Par Elisabeth Bartharès
(crédit photo : Philips)
Est-ce la fin du rêve des femmes et des hommes soucieux de leur apparence et qui pensaient avoir enfin trouvé le Graal dans le domaine parfois déceptif de l’épilation ? L’épilation progressivement définitive, qui était encore récemment l’apanage des cabinets des dermatologues, est en effet à portée de tous depuis quelques années. On peut la pratiquer chez soi, avec la nouvelle famille d’épilateurs domestiques dits à lumière pulsée. Mais voilà qu’un article dans le très lu « Parisien », titre dans sa rubrique société « attention aux épilateurs flash ». Qu’en est-il ?
Agir sur la racine
Tout d’abord, rappelons le fonctionnement de ces épilateurs révolutionnaires commercialisés depuis 2008 en France en hypers et surtout chez les spécialistes. L’épilateur à lumière pulsée est aussi appelé « IPL » pour « intense pulse light ». L’utilisateur, à chaque impulsion sur la zone à épiler, envoie un flash d’une puissante intensité lumineuse, qui réagit à la mélanine : cette substance contenue dans le corps humain qui donne son pigment au poil (et à la peau). A son contact, la lumière se transforme en chaleur et « tue » progressivement le poil dans son élément nourricier. En quelques séances, espacées de quelques mois, les poils se raréfient pour atteindre une épilation quasi définitive! Sur les forums, les consommatrices plébiscitent ces appareils. Ceux-ci représentent encore peu en volume de vente, avec un prix moyen assez élevé (360€) mais génèrent déjà 10% en valeur du segment des épilateurs.
Quel est donc la raison de cette soudaine mise en cause ? A l’origine, le projet de loi sur la protection des consommateurs, présenté à l’Assemblée nationale il y a deux semaines par Frédéric Lefebvre, Secrétaire d'Etat chargé du Commerce et de la Consommation. Dans les nombreuses discussions qui entourent l’élaboration de cette loi, le Secrétariat d’état à la santé remet sur la sellette les cabines de bronzage, dont la sécurité est régulièrement mise en cause. Les épilateurs à lumière pulsée sont alors évoqués et une campagne de mesures est demandée au Laboratoire National d’Essais (LNE) autorité compétente dans le domaine de la sécurité, pour tester leur innocuité sur la peau et les yeux.
« que la force soit avec toi ! »
D’après le LNE, les analyses faites sur les appareils les plus courants démontreraient qu’un flash de 0,03 secondes et un rayonnement important de 60 joules pourraient provoquer de risques de brulure de la peau et une altération possible de la rétine. Ces dommages, d’après le laboratoire, pourraient notamment survenir dans des cas d’utilisation détournés (la lumière rouge dispensée serait source de tentation pour nos chères têtes blondes adeptes de Dark Vador…) ou encore, lorsque le système de sécurité fait défaut.
Sollicité par Néomag, le leader Philips, qui a sorti son Luméa en 2010, est catégorique et produit sans tarder les réponses attendues : «Dans le cas de notre épilateur Luméa, il n’est pas possible d’actionner un flash en dehors de l’application sur la peau », explique Cécile Haffner, chef de produits senior skincare chez Philips Consumer Lifestyle. « Il est équipé d’un système intégré incluant un voyant de contrôle de sécurité qui indique le bon positionnement sur la peau. Et surtout, d’un anneau avec 6 pattes de contact qui doivent être nécessairement toutes enfoncées au même moment, en contact avec la peau, pour déclencher l’utilisation de l’appareil. »
Bien choisir ses fournisseurs
D’autre part, « l’intensité lumineuse des impulsions est de 6.5J/cm2 maximum et le flash ne dure que 1.5ms, ce qui permet de confirmer que l’utilisation ne nécessite pas de port de lunettes de protection, et Lumea dispose « d’un verre filtrant avec filtre UV intégré »poursuit le leader de l’épilation, qui s’est accompagné, pour ce lancement, de l’expertise de dermatologues. Leurs conclusions, face aux questions sur l’innocuité de ces appareils, sont rassurantes : dans les pires conditions d’utilisation, aucun risque de blessure de la rétine (rapport médical « Ocular safety of IPL home-use devices by example of Philips Lumea », diffusé lors du congrès médical 5CC en septembre 2011 ). « Notre épilateur ne saurait être assimilé à d’autres appareils qui pourraient faire l’objet de remise en cause » conclue Marc Antoine Hennel, Directeur marketing France de la société néerlandaise. En effet, certains appareils mis sur le marché dispenseraient un flash d’une intensité beaucoup plus forte. Mieux vaut se fier donc, dans ce domaine, aux grandes marques dont on sait qu’elles consacrent les moyens financiers à la recherche developpement et recourent aux organismes normatifs reconnus en matière de sécurité.
