Il y a quelques temps pas si lointains, le blackberry était le smartphone des cadres supérieurs, symbole du sérieux opposé au ludique iPhone. Puis l’iPhone a commencé lui aussi à équiper ces mêmes cadres. Blackberry allait-il se faire étouffer par l’hydre créative de Steve Jobs ? Et bien loin de là, car qui fréquente des ados sera étonné de voir comment Blackberry a su s’imposer chez les jeunes, au point de mettre face à face les pro-blackberry et les pro-iPhone. Mon neveu de 18 ans allant même jusqu’à me lancer : «  ton iPhone c’est pour les vieux ». Et Blackberry n’est pas le seul concurrent d’Apple aujourd’hui, et les smartphones qu’ils fonctionnent sous android ou sous microsoft sont légion. Apple, qui est le quatrième vendeur de téléphones dans le monde (source IDC, derrière Nokia, Samsung et LG), et le leader médiatique des tablettes tactiles avec l’iPad, est certes devant en terme d’applications. Il dispose également de ressources financières conséquentes et d’une communauté d’adeptes difficiles à convertir aux autres systèmes.
Un pari risqué : hégémonie confirmée ou retour à la case confidentielle
Selon les Echos, Apple aurait annoncé aux opérateurs qu’il avait l’intention de devenir un MVNO ( Mobile Virtual Network Operator) et que ces derniers deviendraient des grossistes dont le rôle serait d’entretenir les tuyaux et de subventionner les mobiles. Techniquement, cela se ferait avec la société Gemalto, qui équiperait les appareils d’une carte sim scellée. Autant dire que les opérateurs ne voient pas d’un très bon œil cette politique de diktat. Mais sachant qu’Apple a toujours aimé vendre en direct, en ligne ou via ses applestores, un bras de fer est en train de s’engager. En clair, Apple pourrait refuser la vente de ses produits aux opérateurs qui ne jouent pas le jeu. Mais ces derniers ont la possibilité de se tourner vers les autres acteurs du marché, et qui ne sont pas des nains. Un opérateur interrogé par les Echos : « Nous vendons de plus en plus d'Android, et Microsoft a une vision très différente du partenariat avec nous ».
Enfin, il ne faut pas oublier que les distributeurs subissent eux aussi la loi d’Apple. Combien d’enseignes se sont vues interdire de vendre les iPad ou même les iphones. En se repliant sur elle-même, Apple pourrait ouvrir plus grandes les portes des magasins à ses concurrents.
La stratégie communatariste, voire élististe, de la marque à la pomme lui a déjà joué des tours dans le passé. Rappelons qu’elle est passée à deux doigts de la marginalisation à l’époque de l’Imac… toutefois Apple peut se dire qu’il vaut peut-être mieux avoir 5% de « captifs » dans le monde, consommateurs d’applications et autres contenus, que 50% de volages…