Le Wi-Fi peut-il garantir la sécurité de l’Internet des Objets ?

Le Wi-Fi peut-il garantir la sécurité de l’Internet des Objets ?

le 24 septembre 2014
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On estime à plus de 50 milliards le nombre d’objets connectés qui occuperont d’ici 2020 notre environnement proche (foyer, personne, véhicules…) Beaucoup de ces objets vont éclore dans les prochains mois, beaucoup disparaitront, d’autres resteront. Leur utilité décidera de leur sort. Mais face à ce phénomène, des questions se posent comme l’impact sur la santé, et la sécurisation des données recueillies par ces objets. Et c’est sur ce dernier sujet que Benoit Mangin, Directeur Commercial Europe du Sud d’ Aerohive networks, nous livre son avis d’expert…

 

« En matière d'Internet des Objets, on se satisfait souvent du fait que le système fonctionne, pourtant, la connexion physique et la sécurité inhérente sont des aspects non négligeables.  Le Wi-Fi est et restera le mécanisme de connexion prépondérant pour L’Internet des Objets, car l'infrastructure permettant de l'exploiter de façon sécurisée existe déjà. Les autres modes de connectivité, tels que le Bluetooth Low Energy, sont moins répandus, et donc plus difficiles à pirater. Chacun a son propre niveau de sécurité, mais nécessite la mise en place d'une infrastructure sous-jacente. Pour permettre le déploiement étendu de L’Internet des Objets grâce au Wi-Fi, il faut s'attaquer à d'importantes problématiques, parmi lesquelles la sécurité des réseaux.

Que ce soit à la maison ou en entreprise, tout le monde utilise un seul et même réseau sans fil et utilise la même clé pré-partagée afin de s'y connecter. Dans ce contexte, la problématique se situe dans le partage répété de cette clé, et donc dans la nécessité de définir le niveau de sécurité adéquat pour les nouveaux périphériques se connectant au réseau afin de ne pas devenir une proie facile pour les pirates.  

 

L'important n'est pas la sécurité du réseau, mais celle des périphériques s'y connectant

Ces périphériques sont en général des appareils low cost, bien plus que les clients Wi-Fi traditionnels, et disposent de bien moins de fonctionnalités pour assurer leur protection et celle du réseau Wi-Fi auquel ils se connectent. Ces appareils doivent être facilement paramétrables, ce qui rend leur piratage plus simple, les identifiants utilisés pour accéder au réseau étant plus vulnérables.

Une équipe de chercheurs du cabinet de conseil Context Information Security a récemment pu confirmer ce risque en cherchant à démontrer la vulnérabilité des systèmes d'éclairage intelligent. En obtenant l'accès à l'ampoule principale, ils ont pu contrôler l'ensemble des ampoules connectées, et ainsi découvrir les configurations réseau des utilisateurs. 

 

Généralement, ces ampoules et autres périphériques se connectent au réseau à l'aide d'une clé pré-partagée. Le problème au sein des réseaux sans fil traditionnels vient justement du fait qu'il n'y a qu'une seule clé : les organisations sont ainsi contraintes à créer un réseau Wi-Fi distinct pour chaque appareil à connecter à l’Internet des Objets. En outre, et comme l'ont démontré les chercheurs du cabinet Context, il est facile de découvrir une clé pré-partagée. Les identifiants étant potentiellement menacés, il apparaît donc logique qu'ils disposent de droits limités sur le réseau. Pourquoi ? La principale problématique avec l’Internet des Objets est la capacité des appareils à enregistrer des identifiants, surtout lorsque l'on considère tout ce que ces informations permettent de faire à l'arrivée, de la gestion de l'éclairage au contrôle autonome de la température par les réfrigérateurs, en passant par les équipements sportifs envoyant des informations personnelles à d'autres terminaux. 

 

Si l'on utilise une clé pré-partagée pour se connecter au réseau, il faut alors que le réseau en question soit verrouillé et que les fonctionnalités de l'appareil soient limitées. En utilisant des clés pré-partagées privées, une organisation peut utiliser différentes clés pour ses différents appareils, et avec des droits spécifiques sur le réseau. Un groupe de clés pourrait ainsi être utilisé pour les accès en mode invité ou le BYOD, tandis qu'un autre pourrait permettre la gestion des bâtiments en s'appuyant sur une stratégie de pare-feu très contrôlée autorisant uniquement les changements effectués par les systèmes automatisés, et refusant ceux provenant de toute autre personne connectée au réseau. Les systèmes d'éclairage pourraient être contrôlés par un autre groupe de clés, avec éventuellement une stratégie de pare-feu propre permettant aux employés d'ajuster l'éclairage en salles de réunion, mais pas dans les couloirs.

 

Cette approche permettrait aux utilisateurs de disposer de milliers de clés pré-partagées différentes pour un seul réseau et avec différents profils de connexion, y compris via des pare-feu et des réseaux locaux virtuels. Dans ce scénario, si l'intégrité d'une ampoule venait à être compromise, la menace ne pourrait s'étendre aux autres, car la clé pré-partagée utilisée pour l'une n'aurait pas les privilèges nécessaires pour cela. La menace liée à cette compromission serait par conséquent limitée.

 

Il est également absolument essentiel que les informations d'identification utilisées n'aient qu'une faible utilité pour tout individu piratant le réseau. Il est donc nécessaire de disposer d'une méthode d'authentification et d'identification des appareils simple et sécurisée. En autorisant les périphériques sur le réseau et en leur fournissant un accès approprié à leur catégorie, les organisations doivent pouvoir gérer la menace une fois l'intégrité des identifiants compromise, afin de s'assurer qu'ils ne présentent qu'une valeur limitée pour toute personne s'en servant pour découvrir et pirater le réseau.

 

La méthode la plus évidente pour cela serait de placer les certificats sur les appareils afin de bien les authentifier, mais il s'agit là d’une approche coûteuse et complexe. Pour éviter ces inconvénients, les entreprises devraient alors préférer l'utilisation de différents réseaux pour leurs différents types d'appareils, ce qui représenterait un gaspillage de temps et de ressources, davantage de complexité pour l'utilisateur, ainsi qu'un ralentissement des performances globales. Il faut donc pouvoir surmonter cet obstacle plus simplement afin de s'assurer que tous les périphériques soient gérés de façon sécurisée depuis un point d'accès.

 

En matière de Wi-Fi, l’Internet des Objets est le BYOD d'aujourd'hui, et les organisations rencontrent exactement les mêmes problèmes sur le plan de la sécurité

 

À mesure que ce système s'affirmera comme la nouvelle vague en matière de réseaux, l'industrie trouvera un certain nombre de solutions afin de résoudre ces problèmes. Mais il faut cependant garder en tête que l’Internet des Objets va changer et se développer, et que dans ce contexte, il sera difficile de s'assurer que l'infrastructure puisse faire face à différents scénarios en même temps. Bien que l'on s'intéresse aujourd'hui aux failles de sécurité de l’Internet des Objets en matière de gestion des bâtiments et d'interfaces personnelles d'accès au réseau, il reste cependant un large éventail de scénarios relevant également de l'Internet des Objets dans d'autres secteurs, tels que l'automobile et les infrastructures. Une fois que nous aurons pris en compte ces types de scénarios, les problématiques en matière de sécurité se feront plus nombreuses, et les solutions permettant d'y faire face revêtiront un caractère de plus en plus urgent. »

 

 

A propos de l’auteur

 

Fort de 27 années d’expérience dans l’industrie informatique, Benoît Mangin rejoint Aerohive Networks en février 2010  pour prendre en charge la création de la filiale Française et  le développement commercial et marketing de l’Europe du Sud.

Auparavant chez Symantec, Benoît Mangin dirigeait  l’équipe  « compliance » Europe du Sud afin d’aider les clients à appréhender les problématiques liées aux réglementations, aux normes et aux politiques de sécurité IT, et leur proposer les solutions Symantec de mise en conformité, de contrôle, d’audit et de gestion du risque.

En janvier 2004 Benoît Mangin a lancé Sygate en France et en Europe du Sud, rachetée par Symantec.

Antérieurement, Benoît Mangin a occupé des fonctions commerciales et de direction générale chez différents acteurs majeurs du logiciel de sécurité, du stockage et du réseau. Il est diplômé de l’Université Paris-Dauphine.

 

À propos d'Aerohive Networks

Les technologies d'Aerohive Networks permettent aux organisations de toutes tailles de tirer parti de la mobilité afin d'accroître leur productivité et leur engagement auprès de leurs clients, et de favoriser leur croissance. La plate-forme propriétaire de mobilité de la société, déployée chez plus de 14 000 entreprises dans le monde entier, tire parti du cloud et d'une architecture distribuée afin de déployer des réseaux unifiés, intelligents, simplifiés et rentables. Aerohive a été fondée en 2006 et est basée à Sunnyvale, en Californie.

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