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Dans ses grandes lignes, le projet de loi de modernisation de l’économie s’appuie sur 4 leviers et 30 mesures clés :
1. Simplifier la vie des entrepreneurs, stimuler toutes les créations d’activité et favoriser le développement des PME. Toute personne qui souhaite entreprendre doit être encouragée à créer puis développer son activité ou son entreprise. Ce projet de loi simplifie les démarches pour ceux qui veulent lancer leur activité ; il donne aux PME les moyens de réaliser, de financer et de pérenniser leur développement.
2. Faire davantage jouer la concurrence. Ce texte prévoit de remettre la concurrence par les prix au centre des mécanismes, en laissant toute sa place à la négociation entre producteurs et distributeurs, en assouplissant le régime des soldes, en aménageant les règles d’équipement commercial pour renforcer la concurrence entre les grandes surfaces.
3. Renforcer l’attractivité de l’économie française. La France se doit d’améliorer la compétitivité de son économie et l’attractivité de son territoire pour se maintenir au rang des principales économies mondiales. Le projet prévoit plusieurs mesures pour attirer les investisseurs et les cadres de haut niveau, et pour mieux valoriser le territoire par l’installation du très haut débit.
4. Mobiliser les financements au service de l’économie française. Pour s’assurer d’une croissance robuste, l’économie française doit pouvoir s’appuyer sur des mécanismes de financement efficaces. Le projet de loi prévoit de moderniser et de fluidifier ces mécanismes, en facilitant l’accès de tous les épargnants au livret A et en renforçant l’attractivité de la place financière française.
Les mesures pour dynamiser la concurrence
C’est un chapitre important pour les commerçant et leurs fournisseurs. Le projet de loi à pour objectif de :
- permettre la négociabilité des tarifs entre distributeurs et fournisseurs
- favoriser la mise en place d’opérations promotionnelles et de soldes
- réformer la taxe d’aide au commerce et à l’artisanat
- renforcer les aides en faveur du petit commerce
- favoriser l’installation de plus de supermarchés pour avoir plus de concurrence et faire baisser les prix
- créer une autorité de la concurrence unique
Réduire les délais de paiement
Quelle est la situation aujourd’hui ? Dans la période récente, les conditions de paiement ne se sont pas réellement améliorées, avec soixante-sept jours de délais de paiement moyen contre cinquante-sept jours en Europe. Le traitement de ce problème par la négociation permet des avancées mais, comme vient de le confirmer le dernier rapport de l’Observatoire des délais de paiement (décembre 2007), ces résultats sont insuffisants. La seule amélioration nettement perceptible vient d’un seul secteur, celui des transports, grâce au nouveau dispositif de délais de paiement à trente jours instauré par la loi dans ce secteur en 2006.
En 2006, les créances clients au-delà de soixante jours de chiffre d’affaires représentent 139 milliards d’euros (30 % de l’ensemble des créances clients), les dettes fournisseurs au-delà de soixante jours d’achats, 104 milliards d’euros (26 % de l’ensemble des dettes fournisseurs).
Réduire les délais de paiement favorise le développement des PME, en desserrant la contrainte financière qui s’applique à elles et en améliorant leur fonds de roulement.
Une réduction des délais de paiement moyens de soixante-huit jours aujourd’hui à cinquante-sept jours permettrait de dégager 4 milliards d’euros de trésorerie supplémentaire pour les entreprises, donc 4 milliards d’euros de capitaux pouvant être investis directement dans la production.
Que propose le projet de loi à partir de janvier 2009
La réforme proposée participe d’une démarche en plusieurs étapes, initiée par le président de la République, qui prévoit : un plafonnement par la loi des délais de paiement à soixante jours, puis une phase de négociation secteur par secteur et une possible nouvelle intervention législative à échéance d’un an en cas d’échec des négociations, de telle sorte que la poursuite de la réduction des délais de paiement s’inscrive dans un calendrier précis, progressif et contraignant.
• Les délais de paiement convenus sont plafonnés à soixante jours
Il convient dans un premier temps de rattraper la moyenne européenne, ce qui conduit à plafonner ce délai à soixante jours ; la solution retenue du plafonnement des délais de paiement convenus a montré son efficacité dans le domaine des transports. Le délai issu de la négociation ne pourra pas dépasser soixante jours (ou quarante-cinq jours fin de mois) à compter de la date d’émission de la facture, ce qui introduit une certaine souplesse dans le dispositif.
• Des accords secteur par secteur pourront décider de réduire davantage ces délais de paiement et être étendus par décret à tous les opérateurs du secteur
L’objectif final est de réduire encore plus les délais de paiement. C’est la raison pour laquelle la mesure prévue dans le projet de loi permettra aux professionnels d’un secteur, clients et fournisseurs, de convenir d’un délai de paiement inférieur à celui déterminé par la loi, par voie d’accord conclu par leurs organisations professionnelles. Elle permet au gouvernement d’en étendre la portée à tous les opérateurs du secteur par voie de décret.
• Les pénalités de retard exigibles en cas de retard de paiement sont renforcées pour être rendues plus dissuasives
Les montants des pénalités de retard étant actuellement insuffisamment dissuasifs, la réforme prévoit leur augmentation significative : il est proposé de majorer le taux plancher des pénalités de retard de 1 fois ½ le taux d’intérêt légal à 3 fois (soit 10 % environ aux conditions de marché actuelles).
• Le non-respect des plafonds établis par la loi pourra être sanctionné plus facilement
devant le juge civil
Le régime de sanction des délais de paiement manifestement abusifs prévu par le code de commerce est modifié de telle sorte que deviendra abusif tout délai de règlement supérieur au délai maximal prévu par cette réforme.
Cette disposition vise à assurer l’effectivité de l’application de ces nouvelles dispositions, puisque toute personne intéressée mais aussi le ministre de l’Économie pourront se prévaloir de ces dispositions pour faire respecter des délais de paiement.
• Un délai de paiement maximum supérieur à celui prévu par la loi pourra être temporairement accordé à certains secteurs
La réforme prévoit la possibilité pour des secteurs déterminés de déroger sous conditions et temporairement au plafond légal par le biais d’accords interprofessionnels. En effet, le plafonnement à soixante jours des délais de paiement peut dans certains cas engendrer des difficultés d’adaptation pour certains secteurs spécifiques, par exemple ceux dont le modèle économique repose sur le financement partiel du cycle d’exploitation par les fournisseurs, situation caractérisée notamment par l’existence de stocks importants et diversifiés comportant de nombreuses références, avec une rotation lente. La loi prévoit une application de ces nouvelles dispositions aux contrats conclus à compter du 1er janvier 2009.
Le calendrier prévisionnel du vote de la loi | |
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