TV, électroménager... Quand la hausse du dollar fait grimper les prix

TV, électroménager... Quand la hausse du dollar fait grimper les prix

le 6 mai 2015
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Depuis un an, le cours de l’euro ne cesse de baisser face à un dollar qui grimpe, perdant ainsi près du quart de sa valeur en une année. Et bien qu’une pause semble s’installer avec un euro qui se stabilise entre 1,05 et 1,10 dollar, les premiers effets s’affichent dans les rayons. Particulièrement touché, le marché des téléviseurs voit ses tarifs augmenter de 15 % en moyenne, quand celui des ordinateurs grimpe de 6 à 15%. Un phénomène qui touche l’ensemble des biens techniques, et dans une moindre mesure, celui de l’électroménager. Décryptage.

 

Par Sandra Nicoletti

 

Aux détours des salons et des rencontres avec la distribution ces derniers mois, la rumeur s’est installée. La montée du dollar face à l’euro allait faire grimper le prix des produits en rayon. Et il n’aura pas fallu attendre bien longtemps pour s’apercevoir que le phénomène était bel et bien présent. Avec les premiers référencements du printemps, les distributeurs n’ont pu que constater la hausse des prix de certains produits. En première ligne, les téléviseurs, affichant des hausses de tarif d’environ 15% en moyenne, selon notre confrère Le Figaro. Celui des PC est également impacté avec des augmentations variant de 6 à 15%. Une hausse liée principalement au prix des composants acquis en zone dollar, comme nous l’expliquait il y a quelques semaines Laurent Freysz, Directeur Général de Loewe France dans nos colonnes. Et même si le prix des composants baisse chaque année, cela ne suffit plus à compenser la faiblesse de l’euro face au dollar. Car en un an, l’euro a perdu près du quart de sa valeur, pour se stabiliser aujourd’hui –semble-t-il- entre 1,05 et 1,10 dollar.

 

Une augmentation répercutée aux distributeurs

Dans ces conditions, les marges pour les fabricants deviennent parfois si faibles qu’ils n’ont d’autre choix que de répercuter cette hausse à la distribution. Et les premiers effets s’en ressentent aujourd’hui en rayon. Image, son, multimédia, etc. : toutes les marchandises produites en Asie ou aux Etats-Unis, et importées en Europe, sont désormais touchées par ce phénomène. Et cela devrait se poursuivre dans la durée selon la plupart des économistes. Interrogé par la chaîne iTélé le 18 avril dernier, Sylvain Thomas, Directeur du GIE Pulsat reconnaît « ne pas avoir d’autre solution que de répercuter aux consommateurs  la hausse des prix des produits que le groupement achète aux marques ».

Mais il y a tout de même un point positif. En effet, certains fabricants profitent de cette augmentation pour ajouter de nouvelles fonctionnalités à leurs produits comme nous l’explique Guillaume Tiercelin, Chef de Groupe TV chez Sony : « L’augmentation des prix n’est pas systématique, j’en veux pour preuve les tarifs de nos TV Curved 65 et 75 pouces qui restent inchangés. Néanmoins, les prix sont fixés en prenant en considération le coût des matières premières, mais également celui des technologies apportées aux produits, ce qui justifie certaines augmentations. Nous avons notamment renouvelé nos gammes 2014 en leur apportant de nouvelles technologies avec notre nouveau processeur X1, notre traitement d’image Motion Flow, ou encore l’intégration du Hi-Res Audio sur quelques uns de nos produits ».

 

L’électroménager, moins impacté

Touché dans une moindre mesure, l’électroménager pâtit assez faiblement du taux de change euro/dollar. Questionné sur le sujet, Andrea Paiusco, Président de Whirlpool France, nous confirmait récemment qu’en dehors des micro-ondes -produits pour la plupart en Asie-, les appareils de gros électroménager ne subissaient pas cette hausse de tarif. Ce que confirme d’ailleurs Franck Pellé, Directeur Général Commerce chez Eberhardt Frères : « L’électroménager est peu impacté en Europe car les coûts du pétrole et des matières premières deviennent plus raisonnables. Et même si le coût des transports augmente, cela crée un certain équilibre. En revanche, les produits asiatiques sont plus largement touchés car les composants sont achetés en zone dollar ». Et d’ajouter : « La Chine semble ralentir sa progression fulgurante pour s’établir sur des taux qu’elle n’avait pas connu depuis 25 ans avec une surproduction et donc, une demande qui devient inférieure à l’offre. Dans ce contexte, les fabricants n’auront plus à se battre sur le seul aspect prix. Cela peut permettre aux industriels européens d’investir de nouveau dans la R&D et la communication, deux aspects abandonnés depuis près de cinq ans. Cette montée du dollar va finalement redonner de l’oxygène au marché européen de l’électroménager, avec une compétition qui s’annonce plus saine ».

Une parité euro/dollar qui va donc peser dans le budget des consommateurs dans certains secteurs, mais qui présente néanmoins quelques avantages. Non seulement de favoriser l’apport de « plus produit » chez certains constructeurs, le phénomène va également booster les exportations, avec des prix plus concurrentiels dans nos pays européens. Reste à savoir si cela suffira à rassurer les ménages français dont la confiance repart tout doucement à la hausse…

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