Vivian Corzani

Vice-Président MDA Company

Vivian Corzani

le 23 octobre 2019
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La restructuration de Gpdis accomplie, 2020 sera l’année du retour à la croissance

Interview : Eric Shorjian

 

Neomag : Quel bilan tirez-vous de cette deuxième édition du salon Innovtec ?

Vivian Corzani : Un bilan super positif. Nous avons explosé les compteurs à tous les niveaux. Que ce soit en terme de fréquentation, de prises de commandes et de satisfaction de nos partenaires clients et fournisseurs. 

 

Que répondez-vous à certains industriels qui se posent la question du retour sur investissement de ce type de manifestation ?

Ce salon est pour nous obligatoire et primordial pour le réseau de proximité. Nous avons un devoir de le faire tous les ans ! Aujourd’hui, il y a de moins en moins d’industriels disposant de forces de vente sur le terrain. Les magasins de proximité sont de moins en moins visités. Face à une grande distribution qui est sur-visitée, il faut donner à nos magasins les moyens de voir, au moins une fois par an, tout ce qui se passe sur le marché.

Et pour les inciter à venir nombreux, c’est à nous, avec nos partenaires fournisseurs, d’impulser une dynamique promotionnelle permettant à ceux qui se déplacent sur le salon, et uniquement à eux, de bénéficier de super remises sur la fin d’année. En résumé, je dirais que, dans un marché qui se concentre de plus en plus, autant les fournisseurs que les revendeurs ont intérêt à continjuer à jouer à fond la carte d’un grand évènement professionnel tel que l'Innovtec qui vient de se dérouler.

 

Voilà pratiquement 24 mois que MDA a repris GPdis. Avant d’évoquer les projets actuels et futur du groupe, pouvez-vous revenir sur le travail accompli pendant la période qui vient de s’écouler? 

Dès le 1er décembre 2017, jour de la signature, nous avons dû travailler d’urgence sur la gestion économique de la société GPdis. Entre le moment où nous avions démarré les premières discussions et la signature effective de la cession, il s’était écoulé plus de deux ans et demi et la situation n’était plus la même. De fait, durant les derniers 36 mois qui ont précédé la reprise, GPdis ne prenait pas de décisions, alors que le marché devenait de plus en plus tendu. Dès la reprise, il fallait remettre l’entreprise sur les bons rails en prenant des décisions économiques d’urgence. C’est ce nous que avons fait et c’est ce qui nous a permis de clôturer l’exercice 2018 avec des résultats économiques intéressants. 

 

Quelles ont été les décisions économiques d’urgence ?

Le premier constat concernait les magasins de détail détenus en propre par GPdis. Ces magasins avaient été ouverts, non pas avec une vision de développement de grossistes dans le détail, mais plutôt, par défaut, pour apporter du chiffres d’affaires aux plates-formes. A l’origine, autour des plate-formes, les grossistes de Gpdis avaient créé des surfaces de « vente au comptoir ». Puis peu à peu, ils avaient ouvert des magasins et créé des enseignes de détail. 

Il faut se souvenir aussi, qu’il y a quinze ans, ils approvisionnaient une multitude de sites web. Mais lorsque certains de ces sites sont devenus plus gros, les fournisseurs se sont mis à les livrer en direct. Du coup, le Gpdis de cette époque a perdu énormément de chiffre d’affaires. 

Dans le périmètre de GPdis que nous avons repris il y avait 40 magasins de détail et 13 enseignes différentes. Dans ce parc, il y avait des surfaces de 1 200 m2, 1 500 m2 voire 1 800 m2 avec des frais de structures de spécialistes mais qui n’étaient absolument pas rentables. Nous avons dû fermer une dizaine de ces magasins. Ensuite sur la trentaine de magasins de détail restants, 22 ont été passés sous enseigne MDA. Les huit restants, situés dans des zones ayant des magasins MDA existants, sont sous enseigne Pix’Hall. A cela s’ajoute trois Pulsat et un Gitem également détenus en propre aujourd’hui par le groupe. 

 

"Désormais, nous avons une meilleure qualité de stock et de meilleures rotations"

 

L’autre grand volet de la restructuration a été la fermeture de plusieurs entrepôts GPdis. Pour quelles raisons ?

C’était nécessaire pour préparer l’avenir. A l’époque, Gpdis avait été constitué de rachats successifs de grossistes. Sur les douze dépôts existants, nous avons dû en fermer cinq : à Paris (75), Clermont (63), Angoulême (16), Annemasse (74) et Le Luc (83). 

Aujourd’hui le groupe s’appuie donc sur sept dépôts à Angres (20 000 m2) qui approvisionne le Nord et Paris, Strasbourg (6 000 m2) sur le Grand Est, Le Mans (18 000 m2) couvre la Normandie, la Bretagne et les Pays de Loire, Limoges (18 000 m2) la région Centre, Marcilly (6 000 m2), Toulouse (8 000 m2) le Grand Ouest et Nimes (5 000 m2) la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Désormais tous ces entrepôts stockent uniquement du gros électroménager et des téléviseurs. Depuis le printemps 2019, nous avons finalisé la centralisation de tous les petits produits (Petit Electroménager, activité « courant faible », petit audio…) sur deux entrepôts à Angres et à Toulouse. Les produits de téléphonie, informatique et photo sont regroupés dans un seul entrepôt national. Auparavant, nous n’avions jamais le bon produit au bon endroit, et du coup, le coût des transferts de stock pour ajuster les douze entrepôt était énorme… Désormais, nous avons une meilleure qualité de stock et de meilleures rotations. 

 

"Début 2020 les sept entrepôts du groupe travailleront tous avec les mêmes outils informatiques et les mêmes process"

 

Tout ce travail de réorganisation n’a-t-il pas impacté votre volume d’activité ?

J’avoue que le début de l’année 2019 n’a pas été simple et nous avons du procéder à des réglages… Mais aujourd’hui chaque entrepôt dispose de son propre approvisionneur. Le nouveau système informatique nous donne en temps réel une vision nationale sur l’état des stock et le niveau des ventes de toutes les catégories. Ce qui n’existait pas chez l’ancien GPdis où chaque région était pilotée de manière différente. Nous travaillons sur un projet d'agrandissement et de modernisation du dépôt de Angres pour en faire l'outil de gestion des produits moins de 30 kg au niveau national. Début 2020 les sept entrepôts du groupe travailleront tous avec les mêmes outils informatiques et les mêmes process. Au final, entre la rationalisation des magasins en propre et celle des plates-formes, nous avons fait en quelques mois ce qui aurait dû être fait en plusieurs années.

 

"Nous continuons à investir sur les outils informatiques à hauteur de plusieurs millions d’euros"

 

Quel travail reste-t-il à faire et quels sont les projets d’avenir ? 

Nous devons encore évoluer dans la relation avec nos prestataires logistiques afin d'améliorer toujours et toujours le service à nos clients au "juste coût". 

En 2020, nous allons continuer à investir sur les outils informatiques, et cela à hauteur de plusieurs millions d’euros. Finaliser l’harmonisation de l’informatique de nos dépôts afin optimiser la traçabilité et le suivi de tout ce qui se passe, comme je l’ai expliqué. Mais aussi mettre au niveau l’informatique de nos points de vente. D’abord dans la relation B2B. L’idée est de permettre à nos revendeurs de se connecter à nos dépôts mais aussi de disposer d’un nouvel outil de gestion de caisse baptisé GP Mag. Ensuite au niveau B2C, afin de proposer du Click & Collect pour les clients qui le souhaitent mais aussi de la vente directe aux consommateurs. 

Nous sommes aujourd’hui en train de structurer le groupe sur des perspectives d’un marché compliqué. Et si par bonheur le marché est positif, ce sera du plus pour tout le monde…

 

Des magasins de proximité Pulsat désireux de se développer vont pouvoir ouvrir un deuxième magasin grâce à la licence de marque MDA

 

Comment avez-vous géré la période de changements au niveau des clients revendeurs de Gpdis, notamment les Pulsat ?

Toutes notre force de vente a eu des réunions avec les magasins adhérents Pulsat et Compétence pour leur expliquer ce que nous étions en train de faire. Je me suis personnellement déplacé dans toutes les régions pour leur expliquer que nous avions du faire en quelques mois le travail de fond qui aurait du être fait sur plusieurs années. Notre boulot, c’est de garantir que nous soyons encore là dans les cinq prochaines années. 

2018 a été la période des plans sociaux, 2019 celle de la remise à plat des fondations de l’entreprise, 2020 sera celle du retour à la croissance.

Nous venons, par exemple, de signer un magasin MDA avec un adhérent Pulsat afin qu'il puisse occuper un territoire plus grand. Ceci grâce à un système de licence de marque, beaucoup plus souple qu’une franchise, où l’adhérent s’engage a réaliser un certains nombre d’opérations nationales tout en ayant la latitude d’organiser son magasin comme il le souhaite.

C’est une solution avec des investissements léger permettant de pérenniser l’entreprise, sans accroitre ses charges de manière démesurées, lui permettant de dégager de la rentabilité sur la durée. Il existe aujourd’hui des spécialistes de proximité qui souhaitent se développer mais qui n’ont pas 400 000 euros à investir dans une GSS en franchise… Cette nouvelle solution de licence de marque MDA est actuellement en test dans plusieurs régions. Une cinquantaine de magasins pourraient voir le jour en 2020.

 

Comment cette dynamique de retour à la croissance en 2020 va-t-elle se traduire au niveau des enseignes?

Concernant MDA, nous souhaitons aller chercher une centaine de magasins supplémentaires pour améliorer le maillage national dans des zones du pays qui sont encore vierges, notamment au travers de cette nouvelle activité de licence de marque. Cela permettra de renforcer la visibilité de l’enseigne et la dynamique de la communication.

Pour Pulsat, nous allons amener encore plus de force dans la communication. Il n’y a jamais eu autant de visibilité de Pulsat que depuis que nous avons racheté l’enseigne. Que ce soit à la télévision ou dans les stades, avec Michel Viera, nous avons pris le parti de fortement investir sur l’enseigne Pulsat sans mettre le réseau à contribution. 

Sur les marchés de la photo ou de la téléphonie, nos enseignes Phox et Avelis Telecom permettent à des indépendants d’être une alternative face aux grands réseaux intégrés et se développent très fortement depuis deux ans. 

Avoir aujourd’hui deux enseignes nationales telles que MDA et Pulsat, complémentaires au niveau de leur activité, mais ayant un positionnement radicalement différent auprès des consommateurs, c'est une grande force pour le groupe.

 

En savoir plus

MDA Company installe son salon Innovtec dans la durée 09/10/2019 

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