Mais revenons à Surcouf. Tout d’abord il s’agit ici d’un des premiers échecs d’un membre de la dynastie Mulliez dans l’univers de la distribution. Un échec que nous avions envisagé dès 2009 en écrivant dans nos colonnes : « Mais comment redresser une société qui a perdu l’an dernier près de 10 millions d’euros et accuse une baisse régulière de son CA ? L’exemple de la disparition de PC City ne démontre-t-il pas qu’une distribution physique dans ce secteur fortement concurrencé par Internet n’est pas viable ? » Le redressement économique n’a pas eu lieu et s’est transformé en redressement judiciaire il y a plus de trois mois.
Les magasins n’ont pu être vendus
Dans un communiqué, l’enseigne a expliqué que "la dégradation du chiffre d'affaires, [affectant] directement la trésorerie, additionnée à la non-réalisation des cessions partielles, nécessite de mettre en place une procédure de cession totale de l'entreprise, validée par le tribunal de commerce ce mercredi.
Les cessions partielles évoquées concernaient la mise en vente des trois magasins Surcouf ( Paris, Bordeaux et Lille). Mais "malgré de nombreux contacts et échanges avec de potentiels repreneurs, le délai court imparti et la complexité des cessions de baux n'ont pas permis de répondre à nos attentes notamment en terme de préservation d'emplois", justifie Hugues Mulliez.
Du côté des syndicats, qui ont toujours émis des réserves quant à la stratégie du groupe, « On attend un repreneur qui ait des idées, de l'argent et un management efficace pour faire durer Surcouf" comme le souhaite Olivier Chagnoux, représentant CFE-CGC et secrétaire du comité d'entreprise.
Une idée partagée par Hugues Mulliez qui affirme que « le concept Surcouf a sa place dans le marché de la distribution de produits technologiques ».
Ce souhait devra se réaliser avant le 5 juillet, date limite pour que les repreneurs éventuels puissent déposer leurs offres. Mais il semble aujourd’hui que le marché cherche davantage à vendre qu’à acheter, et que le concept même de Surcouf, révolutionnaire à une époque, soit devenu obsolète entretemps.