Contenus et appareils connectés : quel avenir commun ?

Contenus et appareils connectés : quel avenir commun ?

le 13 avril 2012
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A l’occasion d'une matinée de réflexion prospective sur l'avenir des médias en ligne, organisée le jeudi 29 mars au siège de France Télévisions, le GESTE, a réuni plusieurs dizaines d'experts afin de mieux comprendre ces nouveaux marchés mais également d’en appréhender les évolutions, les enjeux et les opportunités. Des réflexions qui apportent également des éclairages sur les futurs usages des appareils connectés, et notamment les téléviseurs.

Olivier Ezratty, consultant, spécialiste des médias numériques et Michel Lévy-Provencal, président fondateur de la société Joshfire, structure spécialisée dans le développement d’applications pour objets connectés, parlent de 7 à 8 milliards d’objets* connectés à travers le monde en 2012. Un chiffre qui, selon les spécialistes, devrait atteindre 25, voire même 50 milliards en 2020. Cette tendance forte est soutenue par la fragmentation des usages. De nouveaux objets intelligents et connectés apparaissent perpétuellement dans le paysage, chez soi (Smart-Home) ou autour de soi (Smart-City). Tous les objets, quels qu’ils soient, sa voiture, le miroir de sa salle de bain ou encore sa machine à laver, tendent à intégrer un minimum de fonctionnalités numériques, tout en étant connectés et interconnectés. Si cette prolifération d’objets intelligents peut parfois effrayer, elle constitue aussi un formidable espace de créativité : sur les 25 Milliards d’objets connectés promis pour 2020, près de la moitié seraient encore à inventer.


Les écrans connectés favorisent la rapidité
S’agissant du marché français des écrans connectés, Olivia Brunet, responsable d’études et de clientèle au sein du département télécom et Equipement de Médiamétrie précise qu’au 4ème trimestre 2011, l’hexagone comptait 39,9 millions d’internautes, 19 millions de mobinautes (+23% en un an) et déjà près de 1,7 million d’utilisateurs de tablettes tactiles, les nouveaux tablonautes. Médiamétrie a constitué un nouveau panel automatique de mesure d'audience, pour les smartphones en premier lieu, et plus récemment une mesure des usages pour les tablettes tactiles, afin d'étudier le surf sur applications et sites des tablonautes.
Une autre tendance lourde du secteur des médias en ligne est, plus que jamais, la rapidité. Maciej Wicha, directeur du département service digital pour l’éditeur AGORA SA, média polonais multisupports explique : « Dans le secteur des médias en ligne, les modèles d’affaires, pour rester bénéficiaires doivent, avant toute chose, intégrer la dimension temps. Il faut aller vite, très vite, quitte à se tromper, mais il n’y a plus de place pour l’hésitation. Alors que nous lancions 3 projets par an en 2005, nous en avons lancé 50 en 2011 et avons raccourci les délais de mise en ligne de tous nos projets à moins de trois mois. Nous concevons des projets plus simples, mais plus rapidement. Nous les lançons, nous écoutons nos clients puis nous les adaptons, et si les projets ne sont pas concluants, nous les arrêtons. Aujourd’hui, pour tirer profit d’un nouveau projet en ligne, il faut être parmi les premiers. »

Réagir en regardant un programme
Les autres changements majeurs qui affectent les médias en ligne sont d’abord la primauté de l’expérience client, actuellement via les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook et les besoins de personnalisation, ensuite la co-création de valeur. Les usagers, lecteurs, auditeurs, téléspectateurs ont dorénavant pris une place centrale dans les écosystèmes des médias en ligne et sont créateurs de valeur à part entière. La dernière finale du SuperBowl américain, qui constitue le meilleur score d’audience télé de l’année aux USA a généré cette année une moyenne de 10 000 tweets par seconde, faisant vivre l’évènement sur la toile en dehors du stade et des téléviseurs. En comparaison, en France, une grande émission politique regardée par 5 millions de personnes peut générer jusqu’à 50 000 tweets.
Eric Scherer, directeur de la prospective, de la stratégie et des relations internationales à France Télévisions indique : « Ce qui a vraiment changé aujourd’hui, c’est le dialogue permanent avec les téléspectateurs, avant, pendant et après le show. Il y a une véritable dynamique et un engouement des téléspectateurs qui n’ont pas attendu l’arrivée, encore à venir, de la télévision connectée. Les téléspectateurs se sont immédiatement emparés des outils existants comme Twitter ou Facebook   pour se regrouper en réseaux et engager la conversation entre eux et  avec les médias. »
Jean-Yves Stervinou, fondateur et président du site communautaire DevantLaTélé.com, explique : « J’ai eu l’idée de créer ce site car j’avais moi même l’envie de retrouver d’autres téléspectateurs pour échanger avec eux sur internet lorsque je regardais une émission ou un évènement en direct à la télévision. Ce qui est important et excitant c’est de pouvoir partager une expérience, ensemble, avec tous les autres spectateurs où qu’ils soient. Cette nouvelle tendance remet le direct, le « live », au coeur des contenus car ces phénomènes de rassemblement en réseaux sociaux ne se réalisent pratiquement qu’autour d’évènements en direct. »


La vidéo devient le medium central dans un univers multiécrans.
Sébastien Valère, directeur du marketing et des opérations digitales pour L’Equipe 24/24, explique comment aujourd’hui le groupe L’Equipe est en cours de création d’une nouvelle chaîne de télévision HD, dont l’architecture et les contenus sont entièrement conçus et pensés à partir des informations disponibles sur la base numérique du site Lequipe.fr, et de l’utilisation qu’en font les lecteurs à travers leur ordinateur, leur smartphone ou leur tablette.
Grégoire Lassalle, président directeur général du groupe AlloCiné confirme pour sa part, que l’avantage compétitif majeur de son groupe réside aujourd’hui dans leur stock important de vidéos, sur lequel est assise toute la stratégie de développement à l’international.
A l’inverse, Joel Ronez, Directeur des nouveaux médias de Radio France explique comment aujourd’hui les radios se retrouvent contraintes de rattraper leur retard en matière d’images et de vidéos, ce qui prendra encore un peu de temps. Quoi qu’il en soit, tous, quel que soit le média traditionnel d’origine, anticipent de formidables opportunités en terme de développement de leur audience comme de leur distribution. L’avènement des nouveaux écrans intelligents, smartphones, tablettes ou smartTv, constitue des opportunités de croissance et de développement importants.
Dans ce cadre, Philippe Jannet, Président du Geste, rappelle : « La multiplication des écrans, des formats, des usages, oblige les éditeurs à adapter en permanence leurs offres, leur business model, leur relation au client final. Ils nous obligent, quel que soit le domaine d’origine de nos marques, à envisager celles-ci de manière globale, avec toutefois des spécificités liées au support, à son usage, à sa temporalité. Du site web à la multiplicité des diffusions numériques, nos métiers ont radicalement muté. Au delà des réseaux sociaux, l’utilisateur, ce prospect que nous voudrions client, est devenu le centre de nos offres. L’enjeu est désormais de le captiver d’un écran à l’autre, de lui permettre, via le cloud, de poursuivre sa lecture ou sa consultation d’un écran mobile à une télévision connectée, pour la reprendre ensuite sur son ordinateur... Mais ce que la technologie permet simplement, le contrôle des réseaux, des stores ou des écrans eux-mêmes nous le complexifie grandement... »


 

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