Philippe Samuel

PDG de Schneider Consumer Group

Philippe Samuel

le 26 mars 2019
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Schneider a vocation à devenir une véritable marque de cuisine

 

Neomag : En début d’année le groupe Admea est devenu Schneider Consumer Group. Pourquoi ce changement d’identité ?

Après 25 ans, nous estimions être à l’aube d’une nouvelle histoire. Nous avons pu démontrer que notre modèle économique fonctionnait plutôt bien en France. Notre ambition est désormais de croître à l’international. Nous renforçons donc cette potentialité par le biais d’une identité forte que constitue Schneider Consumer Group. Nous avons racheté la marque Schneider en 2015 à Philips qui l’exploitait en « Consumer », essentiellement dans le domaine de la TV, audio et vidéo. Nous avons étendu les domaines de la marque dans le domaine du petit et gros électroménager et nous avons la possibilité de l’utiliser en dehors de la France, en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique, Chine et Vietnam

 

Une croissance de 37% en France sur un marché atone 

Neomag : Comment s’est comporté le groupe en 2018 ?

Le bilan a été plutôt positif avec une croissance de 37% en France sur un marché atone, voire en régression en ce qui concerne l’électroménager. Nous affichons ainsi 140 millions d’euros de chiffre d’affaires consolidé, soit une croissance globale de 25%. 

 

Neomag : Quels sont les périmètres des différentes marques du groupe ?

Inchangés en 2018, les périmètres des marques vont légèrement évoluer en 2019. Nous avions en marque propre, Schneider, Scholtès et sous licence, Thomson, Millenium et Radiola. Le rachat de Radiola va nous permettre de mieux étager notre offre avec en haut de gamme Scholtès, en cœur de gamme Schneider et Thomson et en pied de gamme Radiola.

 

60% du chiffres d'affaires réalisé aujourd’hui avec les produits blancs

 Neomag : Quid de la stratégie du groupe sur les différents domaines couverts ?

Après une activité prédominante sur l’électronique grand public, le barycentre du groupe a bien évolué depuis 5 ans. 60% de notre chiffre d’affaires est réalisé aujourd’hui sur les produits dits blancs et 40% en électronique grand public.

 

Neomag : Comment se positionne le groupe sur ces marchés très bataillés ?

Schneider comme Radiola sont des marques issues de l’électronique. Nous allons rester sur ce domaine propre à leur ADN mais nous trouvons des niches, des familles de produits à même d’exprimer leurs valeurs technologiques. Schneider avec Radiola représentent 3% du marché de la télé en volume et 6 à 7% si on y adjoint les MDD. C’est donc peu et en même temps beaucoup car peu de marques peuvent se prévaloir d’une telle part de marché. Notre présence se justifie donc et est pérenne.

En matière d’audio, nous n’avons pas encore trouvé notre paradigme car ce marché a été profondément bouleversé depuis 5 ans par la montée en puissance des enceintes et la prédominance de marques mondiales et on peut même se demander sur ce secteur ne sera pas préempté à terme par les acteurs en charge de l’offre de contenu. Trouver notre place dans ce segment est compliqué.  Nous avons développé une gamme de « petit son » comme les radios, radio -réveil etc… mais la volumétrie reste relativement faible ; nous avons aussi procédé à des lancements de barres de son qui marchent relativement bien car connexes de la télé mais nous étudions aujourd’hui des niches de produits qui justifieront notre présence.

 

Des gammes Schneider en pose libre et en encastrable

Neomag : Dans l’électroménager, vous vous êtes fait remarquer au départ avec la marque Schneider et notamment sa gamme vintage. Aujourd’hui quelles les perspectives ? 

Tout l’enjeu était d’aller au-delà du vintage. Depuis dix ans, nous avons développé une gamme assez profonde en gros et petit électroménager. Cette niche reste cependant assez segmentante. Nous avons donc souhaité rentrer dans la cour des grands en vendant des produits plus contemporains mais qui conservent la signature de Schneider en termes de design et de simplicité, proche des usages.

Nous pensons que Schneider a vocation à devenir une véritable marque de cuisine. Qui dit cuisine, dit donc des gammes en pose libre et en encastrable. Suite au travail de nos équipes marketing et commerciales, le constat est aujourd’hui positif et nous sommes plutôt en avance sur nos objectifs. Notre gamme contemporaine s’est développée en pose libre mais est également disponible en encastrable en GSS et aussi un peu chez les cuisinistes.

 

Neomag : Schneider est une marque ancienne et vous ciblez cependant les jeunes consommateurs …

Le vintage s’adresse paradoxalement plutôt à des jeunes, primo accédants entre 25 et 35 ans qui souhaitent se faire plaisir avec un côté déco sur leur gros électroménager. C’est aussi le cas avec notre gamme contemporaine avec du black mat, des textures un peu différentes mais aussi des produits malins à l’instar de nos réfrigérateurs french door, plutôt de grande capacité mais avec des configurations réduites en étant sur du moins de 80 cm. Ce sont des produits dans l’air du temps.

Schneider Consumer Group est donc un fabricant agile, doté d’un portefeuille de marques et chaque mot à son importance. Nous assurons la conception, le design et même si le sous-traitant peut intervenir en Asie, Turquie mais aussi en France et notre agilité réside dans la capacité de conserver cette valeur ajoutée 

 

Neomag : Vous vous déclarez fabricant mais vous n’avez pas d’usine ? 

Nous sommes fabricants au même titre que les plus grandes marques de téléphonie ou de petit électroménager qui n’ont pas d’usine sont fabricants. La fabrication s’analyse en effet sur le pourcentage que la société apporte en matière de la technologie et du design de même qu’elle a la propriété de tous ces éléments, la société est un fabricant.

 

La relance officielle de la marque Scholtès prévue pour le premier trimestre 2020

Neomag : En ce qui concerne Scholtès, quand verrons-nous apparaître les premiers produits de la marque ?

La relance de Scholtès passe par une analyse très poussée en termes de design, de technologie et de connectivité. Nous avons bien avancé sur notre feuille de route avec un gros travail entrepris, notre intention est de revenir sur des produits Scholtès haut de gamme voire très haut de gamme fabriqués en France. La relance officielle de la marque Scholtès est donc prévue pour le premier trimestre 2020.

 

Gaming : un gros plan de développement en 2019

Neomag : Quels sont les autres lancements du groupe que nous pouvons évoquer pour 2019 ?

En ce qui concerne nos activités dans le domaine informatique, nous avons identifié un segment de marché intéressant dans le gaming. Nous avons donc conclu un accord avec le groupe Webedia pour décliner des produits dérivés avec la marque Millenium, ancienne marque française de gaming, assortis d’un gros plan de développement en 2019. Notre objectif est de constituer un écosystème avec tous les accessoires autour de l’ordinateur de gaming. Nous sommes plutôt satisfaits des premiers retours de produits.

 

Neomag : Qu’en est-il de Thomson ?

Nous avons re-signé pour cinq ans la licence Thomson. C’est une très belle réussite sur le traitement de l’air ; l’activité PEM est à l’image du marché mais continue de croitre un peu.  La partie téléphonie est en revanche compliquée, le marché global étant en décroissance. Le segment des feature phones pose question mais la téléphonie senior fonctionne très bien.

 

Démocratiser la connectivité à la quasi intégralité des produits électroménagers

Neomag : Comment Schneider Consumer Group se positionne sur le connecté ?

Nous n’avons jamais voulu faire d’objets connectés en tant que tels mais nous avons appris à maitriser l’industrialisation de la connectivité à travers trois-quatre produits lancés. Notre objectif en 2019 est de démocratiser la connectivité à la quasi intégralité des produits électroménagers. 

 

Neomag : Vous êtes en contact depuis plusieurs années sur le marché chinois. Comment le voyez évoluer en 2019 ?

La Chine a acquis une maturité industrielle et a progressé rapidement en dépit d’un certain nombre de contraintes avec une montée en gamme et une amélioration de la productivité par la robotisation. De par cette montée en puissance de la qualité des produits manufacturés, la Chine n’a jamais aussi été compétitive. En tant que marché, la Chine est dans une situation un peu délicate et il faudra voir l’impact du politique sur l’économie et le dénouement des discussions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis mais le pays a beaucoup d’atouts.

 

Neomag : D’un point de vue global, au vu du contexte économique, comment projetez-vous le marché en 2019 ?

Il y a une tension à court terme sur le marché mais plus largement des interrogations sur le modèle économique. Nous n’avons jamais été aussi proches de la distribution et nous menons des réflexions communes. Nous sommes un acteur de moyenne importance eu égard au marché mais la distribution est intéressée par des acteurs comme nous, réactifs rapidement et à même de leur apporter, avec leur portefeuille de marques, de la rentabilité. En résumé, en 2019 nous inscrivons une croissance certes moins importante qu’en 2018, mais tout de même effective.

 

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