Philippe Michel
Ils étaient plus de 1 000 dans la salle lors du congrès de Poitiers de 2008, l’année où était présentée officiellement l’alliance avec Boulanger et où l’on esquissait la naissance d’Euronics en tant qu’enseigne, créée l’année suivante. Nous étions alors à l’apogée du groupement nordiste, qui était à cette époque l’une des plus grandes enseignes du commerce associé. Mais las, depuis quelques mois, la situation ne cesse de se tendre. Et le licenciement cet hiver de Fabrice Filleur, Directeur Général depuis plus de deux décennies, a jeté le trouble dans la profession. Depuis, les rumeurs enflent. On annonce le licenciement de cadres toujours en place, on dit que les caisses sont vides, que la cessation de paiement est proche, que les marques livrent en direct les magasins...
L’importance de reprendre la parole…
Au-delà des rumeurs, certains faits sont exacts. Par exemple, les marques ont été prévenues à la rentrée que leur présence à la convention 2015 n’était plus nécessaire. Mais ce qui est sur, c'est qu'une assemblée générale se tiendra le 21 septembre, où les adhérents, actionnaires, ainsi que les cadres du Comité de direction, se réuniront. Les sujets abordés concerneront sans doute l'avenir du groupement. On évoquera probablement la stratégie, mais aussi, de manière plus pragmatique, les difficultés d'approvisionnement et les relations avec les marques.
Que peut-il arriver ?
Le renflouement des caisses ou la liquidation pure et simple
Ces deux options ne sont pas à écarter. La première résulterait de la mise en place d'une nouvelle organisation, et d'un assainissement des comptes. Même si l’on attend la réaction du partenaire Boulanger, on peut imaginer qu'une autre structure vienne "aider" au redressement. Quoi qu'il en soit, ce serait une rupture dans la stratégie et l'organisation qu'il faudrait mettre en place. La seconde serait brutale et une très mauvaise nouvelle pour le commerce associé dans son ensemble. Ce sont les partenaires bancaires d'Euronics qui ont aussi leur mot à dire.
La reprise par un concurrent ou un investisseur
Pierre Thuillier a déjà transmis sa proposition. On dit aussi que d’autres seraient intéressés par la structure d’Angres, autrement dit l’entrepot. On ne sait pas encore si les salariés seront repris, mais il y a au sein d’Euronics France des compétences dont il serait dommage de se priver
Le réseau au cas par cas
La plus grande richesse d’Euronics est bien sûr son réseau. Si certains ont quitté l’enseigne pour en rejoindre d’autres, la majorité aimerait bien rester Gitem. Ne serait-ce que pour les investissements mis dans leur magasin, ou pour leur incapacité à en faire de nouveaux si l’enseigne disparaissait. On sait que Darty s’est déjà servi, que beaucoup ont rejoint Pro et Cie. Mais pour ceux qui restent, il leur faudra rencontrer d' autres centrales. A moins qu’une reprise globale ne soit envisagée.
Quoi qu’il en soit, pour les adhérents Gitem, l’essentiel est de connaître la voie choisie par ses dirigeants. Ne serait-ce que pour reprendre leur destin en main et renouer avec la sérénité.