Faut-il ouvrir une Fnac en franchise ?

Faut-il ouvrir une Fnac en franchise ?

le 25 octobre 2012
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Le premier franchisé de la Fnac s’appelle Guillaume Bénatier, il est libraire (entre autres). Il vient d’ouvrir le 23 octobre dernier, à la Roche-sur-Yon (Vendée), « une Fnac » sur une surface de 1721 m2. Bien au-delà des 300 m2 annoncés il y a un an. Changement de stratégie ou simple opportunité ? A priori, la taille des magasins n’est plus importante. Ce qui l’est, c’est de convaincre des entrepreneurs d’investir dans une enseigne que le propriétaire, PPR, veut vendre au plus vite tout en essayant, via son Pdg Alexandre Bompard, d’ assurer sa pérennité…

Par Philippe Michel

Techniquement, il ne s’agit pas réellement du premier franchisé. En effet, l’accord signé en juin avec Aelia, filiale de Lagardère Services, prévoit l’ouverture de six magasins dans les duty free des aéroports. Une franchise groupée en quelque sorte.

Mais revenons en Vendée, où réside Guillaume Bénatier, un entrepreneur déjà franchisé dans d’autres secteurs (Mango, Générale d’Optique…) et qui disposait d’une grande libraire, Mediastore. Après trois mois de travaux et une formation des vendeurs, qui devront se familiariser avec l’EGP, le multimedia et le petit électroménager,  le magasin a ouvert ses portes sur 1721m2, le 23 octobre dernier.

Un franchisé seul mais enthousiaste

"C’est une enseigne incomparable, qui figure parmi les enseignes préférées des Français et qui a une force d’attraction extraordinaire. Son professionnalisme est reconnu, incontesté. Par rapport à d’autres distributeurs culturels, la Fnac a su conforter ses spécificités : animations, exclusivités, sorties en avant-première, etc... Elle est aujourd'hui la seule à proposer, non seulement l’offre la plus large, mais aussi une vraie expérience d’achat. Et pour nous, franchisés, s’adosser à une enseigne leader avec des process établis, c’est un gage de confiance. Après trois mois de travaux, nous sommes heureux d’être les premiers à ouvrir une franchise Fnac" déclare Guillaume Bénatier dans le communiqué de presse publié par l'enseigne 

"Avec ce nouveau mode d’exploitation, notre plan d’expansion est rythmé et nous prévoyons une dizaine d’ouvertures par an en France et à l’international", renchérit Manuel Biota, Directeur de la franchise et des partenariats de la Fnac. 

 

Les magasins pourront ouvrir sur 300 m2, ou plus…

Passé ce discours enthousiaste, et quoi de plus normal, plusieurs questions peuvent être posées. Depuis l’annonce en septembre dernier par Alexandre Bompard d’ouvrir 50 magasins en franchise, en passant par le recrutement de Manuel Biota en février dernier, cela fait donc, en un an,  un franchisé qui a répondu à l’appel de l’enseigne. Les mauvaises langues diront que l’objectif pourra être atteint d’ici un demi-siècle à ce rythme... Mais le succès ou non de la franchise sera confirmé à la fin 2013, où le nombre d’ouvertures sera plus révélateur.

Dans le Figaro, Manuel Biota a annoncé l’ouverture d’un magasin en décembre (Ile-de-France) et la validation de deux franchises en 2013. "Nous ciblons des villes de 40 000 à 100 000 habitants pour des magasins de 300 m2 (dans lesquels nous ne vendrons pas de téléviseurs) à 2 000 m2" a-t-il-ajouté.

Cette surface (300 m2) semble plus intéressante pour de futurs franchisés. En effet, l’offre de la Fnac nécessite une surface importante de par les familles de produits qui ont fait son succès : le livre, le disque et la vidéo. Déjà libraire, le franchisé vendéen était un candidat naturel à ouvrir sur 1721 m2. Mais cette offre se dématérialise, et la concurrence d’internet, de la VOd, d’itunes et autres, rend la rentabilité en distribution physique aléatoire dans les années qui viennent.

Dans notre secteur, on voit mal un professionnel indépendant de l’électrodomestique investir dans une grande surface en ce moment... A moins qu’une stratégie multicanal et cohérente rende l’ouverture d’un point de vente plus intéressante. Et dans ce domaine, la Fnac n’est pas mauvaise. Les magasins pourraient devenir des points d’accès aux dix millions de références vendues sur fnac.com, et exposer surtout les produits techniques, les espaces kids ou le rayon PEM.

Pour le moment, ce sont surtout des libraires qui semblent donc intéressés par la franchise. Pour les autres, l’attente prévaut. Il faudra d’abord que la Fnac soit vendue, et que les repreneurs annoncent leur stratégie ou confirment celle initiée par Alexandre Bompard. Il faudra également regarder si les efforts consentis par la Fnac pour opérer sa mutation n’ont pas été trop tardifs. En effet, la question primordiale est-elle  "Quel avenir pour la Fnac ?" ou celle-ci : "La Fnac a-t-elle encore un avenir ?".

 

 

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