. Selon le CIRP, 60% de propriétaires américains d’enceintes intelligentes ont d’ailleurs au moins un autre accessoire intelligent (éclairage, thermostat, sécurité, etc..).

Les acteurs de la maison connectée ont bien saisi l’opportunité d’une compatibilité de leurs produits connectés aux systèmes d’assistant vocaux  mais sous réserve d’une utilité supplémentaire de cette nouvelle interface. La compatibilité avec les différents assistants varient ainsi selon le type de produits chez Netatmo. Les thermostats de la société française sont ainsi  compatibles avec les trois systèmes d’assistants vocaux (Alexa, Google Assistant et Siri). La compatibilité est en cours de développement pour les caméras extérieurs et intérieures. « Nous nous posons toujours la question de  l’utilité de l’ajout du contrôle vocal afin de ne pas tomber dans le gadget » explique Florian Deleuil, chef  produit chez  Netatmo. « Typiquement, l’intérêt est évident  pour les thermostats ou  les prises et interrupteurs que nous avons développés en partenariat  avec Legrand. En revanche, cela l’est un peu moins pour une caméra intérieure comme Welcome à moins d’avoir une grande maison ou  d’utiliser notre caméra comme babyphone ». Dans tous les cas, ces produits de la maison connectée font partie des usages d’une enceinte intelligente que ses promoteurs comme Amazon utilisent également comme argument de vente.

 

Un marché dopé par la baisse des prix

Les enceintes intelligentes ont, semble-t-il, été un  cadeau prisé lors des fêtes de fin d’année 2017 et  la bataille commerciale est passée également par les prix. La nouvelle Google Home Mini et son prix réduit a permis à Google de reprendre position sur le marché américain, 40% de ses ventes de Google Home au dernier trimestre 2017 étant consacrée à sa petite dernière. Les prix des versions mini ont peut-être également convaincu les propriétaires de Google Home et Echo d’acquérir une deuxième enceinte intelligente ! Selon le CIRP,  20% des propriétaires d’une enceinte Echo déclare en posséder plusieurs unités. de même que 13% des acquéreurs d’une enceinte Google Home ! 

En France, certains fabricants comme Sony ont profité de la période des fêtes pour une baisse de prix conséquente. Commercialisée fin novembre 2017 au prix de 250 euros, l’enceinte intelligente du japonais, a été vendue  au cours de la deuxième semaine de décembre, à 150 euros, soit le même prix que la Google Home.

 

(1) Selon un rapport du Consumer Intelligence Research Partners

 

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