Schneider ou la renaissance d'une marque française

Schneider ou la renaissance d'une marque française

le 8 avril 2016
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En avril 2015, la société Admea rachetait la marque Schneider. Dans la foulée, elle démarrait avec une gamme de produits audio-vidéo. En 2016, l’objectif s’articule autour de trois points essentiels : monter en puissance, retravailler en profondeur l’image de Schneider et lui redonner une visibilité. C'est notamment le rôle de la gamme vintage Feeling's qui arrive actuellement.

 

La longue saga de Schneider commence à Paris avec l’aventure de deux frères, Jacques et Sacha Schneider. Nés dans l’empire austro-hongrois dans un milieu modeste, ils arrivent en France au tout début des années 1930. Très rapidement, le génie créatif de Sacha et la formation d’ingénieur de Jacques leur permet de lancer un premier produit : le Pygmée, un poste présélecteur à filtre de bandes de petite taille. En 1934, ils créent les établissements Schneider Frères, destinés à « l’achat et à la vente d’appareils TSF », puis en 1936 la SERT (société de construction d’appareils électro radio), installée rue Jean Daudin dans le XVe arrondissement. Dès 1939, les Schneider occupent une des premières places sur le marché français de la TSF et l’atelier de la rue Daudin emploie 200 personnes. En 1945, de retour du Vercors où Jacques et Sacha Schneider ont combattu pendant la guerre, ils redémarrent leur entreprise en créant la société nouvelle des établissements Schneider Frères SA.

 

Années 1960 : de l'atelier de Paris à l'usine du Mans

Face au succès grandissant des postes de télévision, dont le premier modèle est sorti des ateliers du XVe arrondissement dès 1947, l’entreprise déménage à Ivry-sur-Seine dans une nouvelle usine. Très vite, les 800 salariés ne suffisent plus à assurer la production des différents appareils et ce malgré d’étonnantes cadences : un récepteur radio toutes les 80 secondes et un téléviseur toutes les 3 minutes… Les Schneider, qui ont rebaptisé leur société Schneider Radio-Télévision (SRT), se lancent alors dans la construction d’une usine très moderne au Mans pour faire face à l’essor fulgurant de la fin des années 1950. Inaugurée en 1963, cette usine emploie 1 200 personnes et produit quotidiennement 1 200 postes de radio et électrophones, et 500 téléviseurs. Les récepteurs radio à lampe et à transistor Schneider sont alors vendus dans plus de 50 pays et les récepteurs TV multidéfinition sont leaders en Suisse et en Belgique. En 1969, forte de 2 500 ouvriers, l’usine produira son millionième téléviseur ! Avec 10 % de parts de marché des radiorécepteurs et des téléviseurs en 1960, la SRT talonne d’autres grandes marques telles que Pathé-Marconi, Ribet Desjardins, Grammont ou Sonneclaire (de l’Alsacienne de construction). Les années 1960 marqueront le développement de Schneider que ce soit via des alliances avec des entreprises dont Philco Corporation, filiale de Ford Motor, ou des prises de contrôles d’autres sociétés comme la CGTVE (compagnie générale de télévision et d’électronique) en 1965.

En 1970, SRT produit 230 000 téléviseurs et 150 000 postes et compte pour 25 % du secteur. En parallèle, Schneider s’est doté d’une division électronique professionnelle qui lance, en 1969, la première gamme française de machines à calculer électroniques à usage de bureau ce qui lui permet d’être un des leaders en la matière. En 1973, Schneider lance le premier téléviseur portatif. Popsy pèse moins de 10 kilos et est disponible en trois couleurs – blanc, rouge et jaune -, une révolution.

 

1970 : le début des temps difficiles

Les années 1970 marquent un retournement de situation. Face à la concurrence asiatique, de nombreuses grandes sociétés industrielles françaises sont à la peine et Schneider enregistre ses premières pertes. La solution viendra d’un rapprochement avec La Radiotechnique, filiale de Philips, fournisseurs de tubes cathodiques et de semi-conducteurs utilisés par la SRT, et donc premier créancier. En 1971, une filiale commune, la Celmans, est créée dont Philips détient 51 % des parts. L’usine du Mans, apportée en contrepartie par Schneider, produira désormais des téléviseurs sous les marques Radiola, Schneider et Philips.

L’électronique grand public se diversifiant, le groupe Philips fabrique désormais tous types de produits sous différentes marques, tels que répondeurs et consoles de jeux vidéo. Viendront ensuite le premier magnétoscope (1981), le lancement de Titus (1982), un nouveau modèle de téléviseur conçu dans le laboratoire d’Ivry, ou encore des décodeurs TV pour Canal + (1984) ou des terminaux vidéotext en couleur. Toujours en 1984, Philips lance l’ordinateur VG5000μ, commercialisé notamment sous la marque Schneider. En 2005, Philips cesse la commercialisation des appareils Schneider. Et c’est 10 ans plus tard que la marque reprend vie grâce à Admea et Brand Access.

 

2016: l'ère de la renaissance

Aujourd'hui Schneider revient donc sur le devant de la scène avec la gamme audio et vidéo Feeling’s. Couleurs flashy ou pastel, finition glossy ou mate, une nouvelle collection d’appareils au look vintage à même de séduire les amateurs de technique et d’objets déco, du salon aux chambres en passant par la cuisine.

Pour cela, le groupe Admea a investi de manière significative dans le design. En effet lors du rachat de la marque, la société a fait des études sur le positionnement, la notoriété et les attentes des clients. Puis elle a mandaté une agence de communication pour voir quelles étaient les ressorts pour reprendre la parole vis-à-vis des consommateurs.

"Au niveau des ambitions de Schneider pour l’année 2016, l’objectif premier serait d’être sur une part de marché d’un vrai challenger, c’est-à-dire entre 3 et 5% sur la télévision, indique Philippe Samuel, Président d'Admea. Outre la gamme vintage, la gamme TV de Schneider est structurée autour de cinq familles. Une quarantaine de références seront présentées sur le prochain salon MedPi ou Admea sera présente sur deux stand : un dédié à la marque Schneider et l'autre pour la marque Thomson en téléphonie.

 

Pourquoi une gamme Vintage ?

L’idée est de surfer sur la tendance vintage et de l’adapter au monde de l’électronique grand public. L’ambition ? S’imposer avec des produits Image & Son en France et à l’échelle internationale. Le produit emblématique de la renaissance Schneider est un téléviseur 32 pouces Full HD au look vintage positionné à 399 €. Son design, inspiré des années 70 est propre à Schneider. L’idée a été de prendre un écran plat et de l’incruster dans une caisse pour lui donner un effet d’écran cathodique.

 

 

La marque à donc  travaillé sur l’encombrement du téléviseur. Même si cela est vintage, l’idée est que le produit doit prend la même place qu’une télé actuelle. En termes de codes, Schneider ne souhaite pas tomber dans le kitsch. Les détails rétro sont marqués par la réglette chromée, le cercle en chrome autour de la télécommande et le pied de la télévision. Le travail s’établit aussi sur la rondeur du cadre et la couleur.

Ce nouveau modèle est disponible en cinq coloris, dont la couleur la plus éclatante est le rouge. Cette télé convient à des cuisines puisque le modèle est de 32 pouces. Sa valeur perçue est plus élevée puisqu’avec un gros cadre de cette dimension, on se rapproche d’une télévision de 40 pouces plutôt que d’un modèle 32 pouces dans des assortiments de gammes classiques. Suivant le succès du produit, une taille de 24 pouces pourrait suivre.

Pour se démarquer de la concurrence, un autre point va être abordé surtout au niveau de la communication : la qualité audio. Les enceintes se trouvant en façade sur la télévision, il y a plus de puissance (2x10 watts) que dans une télé traditionnelle (habituellement de 2x5 ou 2x8 watts). Ainsi, le son sera automatiquement plus direct, plus qualitatif et plus clair. Enfin le design de la télécommande a été retravaillé pour qu’il soit simple, efficace et sobre. Le téléviseur Schneider arrive dans le commerce spécialisé en avril notamment chez But, Conforama et Fnac.

Schneider lance ainsi une enceinte colonne 2.1 Bluetooth marie harmonieusement design et technologie Bluetooth EDR 3.0 avec une portée jusqu’à 10 mètres. Compatible avec les appareils Bluetooth (smartphone, tablette, ordinateur et lecteur MP3), elle permet diffuser de la musique directement sur les enceintes, elle offre un son rond grâce à sa caisse en bois laqué. Avec sa connectique complète (USB High speed 2.0, lecteur de cartes SD), elle peut également se connecter aux appareils non-Bluetooth avec son entrée auxiliaire. Enfin, grâce à sa télécommande, elle se pilote à distance. Prix de vente conseillé : 129 €

Autre produit audio très intéressant, la microchaîne Feeling’s. Avec ses courbes arrondies, son design épuré, sa caisse en bois laqué, elle rappelle les appareils des années 1960, mais avec la technologie en plus. Avec son Bluetooth EDR 3.0 d’une portée jusqu’à 10 mètres, on peut écouter la musique de son smartphone ou de sa tablette directement. Compatible CD audio et CD-R(W) MP3, cette microchaîne s’installe partout pour profiter de sa musique en toutes circonstances. Une entrée auxiliaire permet de connecter les appareils non-Bluetooth et un port USB de se connecter directement à un support externe pour lire ses MP3. Deux enceintes assurent une puissance totale de 2x15W et une télécommande permet de passer facilement de la fonction Tuner FM digital PLL au lecteur de CD. Prix de vente conseillé : 199 €.

 

En savoir plus
Admea reprend Radiola et étoffe son portefeuille de marques 18/03/2016


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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